Robert REED Titre original : Black Milk, 1989 Première parution : États-Unis, New York : Donald I. Fine, mars 1989ISFDB Traduction de Bernard SIGAUD
Robert LAFFONT
(Paris, France), coll. Ailleurs et demain Date de parution : avril 1992 Dépôt légal : avril 1992, Achevé d'imprimer : mars 1992 Première édition Roman, 314 pages, catégorie / prix : 135 FF ISBN : 2-221-06796-7 Format : 13,5 x 21,4 cm✅ Genre : Science-Fiction
Grâce au docteur Florida qui manipule les gènes, les enfants de l'avenir seront plus que parfaits. Ainsi la bande de Ryder.
Ryder dispose d'une mémoire absolue où il lui arrive de se perdre. Cody, le garçon manqué, a la force de deux hommes. Marshall a réponse à tout et sait qu'il sera un chef. Jack est sans doute un vaurien, mais un super-vaurien. Quant à Beth, la petite fille si gentille, elle charme de sa voix d'or. Comme l'ont voulu leurs parents.
Ils se déchirent, ils se jalousent, ils sont inséparables. Surtout lorsqu'ils se réunissent dans leur cabane des bois, juchée au creux des branches d'un chêne géant. De là ils considèrent le monde. Un monde de plus en plus étrange, de plus en plus inquiétant, que prépare le docteur Florida dans ses innombrables laboratoires.
Jusqu'à ce que le bon docteur Florida vienne lui-même les chercher, dans un dessein assurément humanitaire mais qui cache d'inavouables mystères.
Ces enfants, nourris du Lait de la chimère qui a altéré dès avant leur naissance leur capital génétique, deviennent alors — au sens strict — porteurs de tout l'espoir de l'humanité.
Le lait de la chimère, par sa dimension humaine, poétique même, restitue à la science-fiction la note sensible qui fut celle d'un Theodore Sturgeon ou d'un Ray Bradbury.
Dans Les plus qu'humains de Sturgeon, les enfants avaient des pouvoirs à l'origine inexpliquée. Chez Robert Reed, ils sont le fruit de manipulations génétiques effectuées par le Dr Florida, bienfaiteur de l'humanité mais peut-être aussi dangereux démiurge. Ils ne sont pas rejetés par leurs parents, mais leur marginalité les pousse à faire équipe malgré les rivalités qui les déchirent. Supérieurs, ils n'en sont pas moins humains avant tout : l'intelligence de Marshall en fait un gamin infatué et pourtant lâche, perturbé par une mère exigeante qui ne supporte pas le moindre échec ; Cody, sportive émérite plutôt androgyne vit entre ses deux mères ; Jack, enfant solitaire d'une famille pauvre et délinquante, passe son temps à chasser et répertorier les serpents ; Beth, la gentille fille à la voix enchanteresse s'occupe seule de ses parents perpétuellement malades ; quant à Ryder, le narrateur, il possède une mémoire totale, ce qui le plonge parfois dans des abîmes de rêverie.
Le Dr Florida, qui porte au groupe une attention exagérée, le destine à devenir sa mémoire, pour témoigner en sa faveur si les créatures artificielles, qu'il a conçues à l'intérieur de sa météorite satellisée pour survivre sur Jupiter, échappent à son contrôle.
Le difficile apprentissage de la vie, avec les joies, les peines et les interrogations de l'enfance, sont restitués avec sensibilité dans toute leur dimension poétique. Ici, il n'y a pas de bons ni de méchants, seulement des gens avec leurs faiblesses et leurs erreurs. Modifiés ou pas, des êtres humains.