Après un bref historique de la conquête spatiale, du spoutnik au voyage habité en passant par le chien (pardon la chienne de l'espace), Eco lance trois cosmonautes à la conquête de Mars (puisque la Terre commence à être trop petite). Un Américain, un Chinois et un Russe qui bien sûr arrivent ensemble sur Mars, mais se méfient l'un de l'autre puisqu'ils ne parlent pas la même langue... C'est seulement le soir, en regardant la Terre au loin, qu'ils se sentent seuls et appellent leur mère — avec bien sûr des mots différents mais facilement reconnaissables — et qu'ils se rendent compte que leur différence est « factice ».
Lorsque, le lendemain, ils rencontrent un martien, un être affreux avec une trompe et six bras, ils sont sur le point de l'abattre. Mais fort heureusement à ce moment un petit oiseau tombe d'un arbre et tout le monde, même le martien, s'apitoie sur le sort de l'oiseau. Les hommes et le martien comprennent alors que, malgré leurs différences, ils sont capables d'émotions, donc semblables.
Une histoire simple et une leçon édifiante, acceptable parce que bien racontée mais surtout bien illustrée. Carmi parvient à donner, en jouant sur les caractéristiques des pays-personnages (des emballages de chewing-gum, un texte sur fond rouge en caractères cyrilliques et un idéogramme) et sur la transcription graphique du « Maman » qu'ils prononcent dans leur langue, une idée de leurs différences et des ressemblances.
Les caractères typographiques utilisés pour raconter l'histoire (qui se trouve toujours sur la page de gauche) sont proches de ceux des livres d'école — leur taille est peut-être un peu plus grande. On imagine bien l'enfant lecteur prenant conscience seul de ce que lui dit l'histoire avant, si besoin est, de se la faire expliciter...
Ca n'a pas trop de rides...
Noé GAILLARD
Première parution : 17/3/2003 nooSFere