L'écrivain Mervyn Peake et son héros Titus d'Enfer sont en Angleterre l'objet d'un culte qui n'a fait que croître ces dix dernières années ; André Dhôtel, dans sa préface, ne craint pas d'écrire que la publication de Titus d'Enfer « représente un événement littéraire considérable ». Grotesque, épique, féérique, le comparant à Rabelais et à beaucoup d'autres, la critique anglaise a salué comme il convenait l'apparition d'un génie d'une espèce aussi peu commune.
Le sujet ? Dans le château de Gormenghast, aux proportions gigantesques, vit une noble famille (Lord Tombal, sa femme et sa fille Fuschia). Les jours se déroulent suivant un cérémonial qui va peu à peu se dégrader après la naissance de Titus. Un jeune malin évadé des cuisines va jusqu'à incendier la bibliothèque pour avoir l'occasion de s'imposer en sauvant la famille... Privé de ses livres, Lord Tombal devient fou... Entraîné par des aventures dont aucun résumé ne peut donner idée, fasciné par d'innombrables personnages, le lecteur est emporté par une œuvre qui s'impose d'emblée comme profondément originale. Mervyn Peake, né en Chine en 1911, où il reste jusqu'à l'âge de onze ans, était un dessinateur célèbre quand, pendant la guerre, en 1940, à la faveur d'une permission, il se mit à écrire.
Titus Groan (1946 - Titus d'Enfer), puis Gormenghast (1950), et Titus Alone (1959), une œuvre qui défie l'espace et le temps.