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L.G.M.

Roland C. WAGNER

Cycle : L.G.M. (omnibus)


Illustration de Philippe GADY

BÉLIAL'
Dépôt légal : janvier 2006
Première édition
Roman, 320 pages, catégorie / prix : 15 €
ISBN : 2-84344-071-8
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Sexe, drogues, physique quantique & rock'n'roll !

     18 juin 1967, le monde retient son souffle : Arès-1 vient de toucher le sol martien dans la région de Chrysia Planitia.
     Si l'atterrissage est brutal, la sonde américaine a le temps de transmettre un unique cliché. Sur la photo, première représentation in situ d'un monde extraterrestre : le gros plan d'un Petit Homme vert tirant la langue à l'objectif...
     La nouvelle fait l'effet d'une bombe : l'humanité n'est plus seule dans l'univers !
     Trente ans plus tard, en pleine guerre froide devenue brûlante, alors que le bloc Est affirme sa suprématie mondiale, que les états-Unis se balkanisent et foncent droit dans le mur de la dictature sous la houlette du Petit Buisson, leur président sortant, Mars envoie un ambassadeur. Le monde entier s'arrache immédiatement cet hôte de marque, mais ce dernier disparaît.
     Enlèvement politique ? Assassinat ? Quel épouvantable complot se trame derrière tout ça ? Pour la DGSE, qui enquête sur la disparition du Martien, la concurrence est rude, pour le moins...
     Entre uchronie débridée, récit d'espionnage, pamphlet politique acerbe et hommage assumé au Martiens, go home ! de Fredric Brown, L.G.M. s'impose avant tout comme un roman jubilatoire truffé de références en tous genres.

     Filant tout droit vers ses quarante-six printemps, Roland C. Wagner est l'auteur d'une cinquantaine de romans et de pas loin de cent nouvelles. Saluée par le Grand Prix de l'Imaginaire (en 1999) et six prix Rosny Aîné, son œuvre s'articule entre ses Futurs Mystères de Paris (bientôt neuf volumes parus), ses planet opera colorés dans la pure tradition de Jack Vance (Le Temps du voyage], et ses textes de prospective plus proches de nous, souvent hilarants, toujours mordants, jamais neutres mais libérés du cynisme et de la morosité ambiante (La Saison de la sorcière). Une troisième veine dans laquelle s'inscrit clairement L.G.M.
Critiques
     En 1967, la première sonde posée sur Mars a permis de photographier un autochtone, vert à souhait. Cette preuve de l'existence des martiens a provoqué de profonds bouleversements, aussi bien culturels — de nombreux chanteurs s'empareront du thème — que politiques. Les Russes se sont envolés pour la Planète Rouge et dominent désormais l'Ordre mondial, tandis que l'Amérique capitaliste s'est effondrée. Plusieurs états américains ont fait sécession, dont l'Alaska, la Floride, Hawaï et la Californie. En 2000, le président américain nommé Petit Buisson — traduction littérale — chute dans les sondages mais continue à s'attaquer aux communistes, ainsi qu'à ces homos californiens sur lesquels il menace de lancer une bombe.
     Mais voilà qu'un ambassadeur de Mars débarque sur la Terre...

     Un L.G.M. n'est pas un Légume Génétiquement Modifié mais un Little Green Man — un Petit Homme Vert. C'est le martien type, popularisé entre autres par l'imagerie des pulps, le concurrent direct des « Petits Gris » roswelliens. A l'image des insupportables envahisseurs de Martiens, go home !, l'ambassadeur se montre d'une insatiable curiosité quant aux moeurs terriennes, à commencer par le sexe, les drogues et le rock'n roll. Mais sa présence sur Terre va aussi être au coeur d'événements susceptibles d'altérer la réalité...

     Uchronie originale, virulente satire politique, roman « quantique » à la Egan, pochade extraterrestre, thriller paranoïaque X-filien, L.G.M. est un livre qui jongle avec de nombreux thèmes et icônes — dont certains plutôt sombres. Pourtant, sa lecture s'avère avant tout légère et pétillante, avec même une fausse impression de facilité, de frivolité, qui pourrait laisser le lecteur un peu sur sa faim. En tout cas, les habitués de Roland C. Wagner seront en territoire connu, car on retrouve toutes les obsessions de l'auteur, à commencer par sa hargne caustique envers l'Amérique bushiste et par l'idée que le rock demeure une meilleure arme, plus révolutionnaire, que les bombes. Un credo sympathique et réjouissant pour un roman qui l'est tout autant.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 2/5/2006 nooSFere


     En 1967, la Terre, médusée, assiste à une révélation bouleversante : Mars est habitée ! La preuve : ce cliché envoyé par la sonde américaine Arès-1 juste avant de se crasher sur le sol de la Planète rouge, où l'on peut voir en gros plan un petit homme tout vert qui tire la langue. Trente ans plus tard, et après moult tractations, Mars se décide à envoyer sur Terre un ambassadeur. Mais voici que notre ambassadeur martien est enlevé ! Par qui, pourquoi ? La DGSE mène l'enquête et apprend que l'ambassadeur serait détenu dans le Camps de Mars, une communauté verte hippie installée sur le Larzac. Elle envoie sur place un policier chargé de récupérer l'ambassadeur sans faire trop de casse, mais il s'avère qu'en fait d'enlèvement, l'ambassadeur aurait plutôt fait une fugue. Alors que le policier essaye de persuader en douceur le Martien de rentrer au bercail, le Camps de Mars subit un véritable assaut militaire : explosions, mitraillages, hommes armés jusqu'aux dents. Cette fois, la tentative d'enlèvement est sérieuse. Et ce n'est qu'un début ! Mais quel pays a donc intérêt à enlever l'ambassadeur ? Et surtout, pourquoi ? Entre la fonction de garde du corps de l'ambassadeur et celle d'enquêteur sur le terrain, notre homme de la DGSE aura fort à faire, car dans le monde trouble de l'espionnage et de la politique internationale, les apparences sont souvent trompeuses et la vérité difficile à appréhender...

