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Nécroscope

Brian LUMLEY

Titre original : Necroscope, 1986
Première parution : Angleterre, Londres : Grafton, juin 1986
Cycle : Nécroscope vol. 1 

Traduction de Denis LABBÉ
Illustration de Éric SCALA

FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Thriller Fantastique n° 9215
Dépôt légal : janvier 2004
Roman, 480 pages, catégorie / prix : 8
ISBN : 2-265-07860-3
Genre : Fantasy

Cette édition comporte un dépot légal erroné : février 1999.



Quatrième de couverture
     Harry Keogh a toujours eu ce pouvoir particulier qui lui permet de parler avec les morts. Reconnaissants qu'il les sorte de leur ennui éternel, ceux-ci lui confient leurs secrets. Sans qu'il le sache, il est un « nécroscope ». Mais nous sommes en 1971. c'est l'époque de la guerre froide, et sa spécialité va faire de Harry le personnage central de la lutte entre les services britanniques et le KGB. Car de l'autre côté du rideau de fer on s'intéresse aussi beaucoup aux pou­voirs paranormaux et l'on s'apprête à nouer une alliance avec une créature maléfique enterrée dans les montagnes de Roumanie, patrie d'un certain Vlad Dracul...
     Le décor est posé pour l'affrontement surnaturel le plus violent et le plus terrifiant qui soit.
Critiques
     Brian Lumley, né neuf mois après la mort du grand H.P. Lovecraft, s'est d'abord fait connaître pour ses hommages au maître de Providence, notamment avec la série « Titus Crow », loin d'être scandaleuse mais sentant parfois trop le pastiche bas de gamme. Mais c'est avec le cycle « Nécroscope » (treize volumes publiés au moment où j'écris ces lignes), que Lumley a rencontré un succès mondial (sauf en France, où il reste un parfait inconnu et semble condamné à le rester).

     Dans ce premier volume, nous découvrons Harry Keogh — à la fois héros et anti-héros de la série. Harry a le pouvoir de converser avec les morts ; c'est un nécroscope, un être qui scrute les territoires de la mort avec son esprit tout comme nous utilisons des télescopes pour scruter le ciel ou espionner la voisine d'en face au moment fatidique du « tomber de sous-tif ». Nous sommes en U.R.S.S. en 1971 (année bénie s'il en est, exceptionnelle, puisque dans la réalité elle a vu la naissance à quelques mois d'écart du Org et du Vicious). Ces enfoirés de buveurs de vodka — les espions russes — ont décidé de réveiller une puissance vampirique hors du commun, enfouie quelque part dans les Carpates : Dragosani (c'est toujours marrant de voir des communistes s'intéresser à l'aristocratie des ténèbres). Heureusement, les espions britanniques sont là pour empêcher cette catastrophe et ils ont un atout de taille dans leur poche... STOP ! C'est étonnant et un tantinet inquiétant, cette trame rappelle grandement celle des Puissances de l'invisible de Tim Powers (critique mitigée dans Bifrost n°33), écrit presque quinze ans plus tard ; il suffit de remplacer 1971 par 1963, Carpates par Mont Ararat, et ça marche. Outre cette ressemblance troublante, l'édition française de Nécroscope réserve une autre surprise, et elle est de taille : sa traduction. Denis Labbé est probablement un gentil garçon, tendance fan transi si on se fie au contenu de sa préface, mais il a un sérieux problème avec l'écriture romanesque et visiblement quelques lacunes en anglais. Pour s'en convaincre, il suffit de lire la page dix-sept de l'ouvrage, c'est à dire la première page du récit ; outre une phrase « suspecte », on compte sur cette seule page pas moins de dix-sept incarnations du verbe « être » alors que tout le monde sait (sauf les pontes du Fleuve Noir) que le premier devoir d'un traducteur/auteur c'est d'éviter, autant que possible, l'utilisation des verbes « être, faire, avoir, mettre ». Par la suite, la traduction semble s'améliorer, mais elle reste parsemée de phrases bancales, incompréhensibles, qui laissent à penser que le traducteur n'a pas tout compris et que personne n'a daigné relire son travail.

     Dommage, Nécroscope est un bon bouquin, rythmé, avec des enjeux, de vrais personnages, une fin épatante, qualités que l'on reconnaît malgré le brouillage occasionné par la traduction à géométrie variable. Par ailleurs, ce roman, mais il en va peut-être différemment de la série complète, souffre à mes yeux de la comparaison avec Les Puissances de l'invisible de Tim Powers, mieux écrit, mieux traduit et beaucoup plus ambitieux.

