L'ISBN indiqué sur le livre (2-7304-0301-4) est erroné. Les nouvelles sont rassemblées dans six parties : "nostalgiques", "futuribles", "mythologiques", "cryptiques", "diaboliques" et "criminelles".
Lors de sa première parution, dans la collection 10/18, il y a exactement dix ans, Jacques Sternberg présentait ainsi l'ouvrage et son auteur :
« Dans nos régions tempérées où l'imaginaire a sensiblement moins d'adeptes que la psycho ou la métaphysico, Gérard Klein peut à juste titre passer pour une singulière exception. Il a toujours été hanté par la science-fiction, il l'a découverte très jeune et, à seize ans, il écrivait déjà des nouvelles de SF dont la maturité étonnait les amateurs. Bien que vingt ans se soient écoulés, Gérard Klein n'a jamais trahi son amour passionnel pour cette littérature : il dirige chez Laffont avec une grande intransigence la collection Ailleurs et Demain et il s'est toujours refusé à écrire un texte qui ne soit pas de la science-fiction. C'est même, quand on y pense, une des premières fois que l'on voit son nom inscrit au catalogue d'une collection qui n'a pas pour seul but d'explorer l'avenir et ses succursales. Cette incursion dans l'ailleurs de l'édition est souhaitable pour Gérard Klein. Elle lui vaudra des lecteurs qui ne sont pas exclusivement des intoxiqués du futur. Il les mérite, car Gérard Klein n'est pas seulement un auteur de SF, c'est aussi et plus simplement un écrivain. Il le prouve en vingt nouvelles toujours surprenantes, toujours fascinantes à lire, à méditer. »
Aujourd'hui, les nouvelles de Gérard Klein vont retrouver de nouveaux lecteurs grâce à une collection qui a déjà inscrit son nom à son catalogue. Soyez de ceux-là, vous qui avez la chance d'avoir encore à les découvrir.
Né en 1937, Gérard Klein fut considéré, quand il publia ses premières nouvelles dans la revue Fiction, comme le jeune prodige de la science-fiction française. Il avait dix-huit ans. Il a publié depuis une œuvre importante : des romans comme Le gambit des étoiles (dans cette collection), Le spectre du hasard, Les seigneurs de la guerre (Laffont), Le temps n'a pas d'odeur (Denoël) et aussi de nombreuses nouvelles réunies par la suite dans des recueils comme Les perles du temps (Denoël), Un chant de pierre (Losfeld) et le présent Histoires comme si... Un Livre d'or de la science-fiction (Presses Pocket) lui a été consacré par Michel Jeury, et il en a lui-même consacré à Ursula Le Guin, Frank Herbert et Michel Jeury.
1 - Avertissement, pages 7 à 10, préface 2 - Rencontre, pages 13 à 20, nouvelle 3 - Le Bord du chemin, pages 21 à 24, nouvelle 4 - La Pluie, pages 25 à 29, nouvelle 5 - Le Dernier moustique de l'été, pages 30 à 33, nouvelle 6 - Le Vieil homme et l'espace, pages 37 à 46, nouvelle 7 - La Vallée aux échos, pages 47 à 54, nouvelle 8 - Discours pour le centième anniversaire de l'internationale végétarienne, pages 55 à 60, nouvelle 9 - Les Plus honorables emplois de la terre..., pages 61 à 73, nouvelle 10 - Un gentleman, pages 74 à 80, nouvelle 11 - Les Villes, pages 81 à 86, nouvelle 12 - La Tunique de Nessa, pages 89 à 99, nouvelle 13 - Lettre à une ombre chère, pages 100 à 103, nouvelle 14 - La Planète aux sept masques, pages 104 à 114, nouvelle 15 - Un chant de pierre, pages 115 à 125, nouvelle 16 - Le Condamné, pages 129 à 130, nouvelle 17 - Retour aux origines, pages 131 à 136, nouvelle 18 - De la littérature, pages 137 à 140, nouvelle 19 - Le Domaine interdit, pages 141 à 142, nouvelle 20 - Les Recruteurs, pages 145 à 156, nouvelle 21 - Les Enfers sont les enfers, pages 157 à 171, nouvelle 22 - Magie noire, pages 172 à 182, nouvelle 23 - Vous mourrez quand même, pages 185 à 195, nouvelle 24 - Le Témoin, pages 196 à 209, nouvelle 25 - Le Cavalier au centipède, pages 210 à 229, nouvelle 26 - (non mentionné), Index bibliographique, pages 231 à 231, bibliographie
Critiques
II y a chez Gérard Klein une élégance de l'écriture, un charme suranné qui lui permet d'aborder tous les sujets avec une apparente désinvolture. Pourtant, les thèmes traités demanderaient davantage un ton empreint de gravité qu'une tranquille nonchalance ou un humour poli. Mais c'est que Gérard Klein refuse les approches directes. Les questions métaphysiques qui sont au centre de son œuvre — le temps, la mort — ne sont abordées que par la bande, avec modestie pourrait-on dire, ou bien avec la prudence qui caractérise les esprits honnêtes.
Aussi ne trouve-t-on pas de récit de paradoxe temporel dans ces nouvelles. Quant au thème de l'immortalité, il passe par le souci de la postérité, le désir de subsister dans la mémoire d'autrui. De nombreux textes ont pour sujet le livre, ou l'écriture qui est la parole transmise par-delà les siècles comme la vallée des échos restitue les sons d'un lointain passé. Malgré la poésie de sa prose ciselée, Gérard Klein ne témoigne pas des angoisses profondes de l'être en romantique attentif à sa plainte mais en observateur acharné à poser correctement la question.
C'est sans doute pourquoi, dix ans après sa première publication en 10/18, cette anthologie a encore connu quelques modifications mineures. Tel un artisan méticuleux, Gérard Klein polit son texte pour exhiber ces quelques perles. Une excellente initiative de la part de NEO que cette réédition, qui incite à la relecture de l'œuvre d'un auteur malheureusement trop rare, vu ses nombreuses occupations chez Laffont et ailleurs...