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Vengeance

Fabrice COLIN

Première parution : Paris, France : Bragelonne, septembre 2001

Illustration de Philippe CAZA

BRAGELONNE (Paris, France)
Dépôt légal : septembre 2001
Première édition
Roman, 352 pages, catégorie / prix : 17 €
ISBN : 2-914370-11-3
Genre : Fantasy


Quatrième de couverture
     Le destin de Barkhan fut tragique...
     Recueilli par le frère de l'Imperator avant d'être trahi, il échappe de justesse à la mort. Banni, il tente de mener une vie simple mais l'aventure le rappelle à la cour où il pense pouvoir reprendre son rang. Les intrigues du pouvoir et un nouveau souverain le placent à la tête d'une armée qui doit combattre l'envahisseur senthaï. Les démons sont aux portes de l'Empire et lui seul est à même de le sauver...
     Barkhan ne voit pas venir le piège qui lui est tendu. La bataille est perdue d'avance. Les monstres senthaïs le massacrent, lui et sa légion. Au milieu de la poussière et du sang, ainsi meurt Barkhan... Du moins c'est ce que l'on raconte...
     C'est alors que surgit un guerrier sauvage à la force légendaire. Défiguré, rongé par la rancoeur, il est revenu pour venger Barkhan. Dans la cité de sa jeunesse, symbole d'un passé assassiné, le barbare tentera tout pour étancher sa haine. Les représailles seront terribles.
     Mais c'est encore plus difficile d'assouvir sa vengeance lorsqu'on a toujours une parcelle d'humanité... Il connaîtra le doute, la douleur et peut-être la rédemption. Mais ses ennemis, eux, abreuveront l'acier de sa lame !

     Né en 1972, Fabrice Colin s'est fait remarquer par des ouvrages ambitieux comme Arcadia (Prix Ozone 1999), Winterheim et Confessions d'un automate mangeur d'opium (Prix Bob Morane — Imaginaire 2000). Sa savoureuse nouvelle Naufrage, mode d'emploi (Grand Prix de l'Imaginaire 1999 et Prix Ozone 1999) a fait découvrir son talent pour l'humour. Avec Vengeance, Fabrice Colin explore de nouveaux territoires : les contrées enivrantes de l'aventure épique...
Critiques
     On suit le destin de Barkhan, dont la vie faite de luttes, de trahisons et de désillusions, le fait devenir une légende vivante. Enfant, il assiste à la destruction de son village et à la mort de ses parents par les terribles guerriers senthaïs, apparemment invincibles. Elevé ensuite à la cour de l'empereur de la cité de Dât Lakhan, il est accusé de meurtre à la place du frère de l'empereur et condamné à mort. Il s'enfuit, gagne le désert où il trouve un peuple accueillant et se marie. Quelques années plus tard, à la mort de l'empereur, il revient à Dât Lakhan en espérant y être réhabilité. La cité est menacée par les Senthaïs et l'empereur offre à Barkhan le poste de commandant des armées qui devront combattre les hordes barbares. Mais bientôt, Barkhan comprend qu'on l'a encore manipulé et trahi. Lui reste alors à accomplir sa vengeance ...
     Nouvelle facette du talent de Fabrice Colin qui s 'aventure aujourd'hui sur les contrées de l'aventure épique où il réussit un personnage intéressant, malmené par la vie et qui doit lutter sans cesse pour préserver son humanité. A partir de 14 ans.

Catherine GENTILE (lui écrire)
Critique déjà parue sur ce site
Parution sur nooSFere : 1/3/2002 InterCDI 176
Mise en ligne le : 1/3/2002


     Loin d'écrire toujours le même livre, Fabrice Colin semble bien décidé à explorer les différentes facettes de l'Imaginaire, comme en témoigne la diversité de ses œuvres précédentes, toutes séduisantes quels qu'en soient le genre – fantasy épique ou baroque, horreur, steampunk... – , le ton – tour à tour romantique, tragique, humoristique... – ou le lectorat – adulte ou jeune.

     Il était donc logique que Colin en vienne à aborder les rives de l'heroic fantasy et à mettre en scène l'inévitable barbare viril dont la force deviendrait légendaire. De Robert Howard à David Gemmell, en passant par l'iconoclaste Moorcock, ce sous-genre apparemment « primaire » recèle pourtant quelques réussites majeures.
     L'auteur a choisi de rester assez près du modèle howardien  : le barbare loyal et courageux se heurte à la félonie des « civilisés »  ; son intégrité et son inébranlable volonté lui suffisent pour combattre hommes et démons. La vengeance, inépuisable moteur romanesque, sera désormais sa compagne, matérialisée par une épée tout simplement nommée... Vengeance  !

