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Le Vivant

Anna STAROBINETS

Titre original : Zhivushiy, 2011   ISFDB
Traduction de Raphaëlle PACHE

POCKET (Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy précédent dans la collection n° 7217 suivant dans la collection
Dépôt légal : avril 2017
Retirage
Roman, 512 pages, catégorie / prix : 8,95 €
ISBN : 978-2-266-26857-8
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture

La posthumanité a réalisé l'utopie, une société parfaite de très précisément trois milliards d'individus éternels, connectés entre eux et au Vivant, l'entité qui les englobe et veille sur eux.
Ce monde qui ne connaît pas la mort et se veut le meilleur possible ne peut tolérer ni altération, ni addition. Pourtant naît Zéro, un humain sans code, le trois milliard et unième individu, absent des banques de données. Une anomalie dans un système réputé infaillible.
Mais puisque Zéro vit, il faut bien l'intégrer. Sera-t-il rejeté, comme un greffon impossible ? Ou agira-t-il comme un virus, contaminant tout le corps, à son insu ?
 

"Un vourage qui fait réfléchir, dans la lignée d'un 1984 ou d'un Fahrenheit 451, à lire au moins une fois dans sa vie."
Encore un chapitre

"Anna Starobinets est de retour avec une anticipation... encore plus démente !"
Jérémy Bernède - Midi Libre

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition MIROBOLE, Horizons pourpres (2015)

            Vaste entité de trois milliards d’êtres humains, pas un de plus, pas un de moins, le Vivant ressemble au meilleur des mondes possibles. Pour cette posthumanité, l’utopie se vit en effet au quotidien. La mort, la guerre, la maladie et l’ennui ne sont plus que de lointains mauvais souvenirs. La criminalité est désormais corrigée dans des centres spécialisés où sont rééduqués également dissidents et autres déviants. Connectés dès leur naissance, les membres du Vivant disposent d’un libre accès au Socio, le super réseau social leur permettant d’échapper à la réalité prosaïque. Ils peuvent ainsi naviguer entre plusieurs strates de virtualité et interagir avec autrui, sous le contrôle vigilant des autorités. En fait, leur personnalité entière et leur expérience intime se retrouvent enregistrées sur le Socio. Un mal nécessaire pour pouvoir jouir de l’immortalité. Jusqu’au jour où naît Zéro, humain sans code, incarnation sans passé, individu surnuméraire absent des banques de données du Vivant. Autant dire une anomalie dans un système réputé infaillible.

            Dès la parution de l’Utopie de Thomas More, le ver était dans le fruit. Sous les apparences d’une société idéale, la tyrannie couvait, prompte à embastiller ou exécuter l’esprit libre. Puis, il a fallu se rendre à l’évidence, aucune utopie n’était en mesure de satisfaire le désir d’absolu de chaque individu. Très rapidement, celle-ci est même apparue comme un moyen d’aliénation idéal. Fort de ce constat, des auteurs ont usé de la science-fiction pour donner une substance romancée à leurs cris d’alarme, ont imaginé contre-utopies et autres dystopies pour procurer aux lecteurs matière à réflexion ou à indignation.

            Dans l’Hexagone, on a d’abord découvert Anna Starobinets dans un autre registre et un autre format, celui des nouvelles horrifiques du recueil Je suis la reine (réédité en mars dernier chez « Folio SF »). Avec Le Vivant, la reine russe de l’horreur vient allonger la liste des visions inquiétantes de l’avenir. Sans pour autant se contenter de recycler les ressorts du genre, malgré une parenté évidente entre son roman et Logan’s Run (Quand ton cristal mourra) de George Clayton Johnson et William F. Nolan. Elle crée un monde idéal, crédible jusque dans sa langue, où chaque individu est désormais une cellule d’un organisme unique : le Vivant. Une sorte de web 2.0 poussé à l’extrême, où l’illusion de la liberté masque à grand-peine les névroses d’une société enfermée dans le virtuel. L’auteur cible en effet l’addiction aux réseaux sociaux. Avec ses individus ultra-connectés, dont la conscience stratifiée délaisse la réalité au profit des mirages de la réalité augmentée, le Vivant apparaît bien comme une impasse de l’évolution. Une fin de l’Histoire engluée dans la routine d’un programme sans début ni fin.

            Roman noir de l’avenir, Le Vivant amplifie ainsi les dérives déjà présentes dans notre quotidien. D’une façon subtile, utilisant les manières de communiquer sur les réseaux, Anna Starobinets dresse un portrait sombre. Et si l’on peut lui reprocher de brouiller son message dans les cent dernières pages, son propos n’en demeure pas moins désespéré.

Laurent LELEU
Première parution : 1/10/2015
Bifrost 80
Mise en ligne le : 19/7/2020

Prix obtenus


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