POCKET
(Paris, France), coll. Le Grand Temple de la S-F n° 5055 Dépôt légal : 2ème trimestre 1979, Achevé d'imprimer : 26 novembre 1988 Anthologie, 384 pages, catégorie / prix : 5 ISBN : 2-266-02231-8 Format : 10,7 x 17,7 cm✅ Genre : Fantasy
- Un panorama complet de la science-fiction à travers les auteurs, les écoles et les genres qui ont renouvelé son histoire.
- Chaque volume offre un choix de nouvelles majeures, souvent inédites en français.
- Les auteurs et les textes sont présentés par les meilleurs spécialistes. Entrez dans le GRAND TEMPLE DE LA S.F. et trouvez l'état de grâce. Vous n'êtes pas près d'en revenir.
Heroic Fantasy 2
La citadelle écarlate
- Entre la science-fiction et le roman d'aventures, le fantastique et l'utopie, l'épopée fantastique (heroic fantasy) nous livre la quintessence du rêve : mondes et temps parallèles, dieux et démons, magiciens et sorciers, héros, princesses et monstres... Littérature des origines, mais aussi littérature d'aujourd'hui parce que nous avons besoin de ses visions inquiétantes ou gratifiantes, de ses excès et de ses outrances. Elle est présentée ici en plusieurs volumes enrichis de nombreuses illustrations.
- Dans l'heroic fantasy, le héros n'a que sa vaillance, ses muscles et au besoin sa ruse pour affronter un surnaturel hostile. La Citadelle écarlate réunit des récits au ton sombre et violent, où des guerriers farouches luttent par le fer et par le feu contre les créatures les plus horribles et les sortilèges les plus nocturnes. Bon voyage pour le pays d'où l'on ne revient pas !
1 - Marc DUVEAU, L'Épopée fantastique, pages 7 à 24, introduction 2 - Marc DUVEAU, La Citadelle écarlate, pages 25 à 27, préface 3 - Clark Ashton SMITH, Yondo (The Abominations of Yondo, 1926), pages 29 à 38, nouvelle, trad. Alain GARSAULT 4 - Roger ZELAZNY, Les Cloches de Shoredan (The Bells of Shoredan, 1966), pages 39 à 64, nouvelle, trad. Annie PEREZ 5 - Robert E. HOWARD, Le Crâne du silence (The Skull of Silence / The Screaming Skull of Silence, 1967), pages 65 à 76, nouvelle, trad. Alain GARSAULT 6 - Clark Ashton SMITH, Memnons de la nuit (The Memnons of the Night, 1917), pages 77 à 78, poésie, trad. Alain GARSAULT 7 - Lyon Sprague DE CAMP, Kâ le terrifiant (Ka the Appalling, 1958), pages 79 à 112, nouvelle, trad. Françoise SERPH 8 - Fritz LEIBER, La Tristesse du bourreau (The Sadness of the Executioner, 1973), pages 113 à 126, nouvelle, trad. Jacques CORDAY 9 - Robert E. HOWARD, Clair de lune sur un crâne (Moonlight on a Skull, 1933), pages 127 à 128, poésie, trad. Mimi PERRIN 10 - Lin CARTER, Le Gardien de la flamme émeraude (Keeper of the Emerald Flame, 1970), pages 129 à 182, nouvelle, trad. Jacques CORDAY 11 - John W. JAKES, Les Fantômes de pierre (Ghosts of Stone, 1965), pages 183 à 210, nouvelle, trad. Annie PEREZ 12 - Michael MOORCOCK, Le Retour du dieu mort (Dead God's Homecoming, 1963), pages 211 à 270, nouvelle, trad. Frank STRASCHITZ 13 - Robert E. HOWARD, Ninive, mais où sont tes rêves d'autrefois (Dreams of Nineveh, 1959), pages 271 à 272, poésie, trad. Mimi PERRIN 14 - Herbert George WELLS, La Plaine des araignées (The Valley of Spiders, 1901), pages 273 à 288, nouvelle, trad. Henry D. DAVRAY & Bronislaw KOZAKIEWICZ 15 - Clark Ashton SMITH, Le Désert désolé de Soom (The Abomination of Desolation / The Desolation of Soom, 1938), pages 289 à 292, poésie, trad. Alain GARSAULT 16 - Robert E. HOWARD, Cimmérie (Cimmeria, 1965), pages 293 à 296, poésie, trad. Mimi PERRIN 17 - Robert E. HOWARD, La Citadelle écarlate (The Scarlet Citadel, 1933), pages 297 à 360, nouvelle, trad. Alain GARSAULT 18 - ANONYME, Dictionnaire des auteurs, pages 361 à 372, dictionnaire d'auteurs
« Qu'il s'agisse de Kull, de Conan, de Thongor ou de Brak, quels que soient le temps, le lieu ou l'auteur, les personnages des nouvelles qui suivent donnent des héros de l'épopée fantastique un portrait assez juste. » C'est ainsi qu'en une phrase, la première de sa préface, Marc Duveau ouvre le feu — ou tire l'épée. Il a tout à fait raison, le bougre.
