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Rive gauche

Pierre BORDAGE

Première parution : Nantes, France : L'Atalante, La Dentelle du Cygne, 28 mai 2020
Cycle : Métro Paris 2033 vol. 1 



LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) précédent dans la collection n° 36381 suivant dans la collection
Date de parution : 2 février 2022

Réédition
Roman, 608 pages, catégorie / prix : 9,20 €
ISBN : 978-2-253-10704-0
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
En 2033, les humains ont été chassés de la surface, désormais inhabitable. À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain. Des communautés sont installées au niveau de certaines stations de Rive Gauche, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la surface est crainte parce qu’irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit.
Dans les méandres des boyaux de Paris, Madone de Bac tente de sauver ce qu’il reste de la population parisienne, quitte à faire usage de la force. Car dans le métro, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancœurs plus tenaces, les haines plus exacerbées.
Premier volet de la trilogie Métro Paris 2033, Rive Gauche est une œuvre sombre et baroque.
 
Passionnant.
Fantastinet.com.
 
Une épopée tourbillonnante et séduisante.
Télérama.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition L'ATALANTE, La Dentelle du Cygne (2020)

    Une catastrophe, vraisemblablement nucléaire, a anéanti la vie telle que nous la connaissons. Des survivants se sont réfugiés dans le métro. Une nouvelle société s’est mise en place, avec ses nouveaux groupes, ses nouvelles frontières, ses nouvelles règles. Cela rappelle évidemment le point de base de la trilogie à succès de Dmitry Glukhovsky. Normal, car l’auteur de « Métro 2033 » a voulu que son idée devienne une franchise : d’autres romans russes sont parus (ceux d’Andreï Dyakov, qu’on peut lire en français au Livre de poche), des jeux vidéo ont vu le jour, de même qu’un jeu de rôle. On parle (mais n’est-ce pas toujours le cas ?) d’un film (un projet a avorté, un autre serait sur les rails). Le pari de l’écrivain russe est donc réussi. Et la greffe a repris en France avec une des valeurs sûres de la SF hexagonale, à savoir Pierre Bordage. Cet univers noir, désespéré et quasi mystique, a-t-il supporté le voyage ? A-t-il, à l’instar de certains habitants du métro, lui aussi subi une mutation ?

    À ces deux questions, on répondra par l’affirmative. L’auteur français s’est approprié sans complexe l’univers de Dmitry Glukhovsky, mais sans le sanctuariser. Il a repris le principe de base : un reste d’humanité coincée dans le métro (parisien, cette fois), une vie en surface impossible car irradiée, de nouveaux clans avec leurs spécificités. Mais les tunnels ne sont plus aussi inquiétants, aussi vivants que dans la trilogie russe. Ils ont perdu leur dimension mystique, voire métaphysique. Pour y gagner une dimension humaine accrue. Car Pierre Bordage y a inséré ses thèmes, ses préoccupations propres : notamment la capacité de l’être humain à vivre en société.

    Dans Rive gauche, on assiste à des conflits d’intérêt entre les différentes statiopées (regroupements de stations), à des luttes pour le pouvoir, à des visions, souvent contradictoires, de la direction à prendre pour le bien commun. Au détriment de l’intérêt de chacun, bien entendu. La politique dans toute sa splendeur, et surtout dans toute sa bassesse, sa mare grouillante de trahisons et de meurtres, de désirs et de compromissions. Mais le propos de Pierre Bordage n’est pas une soupe démagogique et populiste de bas étage. Pas de « tous pourris », loin de là. Car des individus s’élèvent contre ces turpitudes et réclament une démocratie réelle. Afin de permettre à tous de vivre correctement, décemment, sans profiteurs mesquins. Pour se confronter à la réalité, celle qui empêche d’obtenir du pouvoir sans se salir les mains, sans faire des accrocs dans ses principes…

    Ce changement semble devoir venir des femmes, tant la plupart des hommes sont confits dans la recherche et la satisfaction de leurs plaisirs les plus vils. Même les religieux, qui en prennent encore pour leur grade ici. Là réside l’une des plus grandes différences avec l’œuvre de Glukhovsky : la présence forte et quasi centrale des femmes. Le monde souterrain, très masculin dans sa version russe, leur laisse la part belle à Paris. Rien d’étonnant venant d’un auteur qui, dès le début, s’est interrogé sur les liens entre hommes et femmes, et n’a pas hésité à donner un rôle principal à la gente féminine dans les cinq volumes de la « Fraternité du Panca ». Ici, certaines sont dirigeantes et font jeu égal en puissance, voire en cruauté, avec leurs homologues masculins. Certaines usent de leurs charmes et de l’attrait qu’elles provoquent inévitablement dans un monde où l’humanité a régressé, parfois aux limites de l’animalité. Certaines enfin tentent de passer du rôle de proie à celui d’individu à part entière. Mais aucune n’est reléguée au rang de potiche, trop fréquent dans certaines franges de la SF.

    Passée la surprise du fossé net entre les romans de Glukhovsky et celui de Bordage, on est à nouveau conquis par la finesse d’observation de cet auteur et la richesse de ses personnages, très vite attachants. D’où une impatience toute naturelle et un espoir de parution rapide de Rive droite et Cité, les deux tomes suivants de cette trilogie annoncée.

Raphaël GAUDIN
Première parution : 1/10/2020
Bifrost 100
Mise en ligne le : 13/4/2024

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