« Aux lignées condamnées à cent ans de solitude, il n’était pas donné sur terre de seconde chance. »
À Macondo, petit village isolé d’Amérique du Sud, l’illustre famille Buendia est condamnée à cent ans de solitude par la prophétie du gitan Melquiades… Dans un tourbillon de révolutions, de guerres civiles, de fléaux et de destructions, elle vit une épopée mythique, à la saveur inoubliable, qui traverse les trois âges de la vie : naissance, vie et décadence… Ce roman époustouflant est un chef-d’œuvre du XXe siècle.
Né en 1928 en Colombie, Gabriel García Marquez a obtenu le prix Nobel de littérature en 1982.
Traduit de l’espagnol (Colombie) par Claude et Carmen Durand
Une réédition majeure : ce prodigieux roman fantastique (originellement publié en 1968) est aussi un des rares best-sellers de la littérature hispano-américaine (Cent ans de solitude a été traduit dans une vingtaine de pays). Chronique délirante d'un village d'Amérique Latine, depuis sa création jusqu'à sa disparition, !e tout vu à travers une famille de pionniers à la descendance fourmillante, Cent ans de solitude est une fresque baroque, au style flamboyant. Le fantastique s'y déploie sur un axe double. Narratif d'abord, avec un jeu sur le temps et l'identité. Mythique ensuite, avec un jeu sur le cloisonnement entre merveilleux et réel, qui paraissent relever d'une même Nature (et non du schéma européen de la Surnature). C'est ce qu'on a appelé le « réalisme magique ». qui permet de soumettre le monde à d'autres états de perception dans la recherche d'une identité culturelle. Littérature des limites, le fantastique sert ici à appréhender une situation politique dans son originalité complexe. Très souvent, la littérature hispano-américaine, née d'un déchirement culturel, s'est construite autour d'une oscillation constante entre mythe et histoire. Le fantastique devient un moyen de transgression, en bouleversant la représentation du monde du dictateur ou du colonisateur par l'outil langagier même qui la fonde. Ainsi, l'objet du fantastique rejoint, comme idéalement chez Marquez, le rôle politique plus général de la littérature : penser les limites de langage. Avec L'automne du patriarche (Grasset), analysant plus intimement les mécanismes de la dictature, Marquez focalisera ensuite son approche de langage dans son rapport à l'expression de la réalité et au discours totalitaire. Si l'on ajoute quelques nouvelles des recueils Les funérailles de la grande Mémé (Grasset) et L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique (id.), c'est à peu près tout ce que Marquez a laissé comme chefs-d'œuvre avant de renoncer à l'écriture. Donc, ne pas en perdre une miette st se précipiter sur cette réédition de Cent ans de solitude, une des grandes œuvres., du siècle !