     Ce roman donne ainsi l'impression que Colin a essayé de cerner au plus près le cœur de l'heroic fantasy, comme s'il avait tenté d'écrire le récit le plus classique possible, une sorte de modèle du genre. Pour ce faire, il a simplifié son écriture, banni les accents flamboyants qui séduisaient dans Arcadia et évité les audaces littéraires comme les admirables rêveries entremêlées de Winterheim. S'écartant des intrigues plus complexes auxquelles il nous avait habitué, il choisit cette fois une narration claire et strictement linéaire.
     Si telle était la volonté de l'auteur, le résultat ne la trahit pas, mais le lecteur pourra être déçu de ne pas retrouver la verve des précédentes œuvres  : le style paraît souvent fade et plat, chose inhabituelle chez Colin. De plus, le rythme est assez lent et l'action plutôt molle dans ses premiers développements, au risque d'empêcher le lecteur de se passionner pour les enjeux lorsqu'elle s'intensifiera enfin.

     Bref, Vengeance n'est pas déplaisant à lire, mais Colin n'est pas réellement parvenu à y insuffler l'énergie nécessaire pour faire vibrer le lecteur. Après cette légère déception, on souhaite que l'auteur revienne aux univers plus originaux qu'il a su créer par ailleurs.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 1/1/2002 nooSFere

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition J'AI LU, Fantasy (2000 - 2007) (2004)

     On fermera les yeux sur une quatrième de couverture cruelle, qui déflore la première moitié du récit. On ne s'appesantira pas sur cette première partie justement, durant laquelle le héros barbare Tirius Barkhan est surtout occupé à se faire des relations et à les répartir dans deux catégories distinctes : les amis fidèles et les ennemis indéfectibles. On laissera de côté une intrigue principale convenue, vue et revue, du sauveur solitaire et indomptable, épris de justice et de... (voir le titre). Bien. Désormais, tout est paré pour attaquer sereinement la seconde moitié de Vengeance. C'est à partir de la mort de Tirius Barkhan sur le champ de bataille que le roman prend réellement son envol. Plus de temps morts, plus de digressions, seule l'action demeure. Les connaissances de Tirius sont mises à contribution ; amis et ennemis, il s'agit alors d'utiliser les premiers pour se débarrasser des seconds. Toute caricaturale que soit cette remarque, elle n'est pas infondée. Car l'intérêt de Vengeance ne réside pas dans l'histoire elle-même mais dans son traitement. Dans la seconde partie, l'auteur met en scène une cavalcade effrénée, menée tambour battant. Les terrifiants Senthaïs, envahisseurs cuirassés aux montures qui crachent des jets d'acide, sont en marche pour annihiler la cité de Dât Lakhan, siège d'un pouvoir en déliquescence. On parvient irrésistiblement à l'apothéose de l'affrontement final que, certes, le lecteur et la quatrième de couverture pressentaient, mais qui est conté avec justesse et finesse.
     À noter deux détails croustillants à ajouter au crédit du livre : d'un côté, le narrateur est si discret qu'on a bien du mal à remarquer sa présence et à l'identifier. D'un autre côté, la religion prêtée aux Asenaths en fera sourire plus d'un. En résumé, voilà un peuple qui a tué son Dieu et le regrette, qui cache sa honte et affiche son repentir dans le monastère de Mère Douleur, considérant toute épreuve qui lui est imposée comme une punition divine...
     Porté tout du long par la plume précise et incisive de Fabrice Colin, Vengeance est également une réflexion acerbe sur la dualité de l'être, sur le monstre qui sommeille en chaque homme, ce monstre agressif et malveillant qui remporte parfois des batailles mais ne gagne jamais la guerre. Pour la gestion du rythme du récit et le vocabulaire à la fois poétique et nuancé, cette incursion de l'auteur dans le domaine de l'heroic fantasy vaut le détour.
     Évidemment, si vous aimez les intrigues originales et pleines de rebondissements à l'exclusion de toute autre chose, passez votre chemin. En revanche, si vous appréciez les variations originales d'un thème éculé, réjouissez-vous, Vengeance arrive en poche.

Guillaume SUZANNE
Première parution : 18/9/2004
nooSFere

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