Guenièvre est encore une très jeune fille lorsque se pose sur elle le regard du Haut Roi. Le grand Arthur, Excalibur en main, a soumis les hordes saxonnes, unifié le royaume, et jeté son dévolu sur la princesse. Guenièvre s'apprête à devenir la reine d'une Bretagne pacifiée, sous le regard bienveillant du fougueux Lancelot et du sage Merlin : le destin que lui prédit dès sa naissance la sorcière Giselda se réalise. Mais la prophétie annonçait aussi qu'un grand malheur s'abattrait sur le couple royal quand, auréolé de gloire, il serait au comble du bonheur. Au palais de Camaalot, celui par qui doit s'accomplir la terrible prédiction est déjà aux côtés des monarques. Et personne ne peut s'élever contre ce sort, pas même Merlin qui confia un jour à Guenièvre alors inquiète : « Ce qui sera sera... »
« Derrière la plume de la jeune et belle reine, Nancy McKenzie revisite le légendes avec talent '...) et eu goût pour les belles chose bien contées. »
Alyz Tale — Elgy
Nancy McKenzie est née aux Etats-Unis en 1948. Passionnée par la légende arthurienne, elle en offre une nouvelle version romanesque dans Guenièvre, L'enfant reine et Guenièvre, La reine de Bretagne, journal intime de celle qui provoqua la chute du souverain Camaalot.
Marion Zimmer Bradley fut la première à narrer les aventures des chevaliers de la Table Ronde à travers le regard d'une femme (Morgane). Mary Stewart les a fait raconter à Merlin ou à Mordred. Nancy McKenzie, quant à elle, avoue s'être grandement inspirée de Mary Stewart pour mettre en scène, à la première personne, la reine Guenièvre.
L'enfance de la Haute-Reine de Bretagne telle que l'imagine Nancy McKenzie est fort intéressante. Orpheline élevée en compagnie d'Elaine, sa seule amie, qui idolâtre le roi Arthur, sa seule passion est de monter à cheval. Si ses points de broderie sont petits et serrés, elle ne prend que peu de plaisir à ces occupations féminines ; et si la jeune païenne qu'elle était s'est convertie au Christianisme, elle est toujours et avant tout fille de Galles et de Bretagne.
Hélas, à partir du moment où elle est choisie comme épouse par Arthur après la perte de sa première femme, et dès qu'elle croise Lancelot, l'histoire devient plus terne, comme s'il était difficile pour le lecteur de faire coïncider la Guenièvre des récits médiévaux avec la “Sissi” qui nous est dépeinte, tout à sa frustration de ne pouvoir avoir ni l'homme qu'elle veut, ni des enfants de celui qu'elle a épousé et ne lâcherait pour rien au monde — il y va de l'honneur de la Bretagne !
Soyons honnêtes toutefois : bien qu'un peu mièvre par certains aspects, cette Guenièvre est passionnante et le roman se lit d'une traite. Bien écrit et bien traduit, dans la pure tradition du roman courtois, mais respectant le plus possible l'histoire de la Grande-Bretagne après l'époque romaine, c'est un bon livre historique — Merlin et Morgause tirant légèrement vers la fantasy — qu'on referme avec l'envie d'en lire bientôt la suite.