C'est parfois dans les collines verdoyantes et idylliques que se terrent les plus terrifiantes menaces. C'est là aussi que va se dérouler cette vibrante épopée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel, une poignée de braves choisissent de fuir l'inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, ruses, légendes vont aider ces héros face à mille ennemis et les guider jusqu'à leur terre promise, Watership Down. Mais l'aventure s'arrêtera-t-elle là ? Aimé par des millions de lecteurs, l'envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces récits mythiques et hors du temps, de ces odyssées chargées d'émotions, capables d'entraîner n'importe quel lecteur dans un univers aussi vivant et poétique que traversé de violences et de ténèbrs. Parfait équilibre d'aventude et de mythologie, ce bijou d'inventivité est serti d'une maitrise absolue du suspense, et d'une grande bonté. C'est tout s'implement le chef-d'œuvre d'un grand écrivain.
[au dos]
« Quel chef-d'œuvre ! Quelle épopée ! Rien de plus enlevé et moderne que ce conte fleuve où il est question de dictatutre et de rébellion, de migration et de survie.» - Le Monde
[texte du deuxième rabat de couverture]
Ce n'est qu'à cinquantans que Richard Adams (1920-2016) commence à écrire. Mobilisé à vingt ans lors de la Seconde Guerre mondiale, il est enoyé en Europe, en Palestine et en Etrême-Orient. Diplômé d'Oxford à son retour, il devient le bras droit du ministre de l'Agriculture. Admirateur de Kipling et de Shakespeare, il lui faudra deux ans pour terminer son premier roman, Watership Down. Persévérant, il essuiera de nombreux refus avant de trouver un éditeur. Mais le succès est immédiat et connaît un retentissement jamais démenti. À ce jour, ce livre s'est vendu à plus de cinquante millions d'exemplaires, est traduit dans plus d'une trentaine de langues, est adapté au cinéma, au théâtre et la télévision. Il se place à côté du Seigneur des Anneaux et de Harry Potter dans le panthéon de l'imaginaire. Le syle soigné de Richard Adams, ses images bucoliques et son incomparable talent dans l'art du rebondissement en font l'un des auteurs britanniques les plus lus.
Ce premier roman de Richard Adams fit grand bruit dans les pays anglo-saxons lors de sa parution initiale : son auteur avait eu l'idée de retourner aux sources que sont Le vent dans les saules de Kenneth Grahame et Winnie the Pooh d'A.A. Milne, œuvres peu considérées au pays de ce fichu Descartes mais célébrissimes en Angleterre et aux USA. Depuis, Adams a écrit bien d'autres romans, s'éloignant peu à peu du sous-genre de la fantasy qu'il avait ainsi réussit à créer, et d'autres auteurs se sont lancés dans ce domaine tout frais et commercialement porteur. De cette succursale étonnante du merveilleux, on peut lire par exemple, en France, Les chiens de la peste d'Adams (dont a d'ailleurs été tiré un dessin animé long métrage, comme des Garennes — mais ils n'ont pas été distribués par chez nous), chez Belfond, La légende du noble chat Piste-Fouet de Tad Williams chez Flammarion, Pentecôte le mulot de W.J. Corbett chez Castor-Poche-Flammarion. En attendant la traduction hypothétique du chef-d'œuvre du genre avec les Garennes, Duncton Wood de William Horwood [paru depuis chez l'Atalante, NdA].
Mais que sont donc ces Garennes de Watership-Down ? L'odyssée d'un groupe de lapins de garenne qui, chassés par la destruction de leur colonie par les humains, décident d'aller s'installer dans les collines de l'autre côté de la route. Parmi eux, un jeune lapin aux talents prémonitoires, qui leur a permis d'échapper à la mort qui a frappé le reste des leurs. Leur errance les conduira à rencontrer une garenne étrangement civilisée et fort inquiétante, à en affronter une autre aux ambitions expansionnistes, à libérer des lapines de clapier...
