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Le Club des punks contre l'apocalypse zombie

Karim BERROUKA

Première parution : Chambéry, France : ActuSF, mai 2016

Illustration de Philippe GADY
Illustrations intérieures de (non mentionné)

J'AI LU (Paris, France), coll. Science-Fiction (2007 - ) précédent dans la collection n° 11859 suivant dans la collection
Dépôt légal : août 2017, Achevé d'imprimer : 21 juillet 2017
Réédition
Roman, 416 pages, catégorie / prix : 8 €
ISBN : 978-2-290-14973-7
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

Quand Deuspi et Fonsdé émergent de leur dernier trip d'acide dans leur squat, c'est pour découvrir que Paris est envahi par une horde de bouffeurs de cervelle vociférants. Soit la dope était (beaucoup) plus forte que prévu, soit l'apocalypse zombie est bel et bien advenue. C'est peut-être enfin l'occasion qu'attendait Kropotkine, leur maître à penser, pour réaliser un vieux rêve de gosse : faire flotter le drapeau de l'anarchie sur la capitale ! Mais avant de pouvoir crier "No Future !", il va falloir se coltiner un paquet de cons...

Prix Julia Verlanger 2016

Chanteur historique du groupe Ludwig von 88 récemment reformé, Karim Berrouka connaît bien les punks. (Les zombies aussi, mais pour d'autres raisons.) Entre deux pogos, il écrit des bouquins déjantés aux titres évocateurs comme Fées, weed et guillotines (Prix Elbakin 2014) ou Les ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables ?

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition ActuSF, Les Trois Souhaits (2016)

     Est-il besoin de rappeler que Karim Berrouka fut, au siècle dernier et un peu au-delà, le chanteur de Ludwig Von 88, vénérable groupe français au son duquel les plus chenus de la Bifrost Team pogotèrent jadis ? On ne s’étonnera donc guère qu’il ait choisi pour son nouveau roman de mettre en scène une population qu’il connait bien, soit une bande de punks anarchistes et squatteurs, et de les confronter à une apocalypse zombie. D’où le titre, ou à peu près.

     Des innombrables fins du monde mortes-vivantes qu’il nous est donné à lire actuellement, celle-ci est certainement l’une des plus distrayantes et des moins effrayantes. En premier lieu parce que l’auteur ne semble guère goûter les excès gores de certains de ses confrères. Les diverses éviscérations et autres scènes de cannibalisme collectif, quand elles ont lieu, ont le bon goût de se dérouler hors-champ. Surtout, on a beau assister en direct à l’effondrement de la civilisation, l’ambiance demeure étonnamment légère. Outre l’écriture goguenarde de Berrouka, on doit également cette impression à la galerie de personnages qu’il met en scène, punks à chiens ou militants anarchistes, tous plus ou moins perchés. De leur point de vue, le monde qui les entoure apparait certes hostile, mais jamais au point de les amener à renoncer à quelques coups d’éclats aussi futiles que magnifiques, qu’il s’agisse d’aller planter un drapeau noir au sommet de la Tour Eiffel ou de visiter les locaux de France Télévisions afin de remplacer l’épisode d’Histoires naturelles diffusé en boucle par un best of de vidéos punks.

     Karim Berrouka incorpore en permanence des éléments inattendus dans son récit, y compris dans le comportement de ses zombies, que l’on découvre tour à tour téléphages, mélomanes, voire, pour certains d’entre eux, doués d’un embryon d’intelligence. Et comme souvent dans ce genre d’histoire, les morts-vivants ne sont finalement pas la pire menace à laquelle devront faire face les héros. D’autres individus entendent bien profiter du chaos ambiant pour asseoir leur domination sur ce qu’il reste de l’humanité. À partir de là, en opposant les vestiges de l’ancien monde ultra-libéral à une tentative d’utopie anarchiste autogérée, le roman prend une tonalité plus politique, sans jamais se départir de ses accents de comédie. Plus étonnant, le récit nous offre à l’occasion quelques séquences mystico-délirantes, tout à fait incongrues dans un tel contexte, et qui pourtant vont progressivement entrainer cette histoire dans une direction des plus inattendues.

     Par son ton décalé et son ironie permanente, ses personnages de marginaux attachants, sa manière de mettre en scène un avenir pas franchement rose sans se laisser un seul instant aller au désespoir, son sous-texte politique plus engagé qu’il n’y parait et ses hallucinations mystiques nourries à la série Z et aux drogues lysergiques, l’œuvre de Karim Berrouka en rappelle une autre, celle de Roland C. Wagner, en particulier sa série des « Futurs Mystères de Paris ». Une filiation qui finit de nous rendre Le Club des punks contre l’apocalypse zombie excessivement sympathique.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/10/2016
Bifrost 84
Mise en ligne le : 16/10/2022

Prix obtenus
Julia Verlanger, [sans catégorie], 2016


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