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Les Portes de la Maison des morts

Steven ERIKSON

Titre original : Deadhouse Gates, 2000
Première parution : Londres, UK : Bantam Press, 2000   ISFDB
Cycle : Le Livre des Martyrs / Le Livre Malazéen des glorieux défunts  vol. 2 

Traduction de Nicolas MERRIEN
Illustration de Marc SIMONETTI

LEHA (Paris, France)
Dépôt légal : novembre 2018, Achevé d'imprimer : octobre 2022
Retirage
Recueil de romans, 896 pages, catégorie / prix : 25,00 €
ISBN : 979-10-97270-24-7
Format : 15,3 x 23,8 cm
Genre : Fantasy

Première édition, 3ème tirage


Quatrième de couverture

Sur le vaste continent de Sept-Cités, au cœur du Saint-Désert de Raraku, l'oracle Sha'ik rassemble son immense armée. Son objectif : déchaîner le Tourbillon, un soulèvement prophétisé depuis des siècles et qui deviendra l'un des conflits les plus sanglants que le monde ait jamais connus.

Dans les mines d’Otataral, Félisine rêve de se venger de sa sœur Tavore, nouvelle adjointe de l'impératrice Laseen, qui l'a condamnée à l'esclavage. Pour parvenir à ses fins, la plus jeune fille de la maison Paran devra s'associer à un ancien prêtre de Fener et à une brute mystérieuse. Pendant ce temps, deux Brûleurs de Ponts désormais hors-la-loi, le sapeur Violain et l'assassin Kalam, se sont promis de ramener la jeune Apsalar chez elle et d'éliminer l'Impératrice. À Hissar, Coltaine, l'énigmatique commandant de la 7e Armée de Malaz, s'apprête à tenter l'impossible pour sauver la vie des dizaines de milliers de réfugiés jetés sur les routes par la rébellion.

C’est à ce moment précis que deux vagabonds séculaires choisissent de revenir errer sur ces terres ravagées, Mappo le Trell et son compagnon Icarium de demi-sang Jaghut, porteurs d'un secret dévastateur caché au cœur des ténèbres et qui pourrait les engloutir tous.

Steven Erikson
Archéologue et anthropologue de formation, féru d'histoire, Steven Erikson s'est inspiré de ces univers et des grands récits de la mythologie à l'instar de l'Iliade pour sa série Malazan Book of the Fallen. Son œuvre, empreinte de grandes épopées et de mystères (nul ne peut prédire l'évolution de ses romans), est loin des clichés collant parfois à la fantasy. Il dépeint des personnages aux multiples facettes, alternant les bons comme les mauvais cotés, à l'image de l'être humain. Son oeuvre, multi-primée, est considérée par beaucoup comme une des toutes meilleures sagas d'epic fantasy jamais écrites. Né le 7 octobre 1959 à Toronto, au Canada, il a grandi à Winnipeg puis alterné son lieu de résidence entre son pays de naissance et l'Angleterre dont sa femme est originaire.

AWARDS
Nominé pour le World Fantasy Award 2000
Classé dans le New York Times bestsellers 2011

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Cartes, pages 10 à 15, carte, illustré par (non mentionné)
2 - Personnages (2011), pages 885 à 888, liste, trad. Nicolas MERRIEN
3 - Glossaire (2007), pages 889 à 895, liste, trad. Nicolas MERRIEN
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LEHA, (2019)

