Sur la plaine du sacrifice, à l'ombre des gibets et des guillotines, gronde la colère du roi des suppliciés. Qui osera, demain, descendre dans les entrailles de la terre pour affronter la légion des morts ?

     Sur la lande des suppliciés, aujourd'hui abandonnée, règnent cadavres et ossements, esprits sans corps et corps sans esprit, squelettes qui cherchent à s'habiller de chair fraîche pour se donner l'illusion de ne plus avoir froid, charbons encore rougeoyants des hôtes des bûchers...

     Sur ce domaine macabre trône le roi Squelette. Quand il se fâche, les magiciens ordinaires ne peuvent pas grand-chose contre lui, sinon prier et se servir de leurs serviteurs les plus habiles comme boucliers. Massalian, le magicien forgeron, en subira l'épouvantable expérience.

     Où Serge Brussolo s'essaie à l'heroic fantasy, mais une heroic fantasy qu'il fait sienne et qu'il peint en noir. Si je ne savais pas que l'auteur travaillait sur un ordinateur avec traitement de texte, j'émettrais l'hypothèse que son outil d'écrivain n'est ni le stylo, ni la plume, ni la machine à écrire, mais un bout d'os taillé avec les dents et trempé dans un encrier de sang.

     Fascinante est l'œuvre que Brussolo compose et gonfle au fil des romans. Elle n'a rien de squelettique ! Bien que le squelette soit en passe de devenir l'une des principales figures des livres fantastique brussoliens.

     Brussolo, c'est un Pierre Pelot en deux fois plus noir. Plus noir que vous pensez...