Richard MORGAN Titre original : Altered Carbon, 2002 Première parution : Londres, Angleterre : Gollancz / Orion, février 2002ISFDB Cycle : Takeshi Kovacs vol. 1
BRAGELONNE
(Paris, France) Date de parution : 11 mars 2020 Dépôt légal : mars 2020 Réédition Roman, 544 pages, catégorie / prix : 17,90 € ISBN : 979-10-281-0335-4 Format : 15,3 x 23,8 cm❌ Genre : Science-Fiction
« Un mélange détonnant de thriller mouvementé et de science-fiction cyberpunk dopée à l’adrénaline. » Le Monde
Dans un avenir pas si lointain, la mort n’est plus définitive : vous pouvez sauvegarder votre conscience et vos souvenirs et les réimplanter dans un nouveau corps. De fait, pour Takeshi Kovacs, mourir n’est plus qu’un accident de parcours : il a déjà été tué plusieurs fois. C’étaient les risques du métier dans les Corps diplomatiques, les troupes d’élite du Protectorat des Nations unies expédiées à travers la galaxie. Mais cette fois, on le ramène sur Terre pour mener l’enquête : un riche magnat veut élucider sa propre mort. La police a conclu au suicide. Or, pourquoi se suicider quand on sauvegarde son esprit tous les jours, certain de revenir parmi les vivants ?
« Carbone modifié est LE roman qui a le bon goût de réunir thriller “conspirationniste” à la Grisham sacrément bien ficelé, dans un roman de SF du meilleur cru. » Lanfeust Mag
« Si vous appréciez les cyber-polars qui font des étincelles, foncez ! » Le Cafard cosmique
« Le style est aussi efficace qu'incisif. […] Ce bon thriller de science-fiction a donc tout pour séduire les fans du genre. » Les Chroniques de l’imaginaire
« L’enquête de Kovacs entraîne le lecteur dans un tourbillon d’intrigues et de violences digne des meilleurs thrillers. […] Carbone modifié est un formidable roman noir du futur et un cri d’alarme sur quelques dérives de notre temps. » Le Journal du Dimanche
« Un futur fascinant, une intrigue captivante et des personnages bien campés. Carbone modifié est un excellent roman ! » SF Signal
« Un retour explosif aux sources du cyberpunk qui sonne juste. » Kirkus Reviews
« Un excitant mélange de SF et de thriller doublé d’une intrigue complexe, d’une atmosphère sombre et puissante. » The SF site
La quatrième de couverture nous apprend que Carbone modifié fait déjà l'objet d'un projet d'adaptation à Hollywood. On comprend vite pourquoi : ce récit de SF survitaminé s'avère en effet extrêmement visuel, impeccablement rythmé et diablement cinématographique. Un peu trop peut-être... Car à force de jouer avec les codes et la construction type du thriller hollywoodien, Carbone modifié finit par ressembler de près à un caricatural scénario « clé en main », jusqu'à son dénouement grotesque, prétexte sans doute à un déluge d'effets spéciaux dans le film à venir.
XXVIe siècle. Laurens J. Bancroft, magnat de la finance, s'est fait pulvériser la tête par une arme laser. La police a conclu au suicide, mais Bancroft n'en croit pas un mot. Pourquoi se faire sauter la cervelle en effet, quand vous êtes un math (comme Mathusalem), un presque immortel assez riche pour bénéficier d'une sauvegarde régulière de votre esprit via une liaison satellite ? Bancroft, réincarné dans son propre clone, engage un privé pour enquêter sur sa propre mort — sa dernière sauvegarde étant trop ancienne pour avoir mémorisé l'événement et l'identité du coupable. Takeshi Kovacs entre alors en scène, guerrier endurci originaire d'une planète lointaine, voué à changer d'enveloppe corporelle au hasard de ses missions. Sur cette Terre décadente où l'âme est téléchargée dans une simple pile et où les apparences sont forcément trompeuses, Kovacs va mettre la ville à feu et à sang, prisonnier de son conditionnement de machine à tuer. Au programme : sexe torride, drogues vaudoues et fusillades musclées.
Dans sa première moitié, Carbone modifié ne connaît pas de temps mort. On pense à un Blade Runner sous amphétamines, les péripéties se succèdent avec un punch inouï dans un décor interlope, bref, on est heureux ! Hélas, l'accumulation de clichés finit par lasser et la tension s'estompe en cours de route, comme si l'auteur avait concentré son capital d'idées fortes dans la première partie. Plus gênantes encore sont cette ultra-violence complaisante et cette désinvolture affichée envers les victimes de la folie meurtrière de Kovacs. Éloge de la vengeance, usage systématique de la force, retour à l'ordre moral : il n'est guère surprenant que les producteurs de Matrix se soient emparés de ce thriller pyrotechnique...
Son intérêt réside plutôt dans sa déclinaison populaire d'une idée jusqu'ici souvent réservée à la hard science : la copie numérique de l'âme humaine. Richard Morgan a compris qu'un tel postulat de base pouvait se montrer extrêmement fertile en situations rocambolesques, et ouvrir la porte à des considérations plus volontiers philosophiques. Ainsi Kovacs, non-fumeur, doit lutter constamment pour résister à l'appel de la cigarette suscité par le précédent occupant de son enveloppe charnelle, fumeur invétéré ; illustration brillante du débat sur la nature de l'âme : si l'on change de corps, est-on encore le même ?