Les futurs colons de Shark, la ville minière de Thyar, s'étaient groupés par affinités, s'inventant des jeux, et parfois des rixes nées de l'ennui. Dès le troisième jour, l'alcool avait dû être supprimé. Cent fois les pilotes des hypernefs de l'Agence pour le Peuplement Harmonique de la Galaxie avaient demandé la présence de gardes de la Force au cours des trajectoires. Diable, ce n'étaient pas des saints qu'on envoyait aux confins...

     Il y a certains auteurs qu'on a pris l'habitude de « snober », ceux qui font partie du « tout venant » au Fleuve. Bien sûr, il existe des raisons pour quelques-uns, qui ne sont guère lisibles ni intéressants. Piet Legay n'appartient pas à cette catégorie, car ses romans, s'ils ne sont jamais transcendants, restent dans l'ensemble dans une honnête moyenne. Ce sont en général des space-opera haletants qui ne laissent guère de place pour la philosophie. La scène de destruction du minéralier qui ouvre Le mystère Varga est un modèle du genre : aucun répit pour le lecteur, du sang et des larmes. Un autre point à signaler : le pessimisme noir de ces space-operas « à la française » qui supposent que l'homme a effectivement atteint les étoiles mais n'ira guère plus loin. Alors, si vous avez une petite heure de temps à autre, pensez à Piet Legay...