«Monsieur Cosmos », de Maurice Limat (Ed. Grand Damier), est un A.S. à tendances métaphysiques. Nous y voyons un groupe d'astronautes franchir la « courbe de l'Univers » et se retrouver dans le rien absolu, le néant, où l'on cesse d'être. Mais leur bref séjour « extra-muros » leur paraît tellement pénible qu'ils décident de retraverser la « frontière » sans plus attendre. Tous à l'exception d'un seul, Eric, qui, blessé dans son amour propre par un de ses compagnons de voyage en présence de la femme qu'il aime, décide de demeurer « de l'autre côté ». Et, pendant que ses compagnons vivent des aventures mouvementées sur une planète inconnue, lui connaît une expérience unique, car il s'identifie à Dieu, atteint des proportions physiques ad libitum et se croit capable d'engendrer, par sa seule volonté, un autre univers. L'auteur vous ménage à la fin un coup de théâtre des plus surprenants mais, ayant le choix entre deux solutions, il vous laisse arbitre de la situation. Alors que la partie purement astronautique, si j'ose dire, n'est qu'un western de l'espace intelligemment conçu (l'idée de la « planète de la guerre » opposée à celle de la paix est une excellente trouvaille), le séjour d'Eric dans le néant atteint parfois à la grandeur et soulève nombre de questions dépassant le cadre habituel de la SF. Les avis seront peut-être partagés sur la valeur de ce roman, personnellement, toutefois, je crois qu'il mérite votre attention, quelle que soit votre collection habituelle.