     Quant au tome 2 de la série, Vamphiry, que j'aurais dû critiquer ici même ... primo, parler de l'histoire m'aurait obligé à révéler la fin de Nécroscope ; secundo, j'en ai cessé la lecture page 7 quand le préfacier et traducteur Denis Labbé présente ainsi son travail :
     « Voici enfin, dans une nouvelle traduction, la suite des aventures de Harry Keogh et des réseaux-E britannique et soviétique. Lors de sa première sortie en 1997, chez un éditeur qui a aujourd'hui mis la clef sous la porte [Lefranq], des problèmes éditoriaux, juridiques, économiques et humains n'avaient pas permis à Vamphyri de bénéficier d'un travail à la hauteur de la qualité du roman. »

     Faut-il en rire ou en pleurer ? Je vous laisse seuls juges, moi je vais faire un petit tour sur amazon.co.uk pour pouvoir suivre les aventures de Harry Keogh dans une langue que je comprends.
Cid « je déteste quand c'est mal traduit » Vicious

CID VICIOUS
Première parution : 1/7/2004 dans Bifrost 35
Mise en ligne le : 2/8/2005

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET, Terreur ()

     Dans cet étonnant roman, l'auteur nous présente les destins parallèles de deux êtres hors du commun qui ont tous deux le don de communiquer avec les morts, chacun à leur manière. Harry, le nécroscope, "coopère" avec les morts et bénéficie de leur savoir ; Dragosani doit au contraire leur "arracher" littéralement leurs secrets... Par cette opposition, Lumley accentue malicieusement le manichéisme traditionnel de la guerre froide : ici, plus que jamais l'est est le symbole de la terreur...
     Si le roman débute par une hallucinante et horrifique scène de nécromancie, le fantastique se teinte ensuite de science-fiction. Les dons de Harry sont présentés et analysés comme des pouvoirs extra-sensoriels et le vampirisme, d'où Dragosani est issu, est également rationalisé. De plus, le paranormal se met au service d'un très réaliste service "d'ESPionnage" et le ton oscille ainsi entre des genres rarement associés, évoquant un assez jubilatoire "James Bond au pays des morts-vivants".
     Passionnant de bout en bout, respectant les règles du genre tout en les élargissant, ce livre recèle bien des surprises. Lumley parvient à donner une réelle profondeur à ses deux personnages principaux, notamment en nous faisant vivre leurs enfances, de leurs premiers devoirs de maths à leurs premiers émois ou traumatismes sexuels, de la découverte de leur don à la recherche de leurs origines...
     Parallèlement, de nombreux faits complexifient et densifient l'intrigue : qu'il s'agisse de la mort de la mère de Harry ou de l'histoire à travers les siècles des Wamphyri, tout concourt à faire apprécier ce roman qui n'est que le premier d'une décalogie (mais qui peut se lire seul).
     Brian Lumley a ainsi heureusement délaissé son oeuvre de continuateur de Lovecraft pour se lancer dans une oeuvre plus personnelle et bien plus brillante : c'est une enthousiasmante réussite…

Pascal PATOZ (lui écrire)
nooSFere


Edition POCKET, Terreur (1999)

     Les corps meurent mais les esprits demeurent au fond de la terre. Un nécroscope a le pouvoir de dialoguer avec eux. Harry Keogh en est un. Quel privilège que de pouvoir apprendre auprès des plus grands maîtres, de connaître les chefs-d'œuvre que les génies ont eu le temps de parfaire durant leur repos éternel et de les transmettre à l'humanité !
     Autour de cette superbe idée, Brian Lumley bâtit une intrigue passionnante sur fond de guerre froide. Car les services secrets soviétiques utilisent déjà des talents parapsychiques pour contrer Européens et Américains. Keogh est ainsi enrôlé par les Britanniques pour contrer Dragosani, l'agent le plus doué du KGB, qui a reçu d'un vampire enterré en Roumanie le pouvoir de lire les secrets des morts en humant leurs organes. Mais Dragosani, désireux de connaître les autres secrets du vampire, joue un jeu dangereux en promettant de le rendre à la vie, car on ne peut espérer qu'un pacte noué avec l'ancien seigneur de Valachie soit respecté.
     Après la spectaculaire scène d'introduction où le répugnant pouvoir de Dragosani est révélé se développent en parallèle les récits de l'enfance des deux protagonistes ainsi que la lutte dantesque qui les oppose dans les années 70. La documentation très fouillée qu'a réunie Lumley ne rend que plus crédible son histoire revisitée de la guerre secrète. La narration flirte beaucoup avec la science-fiction, pas seulement dans l'interprétation des talents psi mais également dans le dernier tiers du récit, où les connaissances accumulées par les morts permettent d'emprunter les portes de l'espace-temps.
     Brian Lumley, injustement ignoré en France, malgré les tentatives de Nolane de l'imposer dans les années 80 et quelques traductions éparses, prouve avec le premier volume de cette décalogie qu'il n'est pas seulement un habile disciple de Lovecraft.
     Son Nécroscope est saisissant, impressionnant, et d'une maîtrise remarquable. La France a accueilli cette célèbre décalogie avec dix ans de retard mais réussit à rattraper son retard grâce à l'éditeur Claude Lefrancq. La réédition du premier volume dans une collection de poche grand public devrait donner à Brian Lumley l'audience qu'il mérite.

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/4/1999
dans Ténèbres 6
Mise en ligne le : 1/11/2003

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