2157. À In Salah, capitale du Sahara et deuxième ville de l'Afrance, on s'inquiète : plus moyen de boire de Phoenix avec des glaçons, l'eau refuse de geler. Il s'avère bientôt qu'elle refuse aussi de bouillir, donc de s'évaporer. Et l'inquiétude vire à la panique lorsque les pôles se mettent à fondre, provoquant un raz de marée qui submerge la plupart des terres.
Qu'est-ce qui a pu transformer ainsi la structure moléculaire de l'eau ? S'agit-il d'un phénomène naturel ou d'une catastrophe suscitée par une race sous-marine intelligente jusque-là inconnue ?
Commence pour l'humanité une aventure sous-marine qui, trente ans avant Abyss, suggère que la masse d'eau dont la Terre est porteuse constitue un univers aussi mystérieux que l'espace extraterrestre.
L'auteur
Stefan Wul, né en 1922, est plus qu'un pionnier de la science-fiction française.
Il en est l'étoile, ou plutôt le météore, puisque à l'exception de Noô, paru en 1977, les douze romans qui composent l'essentiel de son oeuvre ont été publiés entre 1956 et 1959.
Constamment réédités depuis, popularisés par les adaptations cinématographiques de René Laloux dans le cas d'Oms en série et de L'Orphelin de Perdide (devenus La Planète sauvage et les Maîtres du Temps), ils sont devenus des classiques du genre.
Critiques
On se souvient de Stefan Wul, qui dans les années d'avant les « sixties » a figuré une possibilité de la jeune SF française, et francophone d'alors. C'était le temps heureux où le Fleuve Noir anticipation, avec des couvertures flamboyantes, que les esthètes d'alors trouvaient d'un extrême mauvais goût, proposait un menu où Jimmy Guieu voisinait avec J.G. Vandel et n'allait pas tarder à accueillir Gilles d'Argyre. Stefan Wul avait déjà publié Niourk, sans oublierOms en série, L'orphelin de Perdide que le cinéma d'animation a adaptés sous les titres de La planète sauvage et des Maîtres du temps. Wul apportait à la production française d'alors un aspect plus lyrique, des développements d'inventions moins prévisibles, et un bonheur d'écriture qui changeait terriblement des autres proses alimentaires. Est-ce à dire que la réédition des textes de Wul s'impose ? Pour les premiers textes repris, on a pu mesurer à quel point les effets de mirage ont joué. Pour ce dernier texte, c'est moins évident. Le récit traîne, les clichés abondent et freinent l'avancée de l'intérêt. Depuis 1957, tant d'idées neuves, ou — puisque selon Stolze la SF n'a pas produit une seule idée — d'images nouvelles ont été explorées, que ce qui compte désormais c'est moins l'image de départ que son développement narratif, ses impacts émotionnels.
Disons le avec tristesse, ici Wul tire un roman de boys-scouts d'une idée intéressante : la raréfaction de l'eau, ses transformations et ce qui en découle. Barjavel avait tiré l'excellent Ravages de la disparition de l'électricité. Tel quel ce roman sent la naphtaline, malgré, de temps en temps, quelques fulgurances d'images et de rares bonheurs d'écriture noyés dans un fatras de platitudes et de déjà lu.