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Lisière du Pacifique

Kim Stanley ROBINSON

Titre original : Pacific Edge, 1990
Première parution : Angleterre, Londres : Unwin Hyman, septembre 1990   ISFDB
Cycle : Orange County  vol. 3

Traduction de Stéphan LAMBADARIS
Illustration de DAYLON

LES MOUTONS ÉLECTRIQUES (Bordeaux, France), coll. La Bibliothèque voltaïque précédent dans la collection
Date de parution : 21 mai 2021

Première édition
Roman, 352 pages, catégorie / prix : 22 €
ISBN : 978-2-36183-731-0
Format : 16,2 x 21,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

UNE ÉCOTOPIE CALIFORNIENNE

Dans un monde qui travaille à redécouvrir l'harmonie avec
la nature, la petite ville d'El Modena, en Californie, prend
l'aspect d'une utopie sociale et écologique. Pourtant, Kevin
Claiborne, jeune architecte et constructeur qui a grandi
dans ce monde plus vert, se trouve impliqué dans une lutte
afin de préserver la vie équilibrée de sa communauté,
contre les tentations d'exploitation et de corruption.

Entre polar, projection politique et science-
fiction utopiste, un jalon important dans
l'œuvre de Kim Stanley Robinson et un
roman majeur de la fiction écologiste.

Critiques

    Longtemps resté inédit dans nos contrées, Lisière du Pacifique achève le cycle «  Orange County » dont on a pu lire jadis les deux précédents volets chez J’ai lu. Première œuvre d’importance de Kim Stanley Robinson, dont chaque volet se lit de manière indépendante, le présent ouvrage forme avec Le Rivage oublié et La Côte dorée un ensemble thématique centré sur le Comté d’Orange permettant à l’auteur américain de fourbir ses arguments à l’aune du roman post-apocalyptique, de la dystopie et de l’écotopie. De quoi envisager le monde et la Californie sous l’angle du pire comme du meilleur, mais dans une perspective résolument politique et spéculative. Kim Stanley Robinson a également bien retenu les leçons de John Dos Passos et John Brunner. Le macrocosme sud californien se dessine ainsi progressivement par le truchement d’un patchwork de destins individuels, mais aussi via le personnage de Tom Barnard, dont les apparitions récurrentes font office de fil directeur.

    Chez Kim Stanley Robinson, la science-fiction est éminemment politique. Littérature d’idées, elle offre un ban d’essai aux spéculations et débats enracinés dans le présent. Lisière du Pacifique ne dément pas cette acception du genre, puisqu’on s’immerge directement au cœur d’une petite communauté confrontée à un dilemme social et politique dont le point focal se situe sur les pentes de l’ultime colline « naturelle » de la petite ville d’El Modena. L’homme étant un animal politique, son avenir d’être vivant et celui de son environnement résultent de son engagement dans une voie de développement ou une autre. L’auteur imagine ici une Californie future plus soucieuse d’écologie et de social, confrontant cette écotopie socialiste à la résurgence d’un capitalisme toujours intéressé par le profit et la rentabilité à court terme.

    Territoire à l’avant-garde des stratégies de conversion, le Comté d’Orange esquisse un avenir plus soutenable et viable pour l’humanité, sans pour autant renoncer au progrès. Un futur auquel Kim Stanley Robinson s’efforce de donner corps d’une manière raisonnée. L’autopie et les suburbs de La Côte dorée s’effacent ainsi au profit du vélo et d’un mode de vie collectif jusque dans les pratiques politiques et l’habitat. Les maisons sont conçues comme des organismes dotés d’une domotique permettant de réduire au maximum leur impact sur l’environnement, notamment grâce au poétique gel-nuage, sans nuire pour autant au confort de leurs habitants. Sur les océans, les porte-conteneurs ont disparu, remplacés par des voiliers aux gréements composites et automatisés. Le Rivage oublié et son paysage cauchemardesque disparaissent aussi, repoussés grâce à une réglementation plus stricte, notamment pour l’usage de l’eau, qui favorise également le dépeuplement du territoire afin d’en restaurer peu-à-peu les ressources.

    Bref, Lisière du Pacifique donne des raisons d’espérer, démontrant s’il est nécessaire de le faire encore, que la science-fiction reste plus que jamais la littérature des possibles. Trente et un ans après sa parution, à l’heure des sécheresses et incendies à répétition en Californie, il serait peut-être temps d’en explorer les pistes de toute urgence.

Laurent LELEU
Première parution : 1/10/2021 dans Bifrost 104
Mise en ligne le : 7/1/2025

Critiques des autres éditions ou de la série
Critique de la série par Philippe BOULIER
Prix obtenus
John W. Campbell, Jr. Memorial, [sans catégorie], 1991


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