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Les Joyaux de la couronne

Walter Jon WILLIAMS

Titre original : The crown jewels, 1987   ISFDB
Traduction de Pierre-Paul DURASTANTI

RIVAGES (Paris, France), coll. Fantasy précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 1998
Première édition
Roman, 240 pages, catégorie / prix : 119 F
ISBN : 2-7436-0332-1
Genre : Fantasy


Quatrième de couverture
     Drake Maijstral n'est rien moins que le cambrioleur patenté le plus célèbre de la galaxie. Suivi en permanence par des caméras-espions miniaturisées, il commet avec une rare élégance les forfaits les plus audacieux et dévalise en un tournemain les places fortes le mieux gardées, au nez et à la barbe des riches dignitaires qu'il détrousse.
     Mais dans cet univers colonisé par une race éprise des manières chevaleresque, même un esthète de larcin comme Maijstral risque le faux pas à tout instant. En s'attaquant au trésor le plus précieux de l'empire, le maître-voleur n'aurait-il pas choisi une cible trop dangereuse pour lui ?
 
     Walter Jon Williams est bien connu des lecteurs de science-fantasy pour des œuvres comme Aristoï, mais aussi des amateurs de « cyberpunk », genre majeur dont il a signé l'un des textes les plus brillants avec Câblé. Il s'illustre aujourd'hui avec panache dans la mise en scène picaresque des exploits de Drake Maijstral, que nous retrouverons bientôt dans deux nouvelles aventures drôles et virevoltantes.
Critiques
     Ce premier roman de la série des « divertimenti » mettant en scène le voleur Drake Maijstral fait tout honneur à ses prétentions : on s'y amuse, vraiment.
     Il ne s'agit pas de Fantasy mais bien de Science-Fiction, de cette SF à la Jack Vance récemment publié dans la collection (voir article dans Bifrost 07). Sur fond d'empire galactique, Walter Jon Williams brode une société raffinée, sophistiquée, aux allures furieusement Renaissance où l'assaut de courtoisie est de rigueur. Cette débauche de raffinement n'est pas sans rappeler Ian Mac Donald : mais là où Mac Donald est sombre, Williams est enjoué, son écriture gorgée d'un humour tout en finesse, d'une trop rare saveur, tant dans les réparties que dans les diverses situations souvent bouffonnes.
     SF certes, mais qui ravira tant les amateurs de Fantasy que ceux de romans de capes et d'épées façon XlXème siècle ; il y a là de l'Arsène Lupin, du Zorro, du Rocambole, et on savoure du début à la fin. De somptueuses villas sont dévastées, la ferblanterie robotique répand volontiers ses rouages à même le marbre, mais les antagonistes s'en sortent toujours avec quelques bosses et seule la grande méchante brute se voit occire d'une jardinière en plomb sur l'occiput. Williams préfère réunir tout ce joli monde pour une pavane en salle de bal. Tout commence d'ailleurs ici et s'achèvera de même : un jeu, rien qu'un jeu.
     Après avoir été conquise par les Khosali, la Terre a secoué le joug impérial et s'en est libérée, créant une situation politique inédite et tendue cependant que la Haute Coutume continue de présider aux rapports sociaux de l'aristocratie. C'est dans ce contexte que réapparaît sur le catalogue d'une vente aux enchères un reliquaire cryogénique impérial contenant le foutre de l'empereur Nnis CIVème. Ainsi qu'il se doit, Maijstral le dérobe mais sa mère, la comtesse Anastasia, impérialiste convaincue, fait enlever sa commanditaire, Amelia Jensen, une farouche indépendantiste. Maijstral la délivre et l'abuse financièrement... Et l'affaire se poursuit jusqu'à un dénouement qu'il vous faudra découvrir par vous-même. On se plaira à rencontrer toute une galerie de personnages hauts en couleur que l'on ne manquera bien sûr pas de rapprocher de la série d'Anthony Villiers, le dandy aventurier créé par Alexeï Panshin (lire l'article sur les « Petits Maîtres de la SF » consacré à cet auteur dans Bifrost 05) qui est probablement le plus proche parent littéraire de Drake Maijstral.
     La problématique est ténue, totalement fondue en arrière-plan, hors sujet mais nullement absente. Cette société civilisée et policée où les conflits se subliment dans la subtilité plaît manifestement à son auteur-créateur. Fin observateur de la nature humaine, Walter Jon Williams jongle avec les intérêts personnels, les fidélités collectives et le code de l'honneur de ses protagonistes ; entre un cynisme de bon aloi et un idéalisme bien tempéré, existe une large frange où s'abattent les gens raisonnables. Quant aux racistes, ils n'héritent que de la part du pauvre. Williams offre même à ceux qui se sont fourvoyés sur cette voie de volter vers une sortie honorable.
     Sous la plume de Walter Jon Williams, le divertissement se pare des atours du grand art. Il nous régale d'une esthétique somptueuse et sensible, aussi attend-on la suite tout piaffant d'impatience.

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/7/1998 dans Bifrost 9
Mise en ligne le : 1/4/2002

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