Né en 1959, il vit aujourd'hui dans une ferme près de Lyon et se consacre entièrement à l'écriture. Dès ses premiers ouvrages, Le Monde le salue comme « la nouvelle étoile de la science-fiction française ». Il a publié sept romans en quatre ans et a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 1993. Après L'Histrion, Balade choréiale est le deuxième de ses romans publiés chez J'ai lu.
Entre Antiquité et Moyen Âge, Azir se prépare à accueillir les Nobles Donneurs dans la Choreïa de la très avisée Nerbrume. Pour elle, ces Yoomans sont un miracle d'au-delà les étoiles, un miracle qui guérit la mal-mort, sauve les récoltes et pourrait bien mettre un terme aux guerres choreïales...
Pour le vice-consul Méline Devyr, les Aziris sont des semblables que l'évolution et I'Histoire n'ont pas encore très bien lotis, mais aussi des étrangers capables de tirer la Fédération de sa torpeur socio-économique. Pour Themys, son mari, Azir est un jardin d'enfants. Pour Garth Long, qui l'a découvert, Azir était un paradis que son arrivée a odieusement souillé. Pour le Conseil Fédéral, il s'agit tour à tour d'une colonie, d'un partenaire commercial, d'un fardeau politique ou d'un fruit heureusement immature et facile à cueillir...
Critiques
Sur la planète Azir vit une population humanoïde à la technologie encore primitive. Lorsque la Fédération terrienne découvre ce monde, elle rencontre pour la première fois une forme de vie extraterrestre avec laquelle il va falloir apprendre à cohabiter.
Le roman commence peu après le premier contact, lorsque les humains ont installé une ambassade et que les relations entre les deux peuples s’approfondissent. La rencontre avec une civilisation moins évoluée pose des problèmes éthiques que la Fédération terrienne semble avoir du mal à résoudre.
Derrière le bon sens commun se cachent des nécessités économiques qui conduisent à l’exploitation de ce monde nouveau.
Méline Devyr, vice-consul de l’humanité sur Azir, s’efforce de nouer des relations avec les Aziris. Mais le morcellement de l’autorité entre de multiples entités indépendantes (les Chorês) ne facilite pas les choses. Elle trouve cependant une interlocutrice idéale en Nerbrume, chef de la plus importante Chorê du continent, qui a une vision incroyablement lucide de la situation de son peuple face à ceux que les Aziris appellent les Nobles Donneurs. Car Nerbrume a compris que, quoi qu’il advienne, l’arrivée des humains va changer son monde à jamais, et elle va lutter pour qu’ Azir ne soit pas dévorée par l’Ogre qu’est la Fédération terrienne.
Ayerdhal réussit parfaitement à cerner les problèmes que pose son histoire. Il parvient à nous faire comprendre la spécificité d’Azir, notamment à travers les personnages de Garth Long (l’explorateur qui a découvert ce monde et s’oppose à tout changement), et de Thémys le mari de Méline tombé amoureux de la planète par le biais d’un sport local, le Lo-Yendi, sur lequel vont se cristalliser quelques-unes des incompréhensions entre humains et Aziris.
Car le véritable problème que pose ce roman, c’est celui de l’inévitable colonisation d’Azir par une entité bien plus puissante. Comment faire pour qu’Azir garde sa spécificité face à l’avance technologique des humains ? Ayerdhal brosse un tableau parfois un peu caricatural peut-être, mais néanmoins très fort, et il nous livre un roman passionnant, dont l’enjeu n’est rien d’autre que l’avenir de tout un monde.