Un ancien criminel de guerre nazi est retrouvé par hasard en Suède. Médecin dans un camp de concentration, il est responsable de la mort de plusieurs milliers de personnes : hommes, femmes, enfants... Un sénateur américain au passé trouble se porte candidat à la présidence des États-Unis. Il est prêt à tout, même au meurtre, pour satisfaire ses ambitions. Un petit garçon de neuf ans, parti à la chasse au trésor dans les bois de la propriété du sénateur, dans le New Hampshire, découvre la carcasse d'un avion profondément enfoncée dans la terre et recouverte de branchages. Effrayé par le cadavre quasi momifié du pilote, il s'enfuit en emportant une trousse contenant six petites fioles. À l'intérieur, un liquide clair, qu'il goûte... Il meurt peu après et un virus inconnu et très virulent commence à se propager à travers les États-Unis. Ce thriller d'espionnage parfaitement construit, où trois actions se déroulent parallèlement et se recoupent au fil des pages, traite du pouvoir, de l'ambition, des compromissions, des expériences médicales menées par les nazis et de la menace bactériologique. Avec une hypothèse qui fait froid dans le dos : que se serait-il passé si les États-Unis, placés devant un chantage à l'arme bactériologique en 1942, s'étaient alliés avec l'Allemagne nazie contre l'Angleterre ? Un roman percutant, original et inventif, où l'on retrouve le sens du récit très visuel et l'humour caractéristiques de Masterton.
Né en 1946 à Edimbourg, Graham Masterton a publié en 1975 son premier roman, Manitou, aussitôt adapté au cinéma. Pionnier de la terreur moderne, il a imposé d'emblée un ton nouveau fortement teinté d'humour et un style aussi rapide et haletant que celui des meilleures séries B. Il a publié depuis une quarantaine de romans qui en ont fait un des écrivains anglo-saxons les plus populaires.
Critiques
II faut prévenir le lecteur que ce roman qui date de 1983, quoique inédit en français, n'est pas franchement du même genre que ce que l'on trouve habituellement chronique dans Galaxies. En fait, loin de ses mythologies exotiques habituelles, Graham Masterton a concocté avec Condor un thriller, où il n'y a guère d'éléments fantastiques, qui renoue avec des thèmes qu'il avait déjà abordés : une épidémie foudroyante (dans La Mort noire) et la corruption politique (Famine).
Le récit, qui suit en parallèle le destin de personnages issus de milieux divers, débute avec la découverte, par un petit garçon, d'un vieil avion allemand enterré dans un bois. Il trouve à bord des flacons contenant un liquide transparent, qu'il goûte... avant de mourir d'une forme de polio foudroyante. La maladie commence à se répandre, avec un temps d'incubation très court. Pourtant, les autorités locales se refusent à agir par peur d'un vent de panique, et surtout parce que ce virus, mis au point par des médecins nazis pendant la dernière guerre, a été sciemment introduit aux États-Unis par un politicien véreux, qui se trouve en pleine course à la Maison Blanche et fait tout pour étouffer ce scandale.
L'intérêt de ce roman dense et nerveux réside dans les intrigues politiques qui mènent au pouvoir, via un personnage cynique qui n'hésite pas éliminer les gêneurs et se retrouve rattrapé par son passé, ses alliances avec l'Allemagne durant la deuxième guerre mondiale. Graham Masterton nous propose ici une vision noire et pessimiste de l'Amérique, qui souligne que l'intérêt des puissants passe bien souvent avant celui des peuples.