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La Fée et le géomètre

Jean-Pierre ANDREVON


Illustration de Enki BILAL
Illustrations intérieures de Enki BILAL

CASTERMAN (Paris, France), coll. L'Ami de poche précédent dans la collection n° 15 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1981, Achevé d'imprimer : février 1981
Première édition
Roman, 272 pages, catégorie / prix : 4
ISBN : 2-203-13615-4
Format : 10,5 x 17,3 cm
Genre : Fantasy

DL belge : D. 1981/0053/19


Quatrième de couverture
     Lutins, fées, ondines, elfes... ceux-là, et beaucoup d'autres vivent libres, heureux dans la Forêt. Etrangers à notre civilisation, ils ne connaissent ni l'argent, ni les machines, ils ignorent l'idée même du pouvoir...
     Les hommes découvrent ce paradis, ils vont l'ar­penter avec leurs gros sabots, leurs idées reçues, leurs monstres... Jean-Pierre Andrevon écrit ici la fable vio­lente de la colonisation, il en dit l'irrespect, l'inadmissible certitude aveugle et sourde.
     Pourtant, l'espoir... l'espoir contagieux qui appar­tient à ceux qui se révoltent.
Critiques
Ce livre, destiné aux enfants d'environ 13-15 ans, écrit par Andrevon est illustré par Bilal : la pochette et les illustrations intérieures. Autant la couverture est agréable, autant l'inutilité des dessins intérieurs paraît évidente. Le texte, qui conte l'histoire d'une colonisation, se compose de quatre parties. Présentation d un monde neuf et beau, original par rapport à Bilbo, mais qui ne présente pas un charme équivalent. De plus, la présentation dispersée des éléments de ce monde gêne la lecture des adolescents à qui l'ouvrage est destiné (expérience faite sur deux sujets). En second, l'arrivée des Terriens de tout poil, du savant au curé en passant par le militaire : tous à leur manière sont corrupteurs, et l'on assiste à la fin d'un monde, en accéléré : un peu ce qui a pu se passer ici avec les Indiens. Cette description est assez bonne, et touche par son coté poignant. Cette dépossession de soi, de sa culture, par un « impérialisme » qui alterne le paternaliste et le belliqueux est une des forces de l'ouvrage. La troisième partie, c'est le monde normalisé, le travail, le chômage, la mutilation sociale, l'absence d'espoir. La fin, un peu utopiste, masque la révolte des jeunes générations d'elfes, de lutins et de fées. Ce n'est pas que cette trame soit inintéressante ; à la limite, on peut considérer qu'elle fait œuvre pie et aide à « penser juste ». Ce qui me gêne c'est que !e « monde d'avant » semble plaqué, que les inventions y sont pauvres et que sa présence ne s'impose que par référence à des réminiscences. De plus, l'humour — nécessaire dans ce genre de récit — est plutôt pesant et sous-estime les capacités des adolescents. Donc, un livre plein de bonnes intentions, didactique sous ses dehors de féerie, mais qui le plus souvent tombe à plat. Peut être cela eût-il fait une bonne BD, concurrençant Bienvenue sur Alfolol. Tel quel, résultat très moyen.
 

Roger BOZZETTO
Première parution : 1/10/1981 dans Fiction 322
Mise en ligne le : 9/4/2007

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition BAYARD, (2003)

    Imaginez un jardin de l'éternel été où il ferait bon vivre, un magnifique jardin éclatant de couleurs où tout serait beauté et harmonie. Ce serait un jardin peuplé de fées magiciennes et de lutins besogneux, d'elfes éthérés, de gnomes, d'ondines et de sylphes. Et pour que le tableau soit complet, il y aurait bien sûr un dragon, une sorcière et un magicien. Dans cet Éden, les fées pratiqueraient la magie, pour elles-mêmes et pour les autres, et les lutins travailleraient, pour eux-mêmes et pour les autres ; les elfes tailleraient de délicates sculptures dans les feuilles et les fleurs, les gnomes hanteraient arbres et rocs, les ondines batifoleraient dans l'eau, les sylphes batifoleraient dans les airs, le dragon somnolerait son éternité, la sorcière préparerait ses potions, le magicien veillerait sur son petit monde. Et, tous vaqueraient à leurs petites affaires, entourés d'animaux, respectueux des autres et de la nature, épris de beauté.

    Alors, les hommes arriveront, avec leurs lois et leurs certitudes, avec leurs militaires, leurs propriétés, leur égoïsme et leur jalousie, avec leur organisation rationnelle du temps de travail, de la vie, du sommeil, de tout. Pour apporter la civilisation, la culture, le bon sens, la raison à ces âmes simples et faire main basse sur leur pays, inspirés par les maîtres invisibles des multinationales. Ils exploiteront ce jardin, l'éventreront pour son pétrole, ses diamants, son uranium et son charbon ; ils bâtiront des résidences de vacances, des marinas, des parois d'escalade, des sentiers de randonnée. Et le silence du jardin raisonnera du bruit des moteurs et des sirènes, des sonneries des réveils ; des frontières le claquemureront, des routes quadrilleront la forêt, des fumées se répandront partout. Alors des multitudes de touristes viendront s'y ressourcer, des ouvriers y travailler, des familles s'efforcer d'y vivre. On l'appellera le Pays Vert, mais ce sera trop tard. Quoique... peut-être qu'une once de magie et de poésie subsistera dans ce monde de rentabilité.

    La réédition d'un magnifique roman de Jean-Pierre Andrevon, engagé, lucide, intelligent, et si vrai. Une grande leçon sur l'homme, en forme de conte. Un chant d'espoir pour demain, essentiel par les temps troublés qui courent... IN-DIS-PEN-SA-BLE.

Stéphane MANFREDO
Première parution : 1/5/2003
Asphodale 3
Mise en ligne le : 6/3/2025

Prix obtenus
Grand Prix de l'Imaginaire, Roman pour la jeunesse, 1982


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