Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Pas de Gonia pour les Gharkandes

F. RICHARD-BESSIÈRE



Le TRIANGLE , coll. Triangle-fiction précédent dans la collection n° 17 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1977
Roman, 192 pages, catégorie / prix : 8,60 F
ISBN : néant
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     D'un coup, l'horrible vérité se découvrit dans son esprit. Un autre être vivait en lui, caché dans quelque recoin de ce corps qui lui servait de refuge. Un autre esprit, luttant contre le sien dans ce même corps, utilisant le sommeil pour arriver à ces fins.
     Brent sentit ses cheveux se hérisser sur son crâne et il faillit pousser un hurlement de panique.
     Il en était sûr à présent. L'être invisible, insidieux, déformait et faussait son jugement, avec un machiavélisme dont seule une créature monstrueuse pouvait être capable.
     Les pensées furtives prenaient l'apparence de ses propres idées. Il comprenait maintenant. L'être pouvait le gouverner à sa guise, en faire son jouet, lui dicter ses ordres, et le dominer entièrement.
     Cette pensée affreuse l'amena au bord de la nausée, et un nom lui vint aux lèvres : Lipsky !
     Alors il se sentit perdu.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Anticipation (1964)

    Nouvelle excellente surprise du côté de Richard-Bessière, qui nous donne avec Pas de gonia pour les Gharkandes, au titre discutable, un roman aussi original que les récents Jardins de l’Apocalypse. Quoique le style en soit sans prétention et que les nœuds de l’intrigue ne se révèlent pas toujours sans défauts à l’examen, ce curieux livre augure bien d’une nouvelle tendance de la science-fiction française décidée à ne plus se contenter, en matière de space-opera, d’un simple démarquage du roman historique ou du roman d’aventures. La fantaisie se débride quoiqu’on la sente encore tenue en laisse par les impératifs habituels de la collection. La satire pointe, même si elle est retenue par le souci évident de ne faire de peine à personne. L’action s’emballe et les images vives se succèdent, quelquefois desservies par une expression trop hâtive. En bref, les matériaux sont là. On a l’impression de lire un Jean de la Hire très modernisé, ou encore, de voir un de ces péplums à budgets réduits qu’affectionne un certain Goimard, et sous le carton-pâte desquels perce l’intention de la superproduction.

    Pas de gonia pour les Gharkandes pourrait s’intituler Assurances sur l’éternité, car c’est de se préparer une survie qu’il s’agit ici. En ce temps-là, on a découvert, sur une planète lointaine, des humanoïdes semblables presque en tous points aux hommes, à ceci près qu’ils sont dépourvus d’intelligence, d’âme, de ce qu’on appelle à cette époque la « gonia ». Quoi de plus simple, dès lors, que d’injecter dans ces corps l’âme, la gonia des mourants décidés à survivre et à mettre le prix ?

    Mais cela n’est pas allé sans conséquences. Un moment débordées, les églises se vengent. Car si les hommes échappent à la mort, quel besoin auraient-ils de réconfort spirituel ! La 8e Réforme mit bon ordre à cela, et le Vatican, réformé lui aussi, entreprit au nom de la « Lumière Éternelle » de surveiller, sinon d’interdire les travaux et applications intéressant l’immortalité.

    Aussi les Gharkandes, c’est-à-dire ceux des humanoïdes dotés d’une gonia humaine, se retrouvèrent-ils seuls, comme des parias. Et c’est de leurs trafics, puis d’un complot destiné à asservir l’espèce humaine entière à une entité monstrueuse, le grand TOUT, que le roman nous entretient.

    Les situations, la philosophie ne sont pas sans rappeler, de très loin il est vrai, Van Vogt. Un tranquille matérialisme est affiché ici. Plus, le TOUT qui se donne des allures de Dieu est un ennemi déclaré. L’homme le défie et le vainc. Ce n’est ma foi pas désagréable à découvrir en ces temps de croisade lénifiante.

    La situation du héros elle-même est quelque peu van vogtienne. Le voilà jeté dans un corps de Gharkande, contre sa volonté. On lui prête une identité ; il découvre peu à peu que son prédécesseur dans ce corps fut la cheville ouvrière d’un redoutable complot, et que certains le prennent pour un troisième personnage. Ce chassé-croisé de personnalités à l’intérieur d’un même corps que l’on quitte ou que l’on prend comme un vêtement aurait quelque chose de vertigineux s’il était plus parfaitement orchestré.

    On ne manquera pas de saluer au passage les trop brèves incursions d’hommes volants et de femmes aquatiques. Place aux héritiers spirituels d’Alex Raymond, l’immortel créateur de Flash Gordon.

Gérard KLEIN
Première parution : 1/3/1964
Fiction 124
Mise en ligne le : 30/12/2023

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87286 livres, 112187 photos de couvertures, 83722 quatrièmes.
10815 critiques, 47161 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD