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Le Dieu dans l'ombre

Megan LINDHOLM

Titre original : Cloven Hooves, 1991
Première parution : États-Unis, New York : Bantam Spectra, décembre 1991   ISFDB
Traduction de Claudine RICHETIN

J'AI LU (Paris, France), coll. Fantasy (2007 - ) précédent dans la collection n° 14534 suivant dans la collection
Date de parution : 1er octobre 2025

Réédition
Roman, 512 pages, catégorie / prix : 9,50 €
ISBN : 978-2-290-41493-4
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture

Plus jeune, Evelyn appréciait de passer du temps dans les forêts d’Alaska, jouissant de la poésie de la nature et de la présence de Pan, un faune mystique. Désormais mariée et mère, alors qu’elle rend visite à ses beaux-parents, elle n’aurait jamais cru que la créature irréelle surgirait à nouveau dans sa vie et agiterait en elle ces émotions fantasmatiques et sensuelles.
À mi-chemin entre civilisation et nature, sous le couvert des arbres gelés, Evelyn doit faire face à des choix terribles. Trouvera-t-elle ce qu’elle cherche dans l’ombre ?

Avant de publier L’assassin royal, Robin Hobb a signé plusieurs romans sous le nom de Megan Lindholm, dont le diptyque du Peuple des rennes et Alien Earth. Comparée aux plus grands maîtres du genre, elle est aujourd’hui la reine de la fantasy.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition TÉLÉMAQUE, (2005)

     Mars 1976 : Evelyn est dans l'avion avec les deux êtres qu'elle aime, Tom, son mari, et Teddy, leur fils. Ils se rendent chez les parents de Tom et une appréhension sans fondements s'empare d'elle. Chapitre suivant : en 1963, alors qu'elle n'est qu'une fillette, Evelyn vit au fin fond de l'Alaska. Ses compagnons de jeux sont un chien et un jeune faune, qu'elle a surnommé Pan.

     La première partie alterne ainsi présent et passé, plaçant tant les personnages et leur histoire que l'enfance qui a fait d'Evelyn ce qu'elle est. Puis les deux histoires se rejoignent et Evelyn est confrontée à des choix de vie terriblement difficiles.

     On connaît le talent de l'auteure pour faire partager les sentiments de ses personnages et c'est particulièrement vrai pour celui-ci, écrit à la première personne. Colère, amour, désir de liberté, chagrin se succèdent dans le cœur du lecteur à mesure qu'il avance dans l'histoire. Ce roman, véritable ode à l'altérité et à la différence, plaidoyer contre l'intolérance, magnifique portrait de femme, est aussi un récit passionnant, une histoire difficile à lâcher quand on l'a entamée, écrite d'une façon à la fois intimiste et profondément efficace qui n'est pas sans rappeler Lisa Tuttle ou Mélanie Fazi, et qui est parfaitement rendue par l'excellente traduction de Claudine Richetin.

     Le dieu dans l'ombre est le premier livre que Lindholm-Hobb ait jamais écrit à la première personne (et, pense-t-elle, le dernier). Elle dit aussi que ce fut épuisant de l'écrire. Quoi qu'il en soit, une chose est certaine, ce roman ne peut laisser indifférent.

Lucie CHENU
Première parution : 1/1/2005
dans Faeries 17
Mise en ligne le : 7/8/2006


Edition ActuSF, Perles d'Épice (2019)

[critique parue exclusivement dans la version numérique de la revue]

 

    Avant Robin Hobb, il y avait Megan Linhdolm.

    Sous ce pseudonyme, la californienne va écrire un certain nombre de romans dont Le Peuple des Rennes, Le Dernier Magicien ou encore celui qui nous intéresse aujourd’hui, Le Dieu dans l’Ombre.

    Publié en 1991, l’ouvrage bénéficie de l’attention des éditions ActuSF, qui le rééditent en grand format sous une magnifique couverture signée Lucian Stanculescu.

    Loin des aventures de FitzChevalerie, le récit nous emmène sur les traces d’Evelyn, une jeune femme mariée à Tom Potter dont la famille possède une entreprise agricole florissante à Tacoma, une petite ville de l’État de Washington. Avec leurs fils, Teddy, le couple décide de quitter Fairbanks pour Tacoma, justement, et Evelyn doit dès lors composer avec une belle-famille n’acceptant pas cette bête sauvage qu’a ramené leur garçon.

    Pour s’évader de cet environnement toxique, Evelyn peut compter sur un vieil ami surgit des tréfonds de son enfance : Pan, un faune qu’elle semble être la seule à pouvoir approcher.

    Entre l’amour sauvage et naturel de Pan et le mépris d’une famille qui veut la façonner à sa guise, Evelyn va devoir choisir sa voie.

    Véritable page-turner grâce à sa langue souple et légère, Le Dieu dans l’Ombre raconte l’histoire d’une jeune fille tiraillée entre son identité profonde, plus proche de la nature sauvage et farouchement indépendante, et une vie sociale banale souvent asphyxiante. Pendant longtemps, le roman de Megan Lindholm laisse le fantastique en sourdine et concentre ses efforts sur Evelyn, narratrice et héroïne, pour brosser un portrait féminin et féministe où le passage à l’âge adulte devient une malédiction. À la fois critique d’une misogynie ordinaire mais aussi plongée dans un retour à la terre et à la nature à la Thoreau, Le Dieu dans l’Ombre offre au lecteur une histoire touchante par la fragilité et la détermination de son héroïne prise au piège du quotidien et des conventions sociales qui l’entourent. Peu à peu, les malheurs d’Evelyn se teintent de fantastique par l’apparition de plus en plus fréquente de Pan, ancien Dieu de la forêt tombé éperdument amoureuse d’elle, et le récit oppose alors deux modes de vies, le nôtre et celui des bêtes, sans donner de réels gagnants en vérité, constatant l’échec inéluctable d’Evelyn à s’intégrer dans un monde qui ne pourra jamais totalement être sien. C’est aussi l’occasion de retrouver le sous-texte sur le couple que file l’autrice depuis le début de son récit, mais en inversant les rôles, mettant en lumière le jeu pervers qui se déroule entre deux êtres de chairs, jeux de pouvoirs et de séduction qui s’effrite avec le temps. Même si Le Dieu dans l’Ombre a parfois tendance à s’épancher plus que de raison sur les drames et états d’âmes d’Evelyn, l’ouvrage touche par la finesse psychologique de son héroïne et la sincérité du récit.

    Après un virage à cent quatre-vingts degrés où le fantastique domine et rencontre le nature-writing, Megan Lindholm s’interroge sur notre capacité réelle à revenir à la terre, questionnant notre résistance et nos capacités humaines. Plus rude mais aussi plus bestial, cette dernière offrande à Pan renferme une note mélancolique où le bonheur passé se fane à l’ombre du réel. Au bout du chemin, un voyage initiatique où la féminité s’affirme et où la nature reprend ses droits, dans tous les sens du terme. Un très bon roman.

Nicolas WINTER
Première parution : 1/10/2019
Bifrost 96
Mise en ligne le : 18/11/2023

Cité dans les pages thématiques suivantes
Enfants

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