Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
reMix

Jon Courtenay GRIMWOOD

Titre original : reMix, 1999
Première parution : Earthlight, 1999   ISFDB
Traduction de Nenad SAVIC
Illustration de Philippe BOUVERET

BRAGELONNE (Paris, France)
Dépôt légal : février 2004
Première édition
Roman, 336 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 2-914370-72-5


Quatrième de couverture
     «La rencontre de William Gibson et Quentin Tarantino. »
     «Un panache éblouissant et un œil satirique aiguisé au scalpel... »
The Times

     Lorsque LizAlec Fabio disparaît sur le chemin de l'école, sa mère connaît la personne idéale pour la retrouver : Fixx Valmont, le DJ camé à mort au cristalMeth. Mais Fixx est en prison pour viol... sur la personne de LizAlec ! Signes particulier : il est également cul-de-jatte. Car Lady Clare Fabio, procureur impérial, lui a fait retirer ses membres cyborg jusqu'au tronc afin qu'il ne puisse pas s'échapper. Pendant ce temps, à bord de l'Arche, sœur Aaron rassemble deux membres de chaque espèce afin de créer un nouvel Éden dans l'espace. Frère Michael, lui, s'affaire d'avantage encore à réunir une armée de jeunes vierges. Paris est assiégé par le Quatrième Reich, et un virus dévaste l'Europe, dévorant l'acier sur son passage.
     Dans un tel contexte, le sort d'une enfant n'a pas beaucoup d'importance. À moins qu'elle ne soit une pièce majeure sur un échiquier politique. Et pour Fixx, c'est un mauvais trip qui commence...

     Jon Courtenay Grimwood est l'un des nouveaux pionniers de la SF britannique. Chacun de ses romans a été perçu comme un électrochoc dans le panel littéraire anglais. À travers des futurs probables et des uchronies possibles, il jette un regard acerbe, celui d'un ancien journaliste, sur la société qui nous entoure, dans tout ce qu'elle a de plus extrême. Âmes sensibles, s'abstenir.
Critiques
     « Un critique ne peut pas être totalement innocent... »

     On pourrait d'abord dénicher un peu d'inventivité. Affiches parlantes, caméras de la taille d'une guêpe, pages de la Bible enduites de vomitif pour empêcher de se rouler des joints avec, araignées infirmières numériques... Le décor est indubitablement cyberpunk. On se trouve dans un univers parallèle. Un Paris redevenu napoléonien, menacé par les armées d'un mystérieux Quatrième Reich. En sus, un virus magnétique détruit tout ce qui est en acier. Un Paris en ruines... LizAlec, fille de la ministre Lady Clare Fabio, procureur impérial, a été enlevée. Pour la libérer, ses ravisseurs demandent à Lady Clare d'obtenir la capitulation de la France. Ouille ! Voilà qui manque sérieusement de crédibilité... Si on pouvait arrêter une guerre simplement en menaçant d'exécuter UN otage, ça se saurait depuis longtemps ! Pour retrouver sa fille, Lady Clare fait confiance à Fixx, musicien toxicomane violeur cul-de-jatte et emprisonné. Si, si. Qui se rendra sur Luna, où se déroule une grande partie du récit.

     Plus la lecture avance, plus on se rend compte à quel point ce livre est mauvais. Par exemple, page 67, on transforme l'or impérial en obligations ! Plus économiquement nul, tu meurs ! Au conseil des ministres, on use d'un vocabulaire simple « car certains des ministres présents étaient nés dans de lointaines colonies et avaient appris le français sur le tard. » (page 250). Souffrant d'un manque total de crédibilité, incohérent, ce récit donne l'impression d'avoir été rédigé sans plan.

     Les événements se succèdent au fur et à mesure à la va-comme-je-te-pousse. C'est ainsi que, tout à coup, il existe un antidote au virus bouffeur de métal, découvert par un général qui est en réalité un gros propriétaire terrien. Probablement est-il aussi inventeur de génie ? L'auteur excelle cependant dans deux registres : la violence et le sexe. Dans reMix, on torture et on tue — gratuitement — avec une certaine jouissance. Et quand Fixx baise, pas besoin de louer une cassette porno, c'est visuellement très pur, très clinique. S'il y a une chose à sauver de ce gâchis, c'est le personnage de Lars, le Rat des sables. Une espèce de mutant, fabriqué pour vivre en faible gravité sur la Lune, qui recèle en lui l'humanité qui fait tellement défaut à tous les autres personnages. Lars, qui traîne dans un frigo la tête de son ami Ben, dans l'espoir de lui rendre un jour un corps et la vie. Pas de doute. On s'est fait avoir par la publicité mensongère du dos de couverture, qui compare Jon Courtenay Grimwood à William Gibson et Quentin Tarantino. Grimwood use certes d'un décor emprunté à ces maîtres, mais il le remplit de péripéties empilées sur un échafaudage branlant. Intrigue embrouillée et abondance de clichés ne font qu'enfoncer un peu plus les personnages récurrents dans une bouillie textuelle qui est fort loin de la littérature.

     « ... Après tout, il n'avait qu'à ne pas lire le livre... »

Jean-François THOMAS (lui écrire)
Première parution : 1/6/2004 dans Galaxies 33
Mise en ligne le : 29/12/2008

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87296 livres, 112236 photos de couvertures, 83732 quatrièmes.
10815 critiques, 47166 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD