Pas du tout de la SF, mais du plus classique main stream : quatre astronautes de retour de la Lune souffrent du « mal de Lune », sont mal dans leur peau et dans la société et, aimés/haïs par la foule et traqués par les journalistes, finissent par se suicider collectivement. L'auteur semble avoir voulu faire sien les préceptes de Ballard : « traquer les éléments de réalité au milieu d'une débauche de fictions » — démarche exactement inverse de celle d'un Mailer qui, dans Bivouac sur la Lune (auquel le roman de Lacombe fait furieusement penser), recréait au contraire une fiction (splendide) à partir d'une approche documentaire. Ici au contraire, on reste constamment au ras de terre et, si le livre se lit bien et si on ne peut qu'admirer le travail de l'auteur qui décrit l'Amérique aussi bien qu'un Américain, ni les motivations des astronautes ni les remous sociaux qu'ils provoquent ne sont clairement définis — ce qui se retourne contre les ambitions du roman et laisse le lecteur insatisfait. Mais, surtout, perplexe : pourquoi un auteur français qui n'a pas 30 ans a-t-il écrit un tel bouquin ? Pourquoi, en 1975, un éditeur français l'a-t-il publié ? Ha ! fascinante Amérique !