Dans un Reich déchiré par la succession au trône, menacé sur ses frontières par ses ennemis héréditaires, troublé par les révoltes serviles et une agitation qui gagne aussi bien les provinces que les cités, des millions d'hommes et de femmes commencent à entrevoir la liberté…
« Obersalzberg.
Automne 802 du Reich.
Un tableau et trois mappemondes constituaient l’unique décoration de la grande pièce aux murs tendus de velours bleu nuit. Le tableau, une huile assez médiocre, représentait Karl Hoshaufer, fondateur de la Société du Vril, huit cents ans auparavant. »
Les hérétiques du Vril clôturent le cycle du Monde de la Terre Creuse. En quatre courts romans, Alain Paris brosse le tableau d'une uchronie saisissante de réalité, de simplicité et de précision. Là où un autre écrivain aurait fait dix gros volumes, lui se contente de faire bref. Quand je dis « se contente », j'ironise gentiment, car le travail de l'auteur, son style laconique et précis, sont vraiment de très grande qualité. C'est court, et c'est très bien que ça le soit. Paris a fait en sorte que les lecteurs se passionnent pour sa série sans leur laisser le temps de s'en lasser. M'est avis qu'ils seraient plutôt tentés d'en redemander encore et encore...
Finalement, comme on pouvait s'en douter, Arno von Hagen consommera sa vengeance, grâce à l'action conjointe des hérétiques du Vril et des membres du groupe Stem, le Reich sera renversé. En frappant directement « Zum Turken », le siège détestable de la Sainte-Vehme, c'est-à-dire de l'ancienne Gestapo, et en répandant les vieilles théories oubliées de Copernic et de ses émules qui détruisent le mythe de la Terre Creuse, les opposants déstabiliseront l'Empire et l'abattront. Les soulèvements se multiplieront, les puissances extérieures glisseront leur grain de sel dans la révolte. Le Reich n'aura donc duré que huit cents ans. Mais que le nouveau pouvoir en place reste vigilant, le Premier et ses émules n'ont peut-être pas encore dit leur dernier mot. Et quand j'avance la fin du cycle, je fais éventuellement une hypothèse hasardeuse...
Ce cycle mériterait d'être traduit aux Etats-Unis. Il est original, il pourrait surprendre et séduire plus d'un anglo-saxons...
Mais ne rêvons pas. Les traductions vont à sens unique. Dommage pour les auteurs français. Dommage pour Alain Paris.