Le PRÉ AUX CLERCS
(Paris, France) Dépôt légal : novembre 2010 Recueil de nouvelles, 252 pages, catégorie / prix : 18 € ISBN : 978-2-84228-374-2 ✅ Genre : Fantastique
Imaginez que vous rencontriez un démon dans un bar très particulier... ou d'étranges créatures hybrides sur une autoroute déserte...
Savez-vous que certains fantômes jouent de la harpe avec des rayons de lune ? Que des créatures infernales sévissent au sein d'un groupe de black métal ?
Voici neuf histoires à glacer le sang, où se croisent démons, sœurs jumelles ennemies et fantômes romantiques. Dans cet univers sanglant, poésie et horreur s'unissent — le temps d'une valse mortelle.
« En quelques années, Sire Cédric est devenu une figure incontournable du fantastique francophone contemporain. »
MEDIAPART
Sire Cédric a obtenu le Coup de cœur des bibliothèques de Paris pour ses nouvelles et le prix Masterton 2010 pour son roman L'Enfant des cimetières, paru au Pré aux Clercs. Son dernier roman, De fièvre et de sang, a reçu le prix Polar 2010 du festival de Cognac.
1 - Sister, pages 7 à 35, nouvelle 2 - Nocturnes, pages 37 à 62, nouvelle 3 - Hybrides, pages 63 à 102, nouvelle 4 - Stigmates, pages 103 à 122, nouvelle 5 - Nenia, pages 123 à 148, nouvelle 6 - Carnage, pages 149 à 161, nouvelle 7 - Deathstars, pages 163 à 188, nouvelle 8 - Chérubins, pages 189 à 216, nouvelle 9 - Blood-road, pages 217 à 250, nouvelle
On a pu apprécier Sire Cédric en tant qu'anthologiste de l'excellent Emblèmes Polar, on connaît quelques-une de ses nouvelles aux Belles Lettres ou chez L'Oxymore, aussi est-ce avec un intérêt certain qu'on aborde le recueil de nouvelles fantastiques qu'il vient de publier aux éditions Nuit d'Avril : Déchirures.
Les premiers textes, toutefois, surprennent par leur simplicité. On est loin, avec Sister ou Nocturnes, de la sophistication des textes les plus récents de Sire Cédric. Cependant, simplicité ne signifie pas inefficacité et si à ces deux-là on peut reprocher d'être un peu trop prévisibles, ce ne sera pas le cas avec Hybrides, Stigmates ou Chérubins qui datent de la même époque (1999-2000) que Nocturnes. Au contraire, le dénouement surprend, après un long suspens, une montée vers l'horreur, qui conduit le lecteur à croire quelque chose, puis son contraire, comme un escalier en spirale qu'on gravirait en perdant tout sens de l'orientation jusqu'à l'apogée, étonnante.
Il est souvent question de sexe dans Déchirures, et de violence. Il est fréquent qu'un viol, ou une tentative de viol, soit à l'origine d'une situation de crise. Mais il serait réducteur de résumer l'œuvre au prétexte. Sire Cédric utilise un fait, une agression, pour en démonter les mécanismes tant dans l'action que dans les bouleversements qu'elle induit chez les différents protagonistes et cela donne des histoires foncièrement dissemblables, racontées sur des tons très différents. C'est particulièrement évident dans les textes les plus récents, tout comme est indéniable la maturité littéraire qu'a acquis l'auteur au fil des années.
Si Carnage est un texte émouvant, qui prend aux tripes parce qu'il part d'un huis-clos banal, issu du quotidien — un groupe de skinheads s'en prend aux passagers d'un bus — et débouche vers un bouleversement des valeurs, sa suite, Blood-road, a un ton nettement plus amer, bien que l'espoir se veuille présent. Deathstars, qui met en scène un groupe de démons devenus des rock stars et leur fan numéro un, est franchement drôle — mais d'un comique qui pourrait bien ne pas plaire à tout le monde ! Enfin, Nenia, le clou du recueil, le texte qui à lui seul vaut qu'on achète le livre, est un conte extrêmement poétique et tendre, quoique non dénué de cruauté, exquisément écrit.
Les multiples facettes de Sire Cédric — traducteur, anthologiste, auteur — lui ont indéniablement permis de progresser. Il confirme ici son talent dans un registre gothique peut-être un peu restrictif, à l'exception notable de Nenia. Mais justement cette exception accentue le désir de suivre cet auteur.