Quatrième de couverture
Nous avons retenu de Ricoeur que « le symbole donne à penser ». Une première leçon aussi importante est à recevoir de C. S. Lewis : les contes de fée donnent à penser. Ils le font, en tout cas dans les Chroniques de Narnia, en abolissant le vieux et rituel antagonisme du « mythique » et du « rationnel ». Le réel (notre monde) pourrait-il abriter du mythe devenu fait ? Réciproquement, peut-on réécrire sur un mode mythique ou féerique ce qui a eu lieu dans notre monde seul réel ? Les Chroniques sont de la grande littérature et non des textes didactiques ou, pire encore, des ouvrages à message. La littérature féerique parle à l'imaginaire. Elle peut aussi avoir la force de structurer l'imaginaire. Dans les aventures d'enfants projetés dans le monde féerique de Narnia, que voit-on se jouer si l'on ne se contente pas du plaisir de lire et que l'on tente une interprétation ? Peut-être un travail sur l'imaginaire qui le prépare à faire sien le monde de la Bible — peut-être une forme originale de « préparation à l'Évangile ». Jean-Yves Lacoste est Professeur invité à l'Université de Chicago et life member de Clare Hall, Université de Cambridge. Parmi ses publications : Expérience et Absolu (1994), Le monde et l'absence d'œuvre (2000). A dirigé le Dictionnaire critique de théologie, (2004).
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