J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (2001 - 2007) n° 5405 Dépôt légal : juin 2002, Achevé d'imprimer : 6 juin 2002 Retirage Roman, 448 pages, catégorie / prix : M ISBN : 2-290-31129-4 Format : 11,0 x 17,8 cm Genre : Science-Fiction
2214. Le monde est divisé par le REM, un rideau électromagnétique infranchissable. À l'Ouest, des nantis qui ont fait de leur espace un havre de paix et de prospérité. De l'autre côté, des peuples bafoués, des esclaves que l'on importe pour satisfaire les aspirations ludiques des Occidentaux en mal de sensations.
Car les immigrés, en devenant les soldats des jeux uchroniques — les guerres fictives qui reconstituent les conflits du passé — ne sont plus que des morts en sursis. Et leur seul espoir repose sur Wang, leur capitaine de champ, qui veut profiter des jeux pour être le germe du chaos et réaliser son impossible pari : faire tomber le REM.
Mais n'est-il pas lui-même un pion manipulé par le réseau clandestin des « ruches » ?
Pierre Bordageest né en 1955. Outre Wang, les éditions J'ai lu ont déjà publié Les guerriers du silence (Grand Prix de l'Imaginaire et prix Julia Verlanger 1994), Terra Mater, La citadelle Hyponéros (prix Cosmos 2000 en 1996) et Les fables de l'Humpur. Il est également l'auteur du feuilleton Les derniers hommes, paru en Librio.
Voilà donc que nous retrouvons Wang, notre jeune héros Sino-Russe, à l'occasion de la sortie des Aigles d'Orient, second et dernier tome de la nouvelle saga SF signée Pierre Bordage.
Souvenez-vous : le monde est coupé en deux par le REM, une muraille électromagnétique réputée indestructible et infranchissable. A ma gauche l'Occident, plein aux as, riche de la misère de ceux de ma droite, j'ai nommé la république Sino-Russe et la Grande Nation Islamique. Nous avions quitté Wang tout auréolé de sa victoire sur le redoutable Hal Garbett, chef des forces américaines lors des 106èmes Jeux uchroniques. Nous le retrouvons plongé dans les tourments mortels des 107èmes, alors que, petit à petit, l'adolescent commence à prendre conscience de ses propres atouts et que se révèle à lui, impérieuse, une tâche dont-il se sent nouvellement investi : faire chuter le REM. Tandis que, dans l'ombre, oeuvrent des forces qui le dépassent de beaucoup...
On l'a déjà dit (in Bifrost 05), Pierre Bordage est sans doute l'un des espoirs les plus sûrs de la nouvelle SF française. Il possède toutes les qualités pour devenir un auteur de premier plan : un réel sens narratif, une conscience aiguë des ressorts de l'épique, qualités auxquelles s'ajoutent vraisemblablement un intérêt non feint pour la société, le monde dans lequel il vit — d'où l'intérêt prospectif de ses récits, une particularité qui nous permet de le rapprocher, notamment avec ce présent roman, d'un auteur comme Serge Lehman.
Wang est une saga, une belle, une grande aventure pleine de rebondissements. Ce n'est pas que ça, bien sûr. C'est aussi un avertissement, un message emprunt d'une profonde humanité, d'une sensibilité certaine. On l'aura compris, voilà un bouquin à lire. Toutefois ceci ne doit pas nous faire oublier que, au-delà des qualités évoquées plus haut, Wang n'est pas le chef-d'œuvre absolu dont on nous parle, ça et là, dans une certaine presse. Le texte est long, très long, parfois trop. Ainsi, au milieu de ce tourbillon d'aventures palpitantes, il arrive qu'on se surprenne à s'ennuyer. Rien de bien grave, qu'on se rassure, mais tout de même. Wang est à prendre pour ce qu'il est : la confirmation, après Les Guerriers du Silence, de la naissance d'un futur grand auteur, un écrivain de qui on pourrait bien dire, un jour, c'est un maître. Oui, un jour...
Quoiqu'il en soit il y a dans ce Wang là de quoi nous faire plus que saliver les méninges en attendant la suite, un bouquin de Fantasy ( ! ! !) à paraître chez J'ai Lu avant l'été prochain, un space op' chez l'Atalante, toujours avant l'été, enfin plus près de nous, au printemps, un « Macno » chez La Baleine. Vite, vite !
ORG Première parution : 1/10/1997 dans Bifrost 6 Mise en ligne le : 12/1/2001