Paris, avril 2008. Au milieu d'un monde en proie à la guerre, deux vampires mythiques, deux Seigneurs Cardinaux, se pourchassent. Echappant de justesse aux griffes se Jahred, Opale obtient l'aide d'un guerrier nommé Jébédiah. Celui-ci se propose de l'escorter jusqu'aux contrées de la Déesse Arduinna, véritable babylone gothique, fief de Charles Ruthwen.

     Au passage, un autre damné le rejoint, un guerrier prénommé Jébéduah Stane qui poursuit une vendetta personnelle à l'encontre de la Féline. Abandonnés de tous, les deux alliés se rendent chez Gorgone, une foule dévoyée qui arrange les voyages de ses immortels alliés en échange de substance vitale. Le gangster, un italien qui régnait jadis sur New York, leur fait de stupéfiantes révélations quant à l'issue de la guerre que se livrent les non-morts.

     En référence à d'anciennes prophéties, l'Asiatique désire rallier le Duc Ruthwen, traître patenté et assassin de son propre père afin de détrôner l'Impératrice Cardinale. Cependant, le Duc n »est plus lui-même et multiplie les erreurs stratégiques.

     Il va jusqu'à vouloir exterminer ses propres amis, dont don éternel complice, le sémillant Balafré. L'échiquier funeste s'installe et les pions, humains et immortels, prennent position. Nul doute que l'ultime affrontement entre les Seigneurs Cardinaux , héritiers de la malédiction originelle, vient de débuter...

     Sullivan Lord combine le style de HP Lovecraft, la verve de Stephen King et le lyrisme d'Anne Rice. Ajoutez une pointe d'humour noir, un suspens insoutenable et vous tenez entre vos mains l'un des auteurs les plus prometteurs de la nouvelle génération. Encensé par la presse spécialisée dès « Elégie pour un vampire », Lord récidive avec « Les Saigneurs Cardinaux », un nouveau roman dédié à ses créatures fétiches, les vampires.

     En 2008, la guerre civile fait rage en France, mais parmi les damnés, c'est une lutte sans merci pour la domination du monde que se livrent les descendants des premiers vampires. Que peut faire l'être humain face à leur force herculéenne ? Ne reste-t-il aucun avenir ?

     Quel plaisir de renouer avec un écrivain dont le premier ouvrage vous a impressionné ! Le cap — toujours délicat — du premier chapitre passé (je conseillerais de relire Elégie pour un vampire) j'ai dévoré le livre. L'intrigue, loin d'être lassante, acquiert une dimension maléfique absente du premier volume. Le romantisme y côtoie l'horreur la plus pure, les personnages que l'on y retrouve vous engloutissent dans les souffrances de leur âme, de leur sang et de leur chair. L'auteur, avec cette suite d'Elégie pour un vampire, en a fini avec la pudibonderie : les acteurs y ont plus de profondeur, les scènes sont crues, sordides, sanglantes, sans détour. Pourtant la sensualité qui m'avait frappée dans le premier volume est toujours présente, ce qui permet aux scènes plus romantiques de n'en ressortir que mieux, en formant des îlots de bonheur au détour des pages. Si Elégie pour un vampire était digne d'une Ann Rice, Les Saigneurs cardinaux prouve la réelle maturité de l'auteur. Souhaitons que le troisième livre de cette épopée sera de la même veine.