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Les Yeux du dragon

Stephen KING

Titre original : The Eyes of the Dragon, 1987   ISFDB
Traduction de Évelyne CHÂTELAIN
Illustration de Richard WAITE

POCKET (Paris, France), coll. Littérature - Best précédent dans la collection n° 12303 suivant dans la collection
Dépôt légal : octobre 2007
Réédition
Roman, 320 pages, catégorie / prix : 5
ISBN : 978-2-266-14521-3
Genre : Fantastique

Bien qu'elle soit arrêtée depuis plusieurs années à la parution de ce livre, la collection Terreur est mentionnée en pages intérieures (mention sans doute héritée de la réimpression précédente).


Quatrième de couverture
     L'ombre de Flagg plane depuis quatre siècles sur le royaume de Delain...
     Le jour où la silhouette du sinistre magicien se glisse derrière le trône du roi Roland, c'est en vue d'accomplir son noir dessein : assurer le triomphe du mal.
     La machination se met en marche, vénéneuse comme le poison.
     Mais c'est compter sans une antique maison de poupée, quelques milliers de serviettes de table, les yeux d'un vieux dragon empaillé et, bien sûr, le courage de ceux qui refusent la tyrannie.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET Jeunesse, Pocket Junior Frissons (1998)

     En 1984, Stephen King, maître de l'épouvante, surprend tout le monde en signant deux livres plutôt proches de la fantasy. En collaboration avec Peter Straub, il fait paraître Le Talisman, précédé de peu par Les Yeux du dragon, un conte dédié à sa fille Naomi. Une façon pour l'auteur de rendre hommage à Tolkien et aux récits pour enfants dans lesquels il a souvent puisé les représentations des peurs primordiales et les manifestations troublantes de l'attraction/répulsion pour le mal.
     Tout pourrit au royaume de Delain, sous l'influence maléfique du magicien Flagg, venu de Garlan il y a plus de 450 ans. Son but : manœuvrer les hommes de pouvoir pour engendrer le chaos — un certain Leland Gaunt dans Bazaar n'agit pas autrement ! Furieux de voir la paix que fait régner Roland en ses terres, entouré de fils remarquables et vivant dans le souvenir fervent de la reine Sasha, Flagg use d'un noir dessein... aussi vieux que le Diable en personne ! Il empoisonne le Roi en faisant accuser Peter, le fils aîné. Dès lors, il fait monter sur le trône Thomas, le fragile cadet, qu'il manipule à sa guise afin de plonger Delain dans les ténèbres. Bien sûr, Peter s'échappe de la tour de l'Aiguille, après cinq ans d'emprisonnement tout de même, et rétablit la situation avec l'aide de son frère, les yeux enfin dessillés.
     La simplicité de la trame, recours volontaire aux codes d'écriture du conte, est indéniable. Cependant, la nature particulièrement sombre du méchant — qui ne meurt même pas à la fin, les tourments psychologiques que subissent Dennis et les deux frères, les traversées dans les couloirs secrets et les égouts rapprochent l'histoire des textes d'horreur de King. Autant d'éléments que soulignent les remarquables illustrations de Christian Heinrich, dont le graphisme et la gamme des couleurs favorisent l'expression de visions oppressantes ou franchement cauchemardesques. Mieux, par un jeu d'échos à peine crypté, l'auteur convoque Le Fléau : le nom de Flagg est aussi celui de l'Homme Noir dans le roman apocalyptique et, par moments, la terreur eschatologique affleure dans le conte : « Parfois, les mondes tremblent et se retournent sur leur axe ». Sans compter que la quête entreprise par Thomas, retrouver et tuer le magicien, rappelle celle de Roland de Gilead dans Terres perdues. Un bon conseil donc pour les plus jeunes : pensez à relire ce King lorsque vous plongerez dans les méandres de La Tour sombre ; les yeux du dragon brilleront alors d'un autre feu !
     La morale de ce roman pourrait être résumée par la résolution finale de Thomas : « Je n'ai pas grand chose dans la cervelle, mais j'ai décidé de garder la tête sur les épaules un peu plus longtemps ». Une parole de survivant, d'un pâle héroïsme et bien loin des traditionnels mots de la fin. Peut-être parce que tout reste à raconter... le mal a une incroyable capacité à faire retour.

Guy ASTIC
Première parution : 1/4/1998
dans Ténèbres 2
Mise en ligne le : 12/10/2003


Edition POCKET, Terreur (1998)

     Si le nom de quelques personnages ou de certains lieux laissent un instant à penser que l'on retrouve là l'un des mondes bien connus de Stephen King, la lecture de ce récit oblige rapidement à se rendre à l'évidence : il s'agit là d'un nouveau royaume tout droit sorti de l'imagination du romancier du Maine.
     Ni récit de pure terreur, ni introspection pénétrante, Les yeux du dragon est purement et simplement un conte de fées, mais un conte de fées à la manière de Stephen King.
     Au fil de ce récit, on croise ainsi des princes, des chevaliers et même un dragon. Il manque toutefois une belle princesse dont le héros pourrait s'enamourer. Il y a bien évidemment un diabolique sorcier aux pouvoirs terrifiants nommé Flagg ou encore l'Homme Noir. Mais, lorsque le temps est enfin venu, la noirceur de cette âme damnée et les actions maléfiques de ce sombre Machiavel ne résistent pas longtemps face à la pureté d'un héros sans peur et sans reproche, le roi Peter.
     Personnages simplistes pour une histoire simple, Peter, son frère Thomas et tous les autres n'ont pas la complexité habituelle des héros de Stephen King. Mais c'est là une chose normale lorsque l'on sait que Les yeux du dragon est bel et bien ce qu'il parait être, un simple conte de fées écrit par l'auteur pour sa fille Naomi et publié en tirage limité en 1984 par Philtrum Press, la maison de micro-édition de Stephen King. La version proposée ici par Pocket (et celle présentée en 1987 par les Editions Albin Michel) correspond à l'édition grand public de Viking Press amplement revue et corrigée par King.
     En fait, le plus intéressant dans ce conte de fées à la manière King est de voir comment ce récit peut s'intégrer de façon cohérente au grand oeuvre du romancier. Sorcier maléfique, Flagg est certainement une incarnation ancienne de cette vivante personnification du mal qui hante les pages du Fléau, autre roman de Stephen King. Et il suffit d'une phrase au romancier dans le second volet de La Tour Sombre (dont le quatrième tome vient de paraître — nous en reparlerons) pour réussir à faire le lien avec le monde de Roland le pistolero, lorsqu'il écrit : « Sur les talons de Flagg, étaient survenus deux autres personnages, des jeunes gens respirant le désespoir mais n'en dégageant pas moins une aura sinistre, et qui se nommaient Dennis et Thomas. »
     Sans être le plus passionnant des livres écrits par Stephen King, Les yeux du dragon est un récit agréable à lire même si quelques péripéties supplémentaires auraient pu apporter le brin de folie ou le grain de piment qui manquent par instant. A noter enfin que Les yeux du dragon a déjà été publié en France dans une édition illustrée par Christian Heinrich par Albin Michel d'abord, puis par Pocket « Junior Frissons », avant d'intégrer la désormais classique collection « Terreur ».

Philippe PAYGNARD
Première parution : 1/7/1998
dans Bifrost 9
Mise en ligne le : 1/11/2003

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