La personne de Henry James se confond avec ce qu'on nomme aujourd'hui l'Écriture. En même temps que Les ambassadeurs, Le tour d'écrou, La bête de la jungle, James a élaboré une Théorie Esthétique qui s'avère essentielle pour l'intelligence de la fiction moderne conçue comme système signifiant.
   Les Carnets, les célèbres Préfaces, les essais critiques (notamment le Flaubert) nous conduisent à Proust, à Joyce, au Nouveau Roman. Mais le foyer de la pensée de James reste The Art of Fiction, qui contient en substance tout le romanesque novateur du XX^e siècle.
   Autour de ce texte d'une saisissante actualité, Michel Zéraffa a organisé un ouvrage qui, pour la première fois en langue française, correspond à la place dominante de Henry James dans l'espace littéraire occidental.
   Esthétiques, poétiques, sémiotiques, les études ici réunies concordent toutefois par leur fidélité à un esprit pour lequel l'art du roman était une science, la science du roman un art.