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La Colonne d'émeraude

Jean-Pierre FONTANA


Illustration de MANDY

FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Anticipation précédent dans la collection n° 1856 suivant dans la collection
Dépôt légal : janvier 1992, Achevé d'imprimer : décembre 1991
Première édition
Roman, 192 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-265-04683-3
Format : 10,7 x 17,6 cm
Genre : Science-Fiction

Autres éditions

Sous le titre Quand pleure le crépuscule   EONS, 2005, 2007

Quatrième de couverture
Magdarêva était une planète inhabitée, mais le joyau démesuré mis à jour par l'équipage du module l'exposait désormais à toutes les convoitises.
Krish Ambelunga allait être le premier à s'enrichir. Il entendait pourtant comme un chant dans le lointain. A croire que ce nouvel eldorado lui donnait déjà des hallucinations...
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition EONS, Futurs (2007)

     Dans un univers où les terriens n'ont jamais découvert la moindre race extraterrestre intelligente, le vaisseau spatial Sergeant Pepper poursuit sa mission d'exploration et se met en orbite autour d'une planète inconnue entourée d'une épaisse couche de nuages. L'équipage y découvre une étrange colonne d'émeraude alors que cette planète apparaît déserte.
     Pourtant, à l'abri des nuages, le Guetteur de Magdarêva veille sur un monde riche et harmonieux, plein de couleurs, de chants, de poésie... Un univers que la menace venue du ciel pourrait bien anéantir...

     Quand pleure le crépuscule n'est pas le récit d'un « premier contact » mais bien celui d'une malheureuse « non-rencontre ». La société de Magdarêva est si radicalement étrangère, si fondamentalement différente que toute confrontation s'avère d'emblée impossible. La faute peut-être à ces terriens grossiers et dévastateurs qui lancent leurs machines exploratrices sans se soucier des conséquences. Mais la faute aussi à ces magdarêviens qui, ancrés dans leur rêve d'harmonie et leur lien psychique, ne peuvent deviner dans les nouveaux arrivants autre chose qu'une menace mortelle. Que se serait-il passé si les magdarêviens avaient simplement signalé leur présence aux humains ? Guerre totale ou enrichissement mutuel ? Nous ne le saurons pas, car en se cachant aux yeux des envahisseurs, les magdarêviens ne laissent aucune chance aux humains de ne pas se comporter comme des brutes. Dès lors, la destruction paraît inévitable, alors même que la plupart des terriens — à l'exception peut-être des quelques-uns dominés par la cupidité — ne la souhaiterait sans doute pas.

     En une alternance de chapitres écrits dans deux styles très différents — onirico-poétique pour les magdarêviens, incisif et direct pour les terriens — , Fontana nous dévoile toute l'étrangeté impénétrable de ce monde si foncièrement « autre » qu'il en devient difficile à appréhender pour l'esprit humain. Ceci est d'autant plus remarquable que la brièveté du roman n'autorise pas une description détaillée de Magdarêva ni de ses habitants dans leurs moindres aspects. L'auteur dépeint l'essentiel, abordant de superbe manière ce thème de l'altérité et du contact impossible. Il parvient à la fois à susciter de très belles images et à mettre en avant quelques idées fortes — la surface planétaire stérilisée par le moindre rayon de soleil, condamnant ainsi toute pénétration d'un vaisseau dans l'atmosphère à semer involontairement la mort ; le maillage de câbles destinés à stabiliser les ruptures de la couche nuageuse ; la préparation d'une renaissance après l'anéantissement... Aujourd'hui, voilà qui serait suffisant pour produire un pavé de cinq ou six cents pages, mais Fontana réussit à en faire un roman subtil, cohérent et complet en moins de cent trente pages.

     On s'attardera moins sur la nouvelle de Clark Darlton qui, portant elle aussi sur la destruction potentielle d'un monde, apparaît beaucoup plus anecdotique, avec un dénouement en forme de gag mineur.

     Au total, Quand pleure le crépuscule — version revue et corrigée de La Colonne d'émeraude, titre paru en 1992 au Fleuve Noir Anticipation 1 — est un très joli roman qui revisite avec talent et avec originalité un thème majeur de la SF. Ce space opera intelligent et sensible mérite de figurer parmi les classiques du « premier contact » avec « l'Autre », aux côtés d'autres œuvres atypiques telles que Solaris.

Notes :

1. On notera que Quand pleure le crépuscule est un titre poétique typiquement « magdarêvien » là où La Colonne d'émeraude était un titre descriptif platement terrien.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 7/10/2007
nooSFere

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