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La Montagne aux licornes

Michael BISHOP

Titre original : Unicorn Mountain, 1988
Première parution : Arbor House / William Morrow, juin 1988   ISFDB
Traduction de Patrick MARCEL
Illustration de Melchior ASCARIDE

LES MOUTONS ÉLECTRIQUES (Bordeaux, France), coll. La Bibliothèque voltaïque précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 10 septembre 2024

Réédition
Roman, 352 pages, catégorie / prix : 24 €
ISBN : 978-2-36183-948-2
Format : 16,2 x 21,0 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture

Un troupeau de licornes hante les hauteurs d’une chaîne de montagnes du Colorado, au moment où, en pleine apparition du sida, Libby héberge son cousin malade, Bo Gavin. Quel rapport voir entre le fantastique secret qu’elle garde et la terrible épidémie ? Pourtant, les licornes souffrent elles aussi d’une peste et l’univers parallèle dont elles proviennent semble posséder une certaine magie, provoquant des fantômes et des visions… 

Mythes américains et années sida : Colorado, Amérindiens, télévisions, publicité et cause LGBT, ce grand roman dickien qui a obtenu le prix Mythopoeic est enfin traduit en France.

Michael Bishop (1945-2023) était un spécialiste de Dylan Thomas et un enseignant d'anglais à l'université de Géorgie. Auteur de onze romans, il se consacra à partir du milieu des années 1990 à la poésie et aux nouvelles. On le connait en France surtout comme auteur du Requiem pour Philip K. Dick, roman-hommage au grand auteur californien, mais il a écrit aussi bien de l'horreur que du réalisme magique, de la science-fiction ou du réalisme.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LES MOUTONS ÉLECTRIQUES, Le Bateau-Feu (2022)

    Enfin ! Enfin un nouveau roman de Michael Bishop nous arrive, et c’est un événement. Car cet auteur très rare en France (jugé peu vendeur) est toujours intéressant, et ce n’est pas La Montagne aux licornes, paru en 1988 et traduit ce jour, qui démentira ce constat.

    Libby s’occupe d’une petite ferme dans le Colorado, aidée par un indien ute muache, Sam. Quand elle apprend que Bo, le cousin de son ex-mari, est at­teint du sida – et donc condamné, car il n’existe alors aucun traitement, ce qui inscrit ferme­ment ce roman dans sa période d’écriture –, elle décide de l’accueillir chez elle, d’autant plus que Bo est maltraité par sa famille incapable de comprendre son homosexualité. Un nouveau venu, donc, auquel elle aura du mal à cacher son secret : des licornes résident sur les hauteurs des montagnes avoisinant sa ferme, où elles traversent régulièrement une porte vers un autre monde. Parmi les protagonistes, on citera également Alma/Paisley, la fille de Sam, tiraillée entre ses origines indiennes et latino, et promise à un rôle de sorcière pour les utes.

    Les éléments réunis par Bishop – les licor­nes, le sida et plus généralement la maladie, qui touche aussi ici les animaux fabuleux, la communauté ute muache – sont si disparates qu’on a du mal à savoir dans quelle direction va aller le récit. Ce qui n’empêche pas la magie de fonctionner, tant Bishop excelle à dresser des portraits d’êtres humains blasés ou épuisés – voire désespérés, dans le cas de Bo –, mais qui continuent de se battre pour insuffler vie et espoir dans leur existence. Leurs interactions, parfois tendues, parfois tendres, toujours teintées d’humour, sont finement décrites, et font la force de ce roman dont le matériau principal est l’humain, ses failles mais aussi sa générosité ou son altruisme. Au milieu de ces personnages, les licornes vont faire office de ré­vélateur, ajoutant une coloration de fantasy au précipité savamment concocté par Bishop ; on y croise aussi quelques fantômes. Plus qu’à une histoire ayant un début et une fin – ou même une explication à la présence de licornes et d’un univers parallèle –, l’auteur propose une tranche de vie des plus immersives où quel­ques trouvailles (la publicité pour les préservatifs, la ruée des licornes…) viennent dynamiser la ruralité tranquille qui caractérise la vie de Libby et Sam.

    Signalons pour finir que cet indispensable roman est publié dans la nouvelle collection « Le Bateau-Feu », présentée par l’éditeur bordelais « sous le signe du réalisme magique, du surréalisme et du fantastique social », collection qui, pour son démarrage, propose aussi des reprises de novellas de Rhys Hughes et Jack Cady parues dans Fiction, et un texte de Pierre Dubois. Pour notre part, on espère que cette collection — ou une autre – saura nous proposer d’autres romans de Bishop restés injustement inédits.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/10/2022
Bifrost 108
Mise en ligne le : 20/5/2025

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