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La Crécerelle

Patrick MORAN

Cycle : La Crécerelle vol. 1 



MNÉMOS (France)
Date de parution : 15 février 2018
Dépôt légal : février 2018
Première édition
Roman, 304 pages, catégorie / prix : 19 €
ISBN : 978-2-35408-613-8
Format : 15,0 x 21,0 cm
Genre : Fantasy


Quatrième de couverture

La Crécerelle a le goût du sang. Mais qui sait pourquoi elle tue ? Pour l’argent, pour le plaisir, ou bien pour servir les puissances de l’outre-monde ?

Femme du Sud dans les terres du Nord, experte des arts magiques dans une contrée qui les méprise, la Crécerelle parcourt les cités-États du désert, semant violence et mort sur son passage. Une question demeure… combien de temps encore pourra-t-elle supporter cette vie d’atrocités ?

C’est justement en cherchant à se libérer de l’entité maléfique qui contrôle sa vie, qu’elle va déclencher une série d’événements d’ampleur cataclysmique. Une spirale infernale dont, cette fois, elle ne pourra pas se sortir seule.

La Crécerelle est un premier roman détonnant, à l’héroïne exceptionnelle et à la mécanique implacable, qui renverse les clichés du genre en proposant un mélange inventif d’action, de mystère et d’horreur.

Patrick Moran est né à Londres en 1981 et a grandi entre la Grande-Bretagne, Hong Kong, la Californie et la France. Universitaire et spécialiste de littérature médiévale, ses recherches portent sur l’imaginaire arthurien, les univers de fiction et l’écriture cyclique.

Critiques

   Tueuse, exterminatrice, maudite, sorcière… telle est la réputation de la Crécerelle. Cette femme, en apparence jeune, qui, longtemps auparavant, a cru pouvoir se libérer d’un destin violent, est aujourd’hui captive d’un contrat encore pire que celui qu’elle tentait de fuir. Car la Crécerelle n’a plus le choix : esclave de la volonté d’une créature de l’outre-monde, elle sème la mort sur son chemin pour avoir le droit de vivre. Et pas n’importe quelle mort. De préférence horrible, toujours magique, en utilisant la multiplicité des probabilités et des mondes intérieurs propres à chaque humain. À la fois exécutrice et victime, mais jamais héroïne, car « un héros, ce n’est rien qu’un tueur qui soigne son image », elle avance, sans relâche, sans espoir de rédemption, dans cette spirale infernale. Jusqu’à ce sursaut rebelle, où, dans une vaine tentative d’échapper à l’insupportable, elle déclenche une réaction en chaîne, autre spirale ouvrant la porte au chaos, et se retrouve contrainte de s’engager sur des voies encore pires pour sauver l’humanité de son erreur.

   Dans un récit où les frontières entre fantasy et science-fiction sont aussi troubles que celles entre les dimensions évoquées (ou invoquées ?), nous découvrons ainsi les circonvolutions d’un personnage fort qui cherche à s’affranchir à tout prix (et particulièrement celui de la vie des autres) d’un univers trop étriqué pour sa façon d’agir, mais surtout, de penser. La violence esthétisée n’est pas sans rappeler certains récits tarantinesques et rend hommage aux pulps. La magie est présente, mais, loin des usages habituels du genre, s’exprime de façon méthodique en une technique surtout fondée sur l’étude approfondie de la théorie, et qui évolue selon les sources d’apprentissages.

   D’ailleurs, c’est bien ce qui surprend, dans ce roman qui n’a de fantasy que le synopsis, tant l’écriture y est philosophique, psychologique, scientifique. Faut-il voir dans la peinture de ce monde de départ si fragile (baptisé la Perle) une référence à la caverne de Platon ? La psychanalyse freudienne se reflèterait-elle dans les actions et les doutes des deux personnages principaux ? Quoi qu’il en soit, oublié le médiéval si ce n’est à travers quelques traits de civilisation esquissés, et bienvenus les recours aux sciences, que ce soit par la description d’univers mathématiques ou par l’importance accordée à la noosphère… Teilhard de Chardin et Vernadski sont bien présents, et parfois même un peu trop, au risque d’en perdre le fil narratif. Mais c’est peut-être là tout l’enjeu de ce texte car « quand on creuse les mythes, on tombe toujours sur d’autres mythes plus anciens, et personne ne remonte jusqu’au bout ; quand on recule suffisamment, on tombe sur des périodes où les peuples qui sont censés avoir donné naissance au mythe en question n’existaient pas encore. »

   Ne reste que le questionnement.

Maëlle ALAN
Première parution : 1/7/2018 dans Bifrost 91
Mise en ligne le : 7/5/2023

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