La fin du monde est-elle pour demain ? Cette question, les hommes se la posent depuis que l'humanité existe. Depuis les temps les plus reculés, en effet, déluges, séismes et embrasements universels, collisions avec des météorites géantes ou peut-être d'autres planètes se sont succédé dans l'histoire de la Terre et ont détruit des civilisations entières.
Depuis les disparitions légendaires de la Terre de Mû, de l'Atlantide et du Gondwana, jusqu'aux cataclysmes bibliques, Henri Kubnick passe en revue les différentes fins du monde qui ont précédé l' « ère adamique, puis les principales prophéties qui, au cours des siècles, ont annoncé l'approche de l'Apocalypse, il évoque ainsi les figures des plus célèbres oracles, pythies, sibylles et prophètes de l'antiquité païenne ou biblique, ceux du Moyen Age et des temps modernes.
Quelle valeur devons-nous attribuer à leurs prédictions ? La civilisation de l'Homme approche-t-elle de son terme ? L'An 2000 sera-t-il celui de l' « advènement » final, de l'ultime conflagration, annoncés par Nostradamus et ses successeurs ? Quelle sera alors la cause de cette fin de notre monde ? L'engrenage infernal de l'histoire, le déchaînement du cosmos ou « ce progrès qui nous tue » ? C'est ce qu'Henri Kubnick a essayé d'étudier dans ce livre passionnant et de la plus « brûlante » actualité.
Le grand frisson apocalyptique se fait de plus en plus insistant à mesure que se rapproche la fin du deuxième millénaire. Les prophètes de malheur abondent, qu'ils soient membres d'une obscure secte millénariste ou bien membres du Club de Rome. Après la Grande Peur de l'An 1000 se dessine celle de l'An 2000, comme si l'humanité avait peur des chiffres ronds. Désormais la fin du monde sort du domaine de la science-fiction pour s'installer dans le quotidien.
Avec humour et désinvolture, Henri Kubrik explore dans La grande peur de l'an 20001 les fins du monde qui ont précédé le début du nôtre (Atlantide, Hyperborés et autres royaumes engloutis) dresse, de l'Apocalypse à l'Antéchrist Napoléon, un véritable festival des fausses alertes, fait la tournée des oiseaux de mauvais augure (Nostradamus, Malachie, etc.), et termine en stigmatisant ce progrès qui nous tue. Superficiel, mais plaisant.
Plus ambitieux et plus sérieux est La crainte de l'An 2000. Les auteurs invitent l'homme à décrypter son avenir et celui de l'humanité, que ce soit dans le large éventail des perceptions visionnaires (ou parapsy), dans les conclusions des futurologues ou dans les méthodes astrologiques. Attentifs et circonspects, Michel Damien et Charles Hirsch avancent avec prudence dans ce terrain piégé, soucieux de présenter au lecteur un ensemble ordonné sur la notion de prédiction et sur les possibilités qui s'offrent à l'homme de lever un voile sur l'avenir. Point de révélations fracassantes, mais une réflexion sur la loi de causalité, le déterminisme, la notion de cycle temporel, les phénomènes prémonitoires, la recherche de structures répétitives dans le flot de l'histoire, le principe de simulation électronique d'un modèle du monde, etc.
Mais à la veille de l'an 2000, à l'orée de l'Ere du Verseau, le rôle des prédictions et prévisions est-il réellement de déchiffrer l'avenir, ou bien plutôt de cerner l'homme, l'expliquer afin qu'il puisse vivre et assumer en toute liberté ce qui lui arrivera demain ?
Notes :
1. Déjà paru en 1974 dans la collection Les chemins de l'impossible (Albin Michel).