Des anciens peuples, seuls les humains ont survécu. Jusqu’à ce que, mille ans plus tard, une cité gigantesque surgisse de nulle part. Les monstrueux Daroths sont de retour.
Le sort du monde repose désormais sur les épaules de quatre héros : Duvodas, le dernier dépositaire du savoir de l’ancien peuple le plus paisible, Karis, la belle stratège, et le jeune Tarantio, qui cache en lui un être pire encore que les Daroths : Dace, le quatrième héros...
Dénigré par une poignée de « beaux esprits » qui croyaient faire l'opinion en matière de fantasy, David Gemmel s'est depuis longtemps imposé en Grande-Bretagne avant de rencontrer en France aussi un succès croissant. Plébiscité par les lecteurs depuis la parution de Légende, Gemmel fut l'ultime récipiendaire du prix Tour Eiffel de science-fiction, décerné par un jury de trente professionnels composé à parts égales de personnalités, de libraires et de directeurs de collection.
Ici, en guise de héros, on trouve Tarentio, un mercenaire à demi schizophrène, Karis, une belle qui manie le sexe des hommes avec autant de dextérité que la hache de combat, Duvodas, un guérisseur qui refuse la violence jusqu'au jour où sa famille est massacrée, et de monstrueux envahisseurs, les Daroths, qui renvoient les conflits habituels entre les quatre duchés au rang de guerres d'opérette ! Sans oublier les mystérieux Eldarins, qui savent des secrets, mais se refusent à fréquenter des êtres humains brutaux, rarement en harmonie avec le monde...
Dévoré d'ambition, le duc Sirano s'est en effet emparé de la Perle sacrée des Eldarins, en s'imaginant qu'elle va lui ouvrir la route du pouvoir. Hélas, la Perle gardait le monde du retour des cruels et quasi invincibles Daroths ! Et l'apocalypse se déchaîne, apportant massacres et désolation. Qui de Tarentio, de Karis ou de Duvodas saura s'opposer à la terrible menace ? Les quatre duchés échapperont-ils à la ruine ?
On pourra trouver ce schéma un tantinet simpliste. Reste un sens affirmé du récit, une maîtrise impressionnante du rebondissement, des personnages hauts en couleurs sinon attachants, un style limpide et sans fioritures. On croirait sans doute discerner de l'ironie si j'affirmais au lecteur que Dark Moon est le remède idéal pour la soirée du salarié fatigué ou pour agrémenter un voyage en TGV. Eh bien, on aurait tort car je prends volontiers le TGV et avoue sans honte le faire parfois avec un Gemmel dans mes bagages ! On ne devrait jamais oublier qu'un (bon) roman n'est ni une thèse, ni un essai ni même une enfilade de jolies phrases : c'est avant tout une histoire qu'on ne lâche pas. Dans ce domaine-là, David Gemmel est une valeur sûre. Et la lecture simple et aisée qu'offre Dark Moon n'est pas la moindre de ses séductions.