Après Kobor Tigan't, après Le Règne de Ta, les deux premiers volumes de la Chronique des Géants, après Markosamo le Sage, Chronique d'Atlantis, les héros du cycle de cette grande saga entreprise par Christia Sylf, c'est-à-dire : Amo, To et Ta, Opak, Abim, Ange, sont réincarnés une nouvelle fois.

En Chine archaïque, deux mille ans avant notre ère, ils se retrouvent, pour s'aimer ou se haïr, pour se soutenir ou s'affronter, selon les effets de leur karma, préétablis par les actes de leurs incarnations précédentes.

Leur maître intemporel veille toujours sur eux : Kébélé est devenu le Houa-jen, un Mage.

Evoluer, mourir à soi-même pour renaître initiatiquement, ce sont là des étapes humaines véritablement alchimiques !

Et l'auteur a respecté au long du récit les phases exactes du Grand Œuvre, dont le déroulement s'objective dans et par un être prédestiné : la Reine au Cœur Puissant. En cette Li-tchong de prodigieuse nature, Yin et Yang se conjuguent pour lui donner la finesse de la Femme et la force de l'Homme.

Progresser, gouverner, défendre le Chan-si, rassembler aussi les membres de sa famille spirituelle, les harmoniser, et se transmuer elle-même, telle sera son œuvre inoubliable, dont les Annalistes du temps notèrent pour la postérité les surprenants événements « qu'un Céleste Dragon ensemença... »

     BOF...

     Voilà un auteur qui a trouvé sa voie — ou son filon. Elle explore, ou imagine des légendes, des chroniques, des mythes, en fonction d'un certain nombre de schémas, qui renvoient à une « tradition » qui se présente comme « alchimique » ou « initiatique ». Et elle les réécrit sur le mode du romanesque le plus banal. Après Kobor Tigan'T (Chronique des géants) Markosamo le Sage (Chronique d'Atlantis) et avant la Geste d'Amoinen (chronique d'un barde finlandais) voici une chronique archaïque chinoise. L'imagination géographique est avérée. Que dire de ce texte ? Comme chronique, c'est moins bien ficelé que la série des Angélique de S. Golon ; cela paraît aussi chinois que les contes de Peter Cheney quand il les situe dans l'Empire du Milieu. Reste l'archaïsme ? Cela se présente comme initiatique, alchimique, mythique, en liaison avec grand œuvre et réincarnations. A la lecture, on se croirait plutôt dans un ciné roman made in Hong-Kong, pour touristes pressés.

     La dialectique n'y casse pas la moindre brique.