Je suis aveugle, je suis aveugle !

    Quelqu’un m’aurait-il arraché les yeux pour les jeter dans une essoreuse à salade, avant d’essayer maladroitement de me les remettre en place à l’aide d’un fer à souder chauffé à blanc ? Non… j’ai juste jeté un regard à la couverture de ce Galaxies. Je sais maintenant à quoi ressemble un amplificateur de douleur.

    Jean-Pierre Andrevon invitant, dans l’édito, ceux qui seraient tentés de dénigrer Barjavel à passer leur chemin, on est fort tenté d’obtempérer, mais la curiosité l’emporte : on veut savoir comment Andrevon va défendre l’auteur misogyne et réactionnaire de Ravage. Et ma foi, il s’en sort plutôt finement, le bougre, n’éludant pas les mauvais choix, nombreux, que Barjavel fit durant la Seconde Guerre mondiale et peu après. Certains passages ne sont pas très convaincants (Andrevon a visiblement un angle mort en matière de misogynie), mais son article a le mérite d’afficher sans fard ses convictions.

    Sinon, on se rassure, niveau fictions, la loi de Pochesci est plus que respectée. Pour les nouveaux venus, on rappelle ladite loi : « Quand Bruno Pochesci, au sommaire d’une revue, tu trouveras, souffrance de lecture, tout du long, tu auras. »

    Faute de débat contradictoire, ce numéro de Galaxies passe un peu à côté du possible sujet « Barjavel et la SF », mais tient une promesse : celle d’un vrai article de fond sur « Barjavel et l’écologie ». À réserver aux lecteurs extrêmement motivés par le sujet.

Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/4/2020 dans Bifrost 98
Mise en ligne le : 12/1/2024