 Très vite, après Les Jardins de la Lune (cf. Bifrost 92), les éditions Leha poursuivent « Le Livre des Martyrs » avec ce copieux deuxième volume — mais peut-être auraient-elles dû prendre davantage de temps ? Car, à vouloir précipiter les choses, elles ont accouché d’un pavé proprement illisible… du fait d’une traduction catastrophique.
 Nous y reviendrons, croyez-le bien, car ce sera là le point central du présent papier — le chroniqueur devant ici faire un aveu rarissime : il a jeté l’éponge à la page 380 ; plus rien, à ce stade, ne pouvait sauver le livre…
 Quelques mots tout de même quant à l’histoire — ce qui n’est pas évident : l’auteur, décidément, ne prend pas le lecteur par la main, et l’immerge sans plus attendre dans un univers très complexe. En outre, Les Portes de la Maison des Morts n’est pas tout à fait une « suite » du tome 1 (ce qui serait plutôt l’objet du tome 3 à venir) : si l’on en retrouve quelques personnages, des « Brûleurs de ponts » désormais considérés comme des traîtres à l’empire malazéen, l’action prend place sur un autre continent, Sept-Cités, avec quantité de nouveaux « héros ». Là-bas, la révolte gronde, sous la forme d’une antique prophétie apocalyptique appelée à se réaliser sous peu : le Tourbillon balaiera les envahisseurs malazéens, quitte à emporter tout un monde avec lui. Mais Steven Erikson ne saurait s’en tenir à ce vaste tableau d’ensemble, et met régulièrement l’accent sur des trames plus resserrées, comme l’emprison-nement, puis l’évasion rocambolesque d’un trio de personnages bigarrés incluant Félisine, la propre sœur adolescente de l’Adjointe Tavore, ou la quête hermétique de deux vagabonds hors-normes dans un monde magique où les Garennes antiques paraissent plus que jamais porteuses de menaces oubliées, tandis que des changeformes à demi fous répondent à un mystérieux appel…
 La trame est complexe, oui — et on y devine une certaine grandeur, propre à cet univers de fantasy épique très coloré, où les dieux et la magie relèvent du quotidien. La retraite façon « Longue Marche » de Coltaine est typique de cette démesure fascinante, et devrait à elle seule constituer un monument du genre, mais le lecteur devrait aussi apprécier, outre les plans tortueux et fous des « Brûleurs de ponts », l’al-liance contrainte des prisonniers des mines d’otataral, ou le caractère subtilement non humain de Mappo et Icarium.
 Mais non… Parce que, en l’état, ce livre est proprement illisible. En effet, à Emmanuel Chastellière, traducteur du premier tome, succède ici Nicolas Merrien, qui a porté le projet de cette édition, les deux traducteurs alternant les volumes ; hélas, si son enthousiasme est admirable en tous points, et si ce projet éditorial avait tout pour allécher, sa compétence en tant que traducteur est au mieux douteuse — mais il serait sans doute bien injuste de lui faire porter tout le blâme, tant, à ce stade, c’est bien d’un problème d’édition qu’il s’agit.
 Tout y est : faux amis, anglicismes (passons sur les « yep », c’est plus difficile pour les « marines », mais « impacter » est rédhibitoire), calques, confusions, répétitions (dont de nombreux visages qu’on dévisage et lignes qu’on aligne), lexique inapproprié (car tordu, souvent : « stuporeuse », « dessicative », « trémuler », quand un vocabulaire plus simple aurait été bien plus pertinent ; mais on trouve aussi des emplois malvenus de mots plus banals, comme « désinvestir » ou encore « contention » ; sans parler des tournures tristement récurrentes : « trahir » quelque chose ou « témoigner de » quelque chose, dans le sens de révéler, ou « donner voix à… », systématiquement mal employées), ruptures de ton, grammaire acrobatique, orthographe malmenée (coquilles ou pas : « tache » est à peu près systématiquement écrit « tâche », etc.) — autant de fautes, de traduction ou parfois même de français (dont au moins un magnifique « malgré que »), qui plombent le texte à absolument chaque page, et produisent une même impression globale de lourdeur propre à faire saigner les yeux et les oreilles. D’où des abominations comme « l’eau alourdie de sédiments se soulevait en de turgides tuméfactions qui semblaient réticentes à aller où que ce soit », ou encore « le tambour résonnait, répondant au tonnerre susjacent en témoignant d’une patience mesurée et impavide », sans même parler de « va-t-on devoir pénétrer cette profusion humaine ». Et, quand le texte anglais se montre délibérément un peu obscur, lors de scènes « bizarres », cela débouche sur des… trucs parfaitement imbitables (« La clairière fut en proie à une violence crispée, promesse d’une certitude qui s’annonça par l’effondrement soudain des branches couvertes de mousse. »).
 Le lecteur veut bien faire quelques efforts, car il sent, derrière cette façade peu ragoutante, un roman de fantasy ambitieux et qui en vaut la peine. Mais chaque page est plus pénible que la précédente, et les illusions s’effondrent avant l’heure. Une énorme frustration, en somme. Tant on voulait y croire, à cette édition — mais on n’ose plus, après s’être infligé un peu moins de la moitié de ce deuxième tome. Encore raté…

Bertrand BONNET
Première parution : 1/1/2019
Bifrost 93
Mise en ligne le : 18/7/2023

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