Quatrième de couverture
Une des inventions les plus étonnantes de toute l'histoire de la littérature : comment un enfant monté à douze ans dans les arbres y reste, comment l'homme y passe toute sa vie, pour prouver à ses contemporains ce que c'est que la liberté et l'intelligence et pour prouver qu'ils n'agissent, eux, qu'en balourds et à l'étourdi : pas seulement dans leurs rapports à la nature, mais aussi bien dans leurs engagements historiques (nous sommes au temps de la révolution) ou dans leurs amours si dépourvus de fantaisie. Un autoportrait d'un des plus grands écrivains vivants : Côme circule dans les yeuses comme Calvino dans les lignes.
Critiques des autres éditions ou de la série Edition SEUIL, Points-romans (1980) Deuxième passage de ce roman dans une collection à bon marché, puisqu'il figurait naguère au catalogue du Livre de Poche avec les deux autres volets de ce qui forme la trilogie Nos Ancêtres : Le Vicomte pourfendu (Il visconte dimezzato. 1955), et Le chevalier inexistant (Il cavalière inesistente, 1959). Cette partie de l'œuvre de Calvino, qui est sans doute la plus connue en France, n'est peut-être pas la plus intéressante, malgré ses qualités intrinsèques. Calvino montre qu'il peut dépoussiérer le conte philosophique, renchérissant dans l'absurde et l'ironie grinçante. Mais l'allégorie morale ou philosophique a, par nature, des lourdeurs que la fantaisie de Calvino parvient à peine à rendre digestes. Plus forte, parce que plus subtile, est son œuvre proprement fantastique — qui le hisse largement au niveau d'un Buzzati — que ce soit dans ce que certains appellent la « préhistoire-science-fiction » ( Cosmicomics, 1968, rééd. Livre de Poche, et Temps Zéro, 1970) ou dans ce chef-d'œuvre méconnu des amateurs : Les villes invisibles (1974). Sous son apparente légèreté, Le baron perché annonce déjà le grand novateur du fantastique moderne qu'est Calvino. Bruno LECIGNE Première parution : 1/9/1980 dans Fiction 311 Mise en ligne le : 21/3/2009
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