Cette Epopée Fantastiquedans le domaine de l'heroic-fantasy découvre pour nous (dans le sens où Colomb découvrit nous dit-on l'Amérique) un monde, un continent, un univers bien spécifiques : l'univers hors du temps des héros, que dis-je ! des HEROS, des Héros véritablement Héroïques. Un monde peuplé de gentils gentils et de méchants méchants comme c'en est triste d'être méchant à ce point — mais voilà bien l'éternel combat entre le Bien et le Mal, n'est-ce pas, et il vaut toujours mieux dans ce cas que le Mal soit vraiment mauvais... Tant qu'à faire. Manichéisme ? évidemment, et de grand cru, puisant racines au cœur de notre nuit des temps, là-bas dans les circonvolutions de notre reptilienne cervelle. Un pont jeté, toujours debout, entre les ancestrales histoires contées devant l'être et notre jour d'aujourd'hui : voici l'heroic-fantasy et son épopée fantastique. Un univers, disais-je, grouillant de mages et magiciens, faiseurs de miracles en tous genres, cracheurs d'épouvante à tous les étages. Voici les monstres, voici les goules, voici les maléfices et les châteaux hantés perchés là-haut sur des pics inaccessibles au cœur de contrées parfaitement inconnues. Et interdites, généralement. Essayez donc d'interdire quoi que ce soit à un héros. Les voici, encore et toujours, les Héros, ceux qui nous emporteront dans leurs bagages pour nous permettre d'être témoins. Sans témoins pas de Héros. On est témoins. Ils sont musclés, bardés de fer et de feu, pas spécialement fûtés, généralement, ni sortis des Ecoles, comme disait ma grand'mère — mais dans le contexte, les mathématiques, même modernes, ne leur seraient d'aucun secours. Mieux : lorsqu'ils ont un rien de cervelle, ce serait plutôt un handicap : voilà qu'ils sont forcés de réfléchir, parfois de n'être pas d'accord en conscience avec ce que leur destin de Héros les oblige à accomplir. Mais, ach ! la rage aux dents, le cœur serré, ou vice et versa, ils le feront, leur devoir.
Littérature cimentée de clichés — mais l'heroic-fantasy n'existerait pas sans eux. Les ambiances et les atmosphères, les paysages sont attendus, souhaités, prêts à être reconnus, les démarches héroïques également, à quelques exceptions près. Qu'à cela ne tienne ! Contes de brumes, ces histoires ne nous épargnent pas comme une sinusite, en plus agréable. La différence, c'est qu'on n'est pas heureux quand on sent venir et monter la sinusite.
Cela dit, de l'éventail (très bien conçu) présenté par Duveau, se détachent à mon avis Sprague de Camp et son humour, ainsi que Leiber. Et puis l'exception confirmant la règle du jeu citée plus haut : un admirable texte de... H.G. Wells.