Avec l’arrivée imminente du gouverneur Cogo à Terrilville, Jamaillia exerce une pression de plus en plus forte sur les Marchands. Les grandes familles de Terrilville sont divisées : certaines s’opposent à ce protectorat étouffant quand d’autres comptent bien profiter de cette nouvelle donne. Les Vestrit se rangent sans hésitation du côté des premières, mais leur situation reste précaire. Tandis que Ronica et Keffria se battent pour éviter la honte de la ruine, Brashen leur apprend la capture de Kyle et de la Vivacia par les pirates. Althéa refuse de baisser les bras et échafaude un plan audacieux, qui implique la vivenef maudite échouée, Parangon.
Tandis que Sérille fait voile vers Terrilville en compagnie du Gouverneur et de son escorte chalcédienne, et que Brashen rentre, porteur de mauvaises nouvelles concernant la vivenef Vivacia, Althea lutte aux côtés des Tenira contre les taxes abusives réclamées aux Marchands. Pendant ce temps, Kennit, le pirate, continue à séduire Vivacia, et la persuade de s'adonner à la piraterie, au grand dam de Hiémain.
Des personnages hauts en couleur pour vivre une aventure passionnante, voilà ce qui constitue pour une bonne part Les Aventuriers de la Mer, la série de Robin Hobb que les éditions Pygmalion publient par petits bouts, Prisons d'eau et de bois constituant le second tiers du second volume original (Mad Ship). Cependant, si Les Aventuriers de la Mer sont tellement prenants, tellement efficaces, ça n'est pas seulement parce qu'il y est question de pirates et d'esclaves, de serpents de mer et de secrets oubliés. Le point fort du talent de Robin Hobb réside plus particulièrement dans les peintures des personnages. D'un chapitre à l'autre, le lecteur est convié à rencontrer les multiples protagonistes de cette histoire et, bien que la narration soit toujours faite à la troisième personne, à se plonger dans leur esprit, qu'il soit question d'hommes ou de femmes, d'adultes ou d'enfant, de nobles ou d'esclaves, sans oublier les vivenefs et l'amulette construites dans le mystérieux « bois sorcier », les Serpents et les dragons. Mieux encore, plusieurs paragraphes peuvent, tour à tour, présenter un même individu vu par différentes personnes. Ainsi, les multiples points de vue sur Kennit ou Malta amènent en beauté, mais toujours avec justesse, des changements radicaux dans leurs caractères.
N'allez pas croire, toutefois, que ce livre est une étude psychologique : c'est avant tout un roman passionnant qui se dévore d'une traite, surtout quand on a longtemps attendu sa parution. Enfin... un tiers de roman, et un tout petit morceau de l'illustration de couverture que Stephen Youll a réalisée pour Mad Ship !
Après le dernier tiers de Mad Ship, il restera un volume de la trilogie à traduire : Ship of Destiny. Il faut souhaiter que les éditions Pygmalion les publient rapidement et, surtout, sans découpage excessif. On sait depuis Harry Potter que les lecteurs français sont capables d'avaler de gros pavés, quand ils sont d'aussi bonne qualité que ceux-ci, et aussi bien traduits.
Lucie CHENU Première parution : 1/7/2005 dans Faeries 18 Mise en ligne le : 7/8/2006
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesJean-Pierre Fontana : Sondage Fontana - Fantasy (liste parue en 2002) pour la série : Le Royaume des Anciens