     Cinq ans, c'est le temps qu'il aura fallu aux fans de Roland C. Wagner pour pouvoir enfin lire la conclusion de L.G.M. A l'intention de ceux qui n'auraient pas suivi, L.G.M., découpé en quatre parties à suivre, paraît en 2001 dans la défunte collection des éditions Onyx. Les deux premières parties sont éditées, mais malheureusement l'aventure d'Onyx s'achève avant de pouvoir publier les deux dernières, laissant les lecteurs sur les dents. Cinq années plus tard, donc, L.G.M. sort enfin en un seul morceau, avec un début, un milieu et une fin, comme il se doit. L'attente en valait-elle la peine ? Absolument ! Un Wagner en grande forme, incisif et plein d'humour, pour une Terre uchronique déjantée ou notre auteur en profite pour mordre quelques postérieurs de façon bien sentie. Un découpage des frontières qui reste (presque) le même, mais où le monde politique est à rebrousse-poil. Les Etats-Unis d'Amérique sont en pleine récession (un dollar équivaut à 0,41 euros), gouvernés par un Président sortant, le Petit Buisson (sic), dictateur en puissance qui atteint des sommets de rigidité patriotique et religieuse. De l'autre côté, l'U.R.S.S. est gouvernée par un Gorbatchev éclairé qui conduit son pays à marche presque forcée vers le capitalisme et la démocratie. Inutile de dire que dans ce contexte, la Guerre Froide atteint des proportions grandioses. Au milieu, l'Europe est toujours là, égale à elle-même, molle du genou, quoi. Les Chinois sont également mentionnés. Seuls grands absents, les mondes Arabes et Musulmans ne figurent pas au générique, ce qui fait tout de même un grand trou dans ce tableau au demeurant fort croquignolet, où Roland C. Wagner maîtrise de main de maître l'art difficile de l'uchronie. Tissée toute en finesse, cette toile de fond sert de fondation à une histoire déjantée et assez parodique d'une première rencontre du troisième type, qui tourne rapidement à du Fredric Brown façon moderne : sexe, drogue et rock'n'roll, évidemment.

     Le cocktail est une fort belle réussite, donc je vous livre ici la recette. Prenez Roland C. Wagner, découpez-le en cinq et gardez les trois meilleures parties. D'abord le militant, l'homme politiquement engagé, voire enragé, aux opinions bien arrêtées et cependant terriblement humaniste. Et puis, bien sûr, l'écrivain chevronné, technicien hors pair, qui parvient à lier des univers pas forcément compatibles, qui porte en lui des mondes un peu dingues qui vous font valser cul par-dessus tête et qui n'oublie jamais que le rire est le meilleur ami de l'homme. Enfin le créateur, l'accoucheur de personnages et de paysages magnifiques, plein de couleurs, de vie, de fantaisie, souvent farfelus et toujours dépaysants. [Pour les deux autres parties, que je vous laisse deviner, oubliez-les, on ne conserve ici que l'excellent.] Passez au four d'une lecture de quelques heures, et vous voici avec l'un des meilleurs bouquins de l'auteur, tout simplement. Embarquez donc à bord de L.G.M., vous ne serez pas déçus !

Sandrine GRENIER
Première parution : 1/5/2006 dans Bifrost 42
Mise en ligne le : 4/8/2007


     En 1967, une sonde américaine a photographié sur Mars un petit homme vert tirant la langue. Trente ans plus tard, alors que la Floride, l'Alaska et Hawaï ont fait sécession, que la fuite des cerveaux vers la Russie au socialisme triomphant s'accélère en même temps que le déclin économique des États-Unis, le président sortant Petit Buisson risque bien de provoquer une guerre pour redorer son blason. C'est dans ce contexte politique brûlant que le premier ambassadeur martien envoyé sur Terre, personnage malicieux à l'insatiable appétit sexuel, est enlevé. S'agit-il de l'œuvre du K.G.B. ou de la C.I.A., voire des deux ? Chargé de le retrouver, le narrateur, agent de la D.G.S.E., ne se doute pas qu'il sera amené à parcourir les points chauds du globe, de Moscou à la Californie, avec des moyens de transport peu conventionnels, pour finir jusqu'à la planète Mars, pour un final mouvementé et riche en surprises.

     Dans cette uchronie peu conventionnelle, on retrouve tous les ingrédients qui font le bonheur des lecteurs de Roland Wagner, substances psychédéliques avec d'hilarantes séances d'interrogatoire du Martien soumis à divers produits, musique rock devenue ici une arme subversive, physique quantique avec la menace d'un effondrement de la fonction d'onde, sans oublier de multiples clins d'oeil à l'univers de la science-fiction, Martiens go home en tête. Cette édition complète (le début est paru en deux fascicules chez Onyx en 2001) est surtout incontournable pour sa rétrospective des quarante dernières années, pas si loufoque qu'il n'y paraît à première vue, les analyses politiques, les citations et les références à notre société, montrant que Roland Wagner a parfaitement assimilé notre époque avant de la retranscrire à sa façon inimitable.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/4/2006 dans Galaxies 39
Mise en ligne le : 5/2/2009

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