Avec L'île à hélice (1895), Jules Verne a réalisé la plus étonnante des architectures fantastiques combinée avec une anticipation des moyens de locomotion. Mais ici, le merveilleux scientifique cesse d'être une fin en soi pour servir d'alibi à la critique sociale. Grâce à la ville utopique où il les concentre, l'auteur se livre à la satire des milliardaires anglo-saxons, à la dénonciation de l'argent, de la suffisance et de l'inculture qui caractérise ses possédants. Et chacune des escales dans les mers chaudes et paradisiaques ajoute un chapitre à un mordant pamphlet anticolonialiste.