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Le Vaisseau fantôme

Captain MARRYAT

Titre original : The Phantom Ship, 1839
Première parution : The New Monthly Magazine, de mars 1837 à août 1839 / En volume : Angleterre, Londres : E.L. Carey & A. Hart, mai 1839   ISFDB
Traduction de Auguste J. B. DEFAUCONPRET
Illustration de (non mentionné)

TALLANDIER (Paris, France), coll. Le Livre d'aventures (4ème série) précédent dans la collection n° 12 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1952
Roman, 128 pages, catégorie / prix : 60 F
ISBN : néant
Genre : Fantastique

Autres éditions
   José CORTI, 1998
   RECTO VERSO, 1989
   in Cap au Sud / Éléonora la capitaine / Le Vaisseau fantôme / Les Mystères de la jungle noire, TALLANDIER, 1952

Quatrième de couverture
     [Ce résumé n'apparaît pas sur le présent ouvrage, mais en 4ème de couverture du tome précédent dans la collection]
 
     Le capitaine Vanderdecken, à bord de son brick qui tente de doubler le Cap des Tempêtes, profère un abominable blasphème et jure sur le reliquaire porté par son épouse qu'il accomplira son entreprise coûte que coûte, dût-il rester dans les dangereux parages jusqu'au jour du Jugement Dernier.
     Le vaisseau ne pourra jamais doubler le Cap... et Vanderdecken ne reposera en paix que le jour où son fils Philippe pourra lui remettre la sainte relique.
     Philippe partira à la recherche de son père. ce sont ces aventures extraordinaires, les dangers qu'il court par amour filial que vous vivrez vous-même.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition José CORTI, Merveilleux (1999)

     Les éditions José Corti proposent une nouvelle collection baptisée Domaine merveilleux dont l'objectif est de promouvoir des textes oubliés ou inédits en français, en y ajoutant des dossiers précis et érudits. Quand on connaît la richesse du « Domaine Romantique », on peut en toute confiance s'engager dans ces contrées qui verront se croiser les routes des Frères Grimm, Hauff, Stoker, Straparola...
     Le Vaisseau fantôme inaugure de belle manière le grand format de la collection. Contemporain de l'opéra de Wagner (1843), le roman de Marryat développe le mythe du Voltigeur hollandais esquissé dans Rip Van Winkle de Washington Irving — pour retenir un exemple anglo-saxon alors récent. À la suite de Philippe en quête de son père, capitaine maudit du navire entre-deux-eaux, le lecteur est convié à s'ouvrir à une communication avec les trépassés, du moins avec ceux qui ne sont ni morts ni vivants, sur qui le temps n'a aucune emprise. Les innombrables traversées entreprises pour toucher du doigt la légende s'apparentent alors à la légitimation d'un mythe fuyant par essence, spectral par nature, dans un univers où les impératifs politiques, économiques, voire religieux (l'Inquisition est omniprésente, la belle Amine en sera la victime), poussent les êtres à croire que « le temps des miracles était passé ». N'oublions pas qu'au début du XIXème siècle, nous sommes dans une période romantique attachée au folklore et aux traces d'un enchantement du monde.
     Voilà pour la prétention imaginaire du texte. La narration obéit par ailleurs au plaisir de raconter affiché par le Captain Marryat — cette voix interrompant le récit se fait notre complice, ajuste des traits d'esprit qui font mouche. Sans oublier d'imprimer à l'intrigue un rythme soutenu. D'emblée, point de préambule, mais une avalanche de péripéties, et nous sommes encore sur le plancher des vaches. La suite ne baisse pas de régime, passe en revue attaques de fort, naufrages, spectres, chasses au trésor, autodafé, malédictions, empoisonnement, prémonitions, magie, et même un loup-garou. En effet, Krantz, fidèle compagnon de Philippe, place peu avant le dénouement un récit dans le récit brutal et gothique qui a pour cadre la montagne magique du Harz.
     Le charme agit aussi parce que Marryat, défenseur de la littérature populaire et de jeunesse, passe du réalisme au merveilleux avec un naturel déconcertant, sans se départir d'une justesse d'observation vive — une scène bien sentie (on songe à l'équipage rendu fou par l'or) suffit à dire une vérité psychologique — et d'un sens évident du spectaculaire.
     Bref, l'opportunité nous est donnée de retrouver un mythe daté pourtant exaltant, de nous engager dans un océan d'histoires roboratif à une époque où les récits hésitent trop souvent à prendre le large.

Guy ASTIC
Première parution : 1/1/1999
dans Ténèbres 5
Mise en ligne le : 1/11/2003

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