Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
L'Intrus

John FARRIS

Titre original : The Uninvited, 1982
Traduction de Philippe SABATHÉ

J'AI LU (Paris, France), coll. Suspense n° 2640
Dépôt légal : juillet 1989
Roman, 288 pages, catégorie / prix : 3
ISBN : 2-277-22640-8
Genre : Fantastique



Quatrième de couverture
     Rien de plus terrifiant qu'un visage trop beau

     Quand l'inconnu surgit devant ses phares en pleine tempête de neige, nu et blanc comme un Apollon de marbre, c'est au risque de précipiter la voiture dans l'abîme que Barry parvient à limiter le choc. Transporté de toute urgence à l'hôpital, le blessé ne reprend pas conscience. Pourtant, aucun organe vital n'est atteint. Une nuit, enfin, alors qu'il vient d'atteindre le stade de la mort clinique, l'inconnu se dresse...
     Qui est-il ? D'où vient-il ? Personne ne le sait, pas même lui. Seule Barry pourrait — si elle le voulait, si l'amour ne l'aveuglait pas — comprendre comment il est parvenu à exister. Mais sans doute redoute-t-elle l'horreur qui dort derrière ce beau visage. Ce visage parfait qui, pour l'instant, lui sourit...
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition PRESSES DE LA CITÉ, Paniques (1983)

     Ce n'est pas si souvent que naît une nouvelle collection de fantastique, aussi faut-il se réjouir de l'apparition de la collection « Paniques », lancée par les Presses de la Cité et consacrée au « thriller » contemporain. Malheureusement, on ne peut pas dire que tous les volumes publiés à ce jour déchaînent l'enthousiasme : Mon ennemi, mon frère de William Blankenship est une variation plutôt lourde sur le thème du double maléfique, que l'auteur a cru bon d'embrouiller davantage par l'adjonction d'une intrigue policière qui ne rajoute strictement rien au thème principal, mais permet des scènes d'une violence tout à fait gratuite et assez nauséeuse ; quant au roman de John Saul, Le projet Dieu, le mot lamentable serait encore trop faible pour le qualifier : impossible de croire à cette histoire de médecin fou, à ces personnages inconsistants et à ce retournement de situation final qui ne montre qu'une seule chose, à savoir que l'auteur prend ses lecteurs pour des crétins.
     Heureusement, le troisième titre de la collection est d'une tout autre facture.
     John Farris est totalement inconnu chez nous. Tout ce que l'on sait de lui, c'est qu'il a écrit un roman dont Brian de Palma a tiré son film Furie. Aux U.S.A., Farris est un auteur à succès qui, s'il n'est pas spécialisé dans l'horreur, y a cependant fait de nombreuses incursions toutes dignes de retenir l'attention : The fury, bien sûr, mais aussi Catacombs, un traitement vigoureux et modernisé des thèmes chers à Rider Haggard, et surtout le superbe et sulfureux All heads turn when the hunt goes by, roman de terreur, de magie et de passion à l'atmosphère « sudiste » oppressante. Pour compléter le portrait de cet écrivain (qui publia son premier roman, Harrison High, à l'âge de dix-neuf ans), il me suffira de dire que Stephen King le considère comme un maître...
     The uninvited (titre original de L'Intrus) démarre littéralement sur les chapeaux de roues : en revenant de la ville, Barry Brennan, fille du peintre Tom Brennan, renverse un piéton apparu brusquement sur un pont, entièrement nu, en pleine tempête de neige. Le métabolisme de cet être énigmatique défie les analyses des médecins, et il apparaît comme mourant avant de se réveiller au contact de Barry. La jeune fille réussit à persuader les médecins de le lui confier, et il s'en va vivre dans le manoir des Brennan. Peu à peu, la terreur va venir s'installer avec lui...
     Ce qui fait la force de Farris, c'est sa capacité à créer des personnages à la psychologie remarquablement fouillée avec une économie de moyens qui force l'admiration. L'intrus est avant tout le récit de la décomposition d'un univers clos sur lui-même, fondé sur le refoulement des désirs et la frustration des forces créatrices (Barry et son frère Dal vivant dans l'ombre de leur père, un peintre de génie). Mais Farris a un autre mérite, celui de foncer à bras raccourcis sur l'irrationnel, et de réussir à imposer à ses lecteurs des éléments totalement surprenants : ici, c'est une vieille dame tout à fait extraordinaire, de toute évidence inspirée de la célèbre Alexandra David Neel, et... un flipper extralucide ! Sans parler bien sûr de « l'intrus », celui par qui le scandale arrive, et dont je me garderai bien de vous révéler la nature.
     L'intrus est un grand roman de terreur, construit de main de maître, depuis le premier chapitre jusqu'au dernier, avec une fin superbement ambiguë. Il serait souhaitable que tous les ouvrages à paraître dans cette collection soient de ce niveau, ce qui est réalisable à condition de ne pas se contenter de puiser des titres dans les listes de best-sellers...

Jean-Daniel BRÈQUE
Première parution : 1/9/1983
dans Fiction 343
Mise en ligne le : 5/3/2006

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 80192 livres, 93963 photos de couvertures, 76234 quatrièmes.
9266 critiques, 43508 intervenant·e·s, 1671 photographies, 3786 adaptations.
 
Vie privée et cookies/RGPD
A propos de l'association. Nous contacter.
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes.
Trouver une librairie !
© nooSFere, 1999-2023. Tous droits réservés.