1943. La France est occupée par l'armée allemande. C'est l'hiver et la Champagne est couverte de neige... à l'exception pourtant d'une combe au fond de laquelle se dresse le château de Montalembert. Au cours des siècles, les prés et les bois qui l'entourent ont vu se dérouler bien des combats dont les victimes ont été ensevelies sur place, et leurs cadavres, empilés les uns sur les autres, constitueraient, si quiconque avait le pouvoir de les faire revivre, la plus hétéroclite et sauvage des armées.
Or, depuis de nombreux jours déjà, un bruit terrifiant envahit, depuis le château, les villages alentour, comme si les plaintes et les cris de tous ces morts jaillissaient des profondeurs de la terre. Et puis il y a cette chaleur étouffante qui a fait fondre la neige et trace une inquiétante frontière autour du domaine, et cette odeur de pourriture qui imprègne l'atmosphère...
A ce stade de la guerre, le destin de l'Allemagne n'est pas encore scellé, mais le comte de Montalembert, collaborateur notoire, ainsi que ses complices, le savant nazi Otto Reissmann et l'officier S.S. von Ruhmkorff, savent que l'armée allemande a déjà perdu beaucoup d'hommes et que ses réserves de soldats ne sont pas inépuisables...
Nourris des théories occultistes que partagent avec eux bien des hauts dignitaires allemands et de douteuses connaissances scientifiques, ces hommes ont-ils réalisé l'inconcevable ?
Alors, ce serait l'horreur... Mais, précisément, c'est l'horreur !
Né en 1937, près de Grenoble, Jean-Pierre Andrevon continue de vivre et de créer dans cette ville. Très tôt, il suit deux directions : le dessin (Arts Déco, professorat, peinture, illustrations) et l'écriture (première publication dans Fiction en Mai 68, date symbolique s'il en fut). Il a, depuis, publié une soixantaine d'ouvrages, seul ou en collaboration. D'abord tourné presque exclusivement vers la science-fiction spéculative, sinon directement politique (qu'il ne renie pas), il tend, depuis une dizaine d'années, à diversifier sa production : littérature pour la jeunesse (Grand Prix de la SF pour la jeunesse, avec La fée et le géomètre), littérature générale (Tout à la main), dessin (l'album Attention science-fiction, sur son thème favori, l'écologie), thriller (Sûkhran). Quant au fantastique, il a toujours fait partie de son univers, depuis les pre-miers « Angoisse », au Fleuve Noir, signés Alphonse Brutsche (début des années 70) jusqu'à Sherman qui vient de paraître (Flammarion), en passant par Ce qui vient de la nuit (NéO) et Les revenants de j'ombre. Son premier roman, Les hommes-machines de Gandahar, a fait l'objet d'un long-métrage d'animation de René Laloux et Philippe Caza.