Le talent de Richard Adams à constitué en une très juste et amusante caractérisation de ces lapins de héros : anthropomorphisés, certes, mais point trop et de manière très habile. Les mentalités, les habitudes spécifiques et le vocabulaire sont savoureusement mis en scène (et très bien adaptés en français). Le roman est passionnant de bout en bout, et la lecture est de type jubilatoire ! Ce livre n'a pas eu à sa parution en France l'accueil qu'il aurait du avoir, aussi sa réédition en poche est-elle une bonne chose : ainsi est disponible facilement une lecture hors normes des plus amusantes et prenantes.
Peu après l’extraordinaire Maison dans laquelle de Mariam Petrosyan (critique dans Bifrost no 82), les éditions Monsieur Toussaint Louverture nous offrent un deuxième livre d’importance, bien rare en France depuis sa première traduction en 1976, et pourtant largement diffusé dans le monde entier avec plus de cinquante millions d’exemplaires vendus : Watership down, du britannique et quasi-centenaire Richard Adams.
C’est une véritable épopée, au ras glorieux des pâquerettes, dont il est question : les héros en sont deux frères lapins, le rusé Hazel et le prophétique Fyveer. Ce dernier sent peser sur la garenne un danger imminent. Tous deux essaient de convaincre le maître Padishâ de faire déménager en urgence toute la communauté. Peine perdue. Hazel décide alors de faire confiance à la vision de son frère et réussit à constituer un petit groupe qui réalise l’impensable : quitter la garenne pour partir à l’aventure, vers une terre inconnue plus paisible. Il leur faudra faire preuve de plus d’audace, de courage, de ténacité qu’ils ne s’en sont jamais sentis capables. Ils devront traverser les épreuves, surmonter les blessures, mépriser la mort pour faire renaître ailleurs une nouvelle garenne…
Trop humains, ces lapins ? Que nenni ! Car Adams n’oublie jamais que ce ne sont que des bêtes, avec leur mode de vie, leurs règles sociales, leurs sentiments propres, leur ignorance totale de toute technique (sinon celle de creuser !), leur rapport au temps et à la nature ou bien encore à l’amour. C’est là un des principaux charmes pour le lecteur, qui se sent dépaysé dans la peau de ces héros qui figurent quelque état primordial de la civilisation, un peu comme ces hommes mis en scène dans les grandes épopées occidentales ou orientales. C’est donc sans surprise que dans ce roman on retrouvera métamorphosés Ulysse, bien sûr, et ses voyages (notamment au pays des Lotophages), Énée exilé de Troie et qui peine à s’installer dans le Latium (leur principal ennemi, le général Stachys, n’a rien à envier à Turnus), ou bien encore Gilgamesh… Tout comme ces héros, nos lapins sont passionnés de récits légendaires, surtout la geste du mythique lapin Shraavilshâ, roi de la ruse, qui ne recule devant rien, pas même devant une bonne vieille catabase. Pour notre bonheur de voir s’enchâsser les histoires, les amis se narrent ses aventures au fil des leurs et redoublent ainsi la trame épique du livre. C’est d’ailleurs un trait propre à l’écriture d’Adams que de jouer sans cesse avec habileté sur cette profondeur littéraire, notamment en plaçant en exergue de chaque chapitre un court extrait emprunté à des registres fort divers, de Platon à Walter de La Mare. Et comme tout vrai démiurge, il va jusqu’à créer la langue de ses héros, le Lapine, dont il parsème ses pages.
Watership down est un grand récit d’aventure qui se dévore et qui plus d’une fois vous mettra sfar, comme disent nos chers léporidés. Mais pas que… Bien évidemment, ces petits êtres fragiles nous délivrent quelques vérités sur notre humaine condition, la politique, l’écologie, bien qu’Adams se soit toujours défendu de faire une œuvre engagée. À vous de voir. Et pour poursuivre l’aventure, les plus mordus iront lire en anglais les textes de The Tales of Watership Down (1996), toujours inédits en français…
Arnaud LAIMÉ Première parution : 1/10/2016 Bifrost 84 Mise en ligne le : 19/10/2022