[Texte également traduit en néerlandais]
« - Die Schwert an meiner Linker… La dernière chanson de Koerner aux lèvres, Ulrich le dernier des comtes de Geierstein, quitta cette vallée de larmes et son âme s'en retourna auprès de son Créateur »
En 1987, à l'occasion de la résurrection en néerlandais du roman Geierstein enfoui depuis près de quarante ans dans les pages d'Averbode's Weekblad, Albert Van Hageland avançait qu'il s'agissait là d'une lecture essentielle pour une meilleure compréhension de la production de Jean Ray / John Flanders. Il mettait en exergue le « rythme diabolique » d'un récit qui croisait avec réussite le roman historique et le roman gothique, et, sur foi de personnages communs tel le docteur Eisengott, il n'hésitait pas à placer Geierstein sur le même plan que Malpertuis.
La comparaison n'est pas mince, et Albert Van Hageland reviendra à plusieurs reprises sur la nécessité de traduire en français ce roman qui constituait, selon lui, une des dernières découvertes majeures pour le lectorat francophone.
Avec près de vingt ans de retard, son souhait est enfin exaucé, et les lecteurs francophones peuvent désormais l'étonnant parcours de John Exham, au gré de rencontres insolites, est entraîné de Waterloo à Paris, de Londres au château en ruines de Geierstein. Une ombre tutélaire inquiétante plane toujours sur ce voyage : celle du dernier comte de Geierstein et de sa bien curieuse dévotion au poète allemand Koener. Et le tout est de savoir alors comment appréhender pour Geierstein la crainte de Koener : celle de « mourir en prose »...